À l’occasion de sa grande conférence annuelle, l’Adobe Max 2015 qui se tient à Los Angelès, Adobe fait feu de tout bois en matière de technologies mobiles, à l’intention de tous les créatifs, dont les photographes. Sur fond de Creative Cloud évidemment.
Les sept mille participants, selon Adobe, de cette conférence, ne se sont pas déplacés pour rien. Elle marque l’engagement de plus en plus total de l’éditeur dans la planétarisation de la créativité, offrant un écosystème unique pour travailler n’importe où, sur n’importe quel ordinateur Mac ou PC, tablette ou téléphone en ayant tout à disposition. Les logiciels avec le Creative Cloud et un panel d’applications mobiles, pas encore matures, mais en constante consolidation fonctionnelle. D’ailleurs, le remplaçant de Photoshop Touch arrive en la personne de Photoshop Fix. D’abord pour iPad/iPhone, puis, courant 2016, pour Android. Il comporte tous les outils courants pour retoucher des photos, sur un mode relativement minimaliste cependant en matière de tonalité, Lightroom Mobile étant plus riche de ce point de vue. Certaines interventions locales sont présentes, y compris le pinceau correcteur ou la fonction fluidité de Photoshop CC 2015. L’appli va puiser ses images dans la pellicule, mais aussi dans la photothèque de Lightroom Mobile et celles de Dropbox et Facebook. Les interventions sont organisées en calques, mais nous n’avons pu en faire apparaître la palette. On note aussi que l’organisation des réglages diffère de celle de Lightroom Mobile, parfois en mieux, parfois non. Et curieusement, des fonctions de Photoshop Mix sont absentes (suppression intelligente d’objets, applications de filtres par exemple).
Photoshop Mix a plusieurs fois été mis à jour, voir ici et là, pour arriver à la version 2 sous iOS quand elle ne passe qu’en version 1.2 sous Android. La version iOS intègre un appareil photo et gère enfin plus de deux calques, avec un ajustement de la transparence, des modes et masque de fusion.
En matière d’application mobile, Adobe lance Capture CC, dédiée aux purs créatifs, qui offre ce que faisaient Adobe Brush, Adobe Shape, Adobe Color et Adobe Hue pour créer des brosses, des formes, des couleurs à partir de photos, et les avoir à disposition des applications de bureau, grâce à CreativeSync qui les met à portée de main via les bibliothèques du Creative Cloud. Premiere Clip, passe en version 2 et se charge de transformer un lot de photos et de vidéos, pour créer une vidéo illustrée par une musique libre de droits. Ce qui, avec Adobe Slate et Adobe Voice, constitue un trio destiné à mettre en scène des images.
Lightroom CC 2015 est aussi mis à jour avec un tout nouveau dialogue d’importation et l’incorporation de la suppression du voile atmosphérique (version CC) parmi les réglages applicables localement. Ce dialogue ne propose pas de renommer les fichiers ni d’éliminer les doublons. Ce qui mérite une investigation pour voir si cela peut se faire par ailleurs. Il est aussi capable de récupérer une photothèque de Photoshop Elements.
De nouveaux appareils sont reconnus :
Lightroom mobile n’est pas en reste, disposant comme Photoshop Mix d’un appareil photo. Comme le furet qui est passé par ici et repassera par là, la fonction d’élimination du voile atmosphérique est présente, comme le réglage TAT (Target Adjustment Tool) qui sert, en pointant directement une zone dont la couleur doit être modifiée en teinte, saturation ou luminosité, à faire varier ces valeurs par un simple glissement vertical du doigt. La communication avec Adobe Premiere Clip est à portée de doigt, comme celle avec Photoshop Fix. Et, ce qui en intéressera beaucoup, est un usage désormais détaché de l’abonnement au Creative Cloud pour la photo. Pour iOS aujourd’hui et Android plus tard. Android, justement. Lightroom Mobile pour ce système d’exploitation arrive en version 1.3, avec la courbe de tonalité, des ajustements Couleurs/N&B, le vignetage et une commande de recadrage offrant un alignement automatique.
La version de Lightroom pour le Web s’enrichit, elle, de commandes de retouche.