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Canon EOS-1D X Mark II : À vos marques…

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02/02/2016 | Benjamin Favier

Année sportive en perspective, avec l’Euro de football et les Jeux olympiques d’été. Canon renouvelle donc logiquement son 1D X. Le Mark II voit sa définition légèrement augmenter et devient le premier reflex pro de la marque à employer la technologie Dual pixel AF, apparue sur le 70D. En vidéo, la 4K apparaît, ce qui met par la même occasion un terme à la carrière du 1D C.

Présentation

Jusqu’en 2012, deux formats cohabitaient sur le segment des reflex professionnels Canon : le 24 x 36 et l’APS-H (coefficient 1,3x contre 1,6x pour l’APS-C), dont le dernier représentant fut l’EOS-1D Mark IV. Cette année-là, l’EOS 1D X remplaçait à la fois les 1Ds Mark III et 1D Mark IV. Un second boîtier fut bien lancé, mais il se destinait à un public plus exclusif : l’EOS-1D C, doté d’un Cmos 24 x 36, seul reflex Canon alors capable de tourner en 4K, vendu plus de 10 000 €… En dotant l’EOS-1D X Mark II de cette fonction, Canon brandit un clap de fin commun aux 1D C et 1D X. Le Mark II siège désormais seul sur le trône.

Définition raisonnable

Sur le papier, l’EOS-1D X Mark II luttera à armes égales avec le Nikon D5, annoncé lors du CES en début d’année, sur le plan de la définition : soit 20 Mpxl, contre 18 Mpxl sur le précédent 1D X. Une hausse très mesurée donc, et logique sur ce type de boîtier, où l’accent est mis sur la vélocité et la réactivité. Canon promet une dynamique accrue et une gestion du bruit améliorée.

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Le capteur Cmos de 20 Mpxl offrirait une dynamique accrue par rapport à celui du 1D X, d’après Canon.
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Le nettoyage du capteur s’effectue par des vibrations ultrasoniques et désormais à l’aide d’un moteur piézo-électrique pour plus d’efficacité. Document Canon

Toutefois, la plage de sensibilité reste nettement en retrait de ce que propose Nikon sur son D5, qui atteint la délirante valeur de 3 280 000 Iso. Par défaut, le 1D X Mark II permettra de choisir une sensibilité comprise entre 100 et 51 200 Iso, avec la possibilité de s’aventurer jusqu’à 409 600 Iso. S’il sera toujours possible de choisir entre trois tailles de fichiers bruts (Raw, M-Raw, S-Raw), on ne peut pas opter pour une compression sans perte ou des Raw 12 bits : les fichier CR2 demeurent quoiqu’il arrive en 14 bits.

Cadence à la hausse

Avec les Jeux olympiques d’été à Rio et l’Euro de football en France en ligne de mire, les performances du 1D X en matière de rafales seront particulièrement scrutées par les photographes professionnels accrédités. De 12 im/s sur le 1D X, on passe à 14 im/s sur le Mark II, la mémoire tampon et la vélocité des processeurs autorisant une cadence illimitée en Jpeg et l’enregistrement de 170 Raw, à condition d’employer une carte CFast 2.0, précise Canon.

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D’après Canon, l’obturateur du 1D X Mark II a été conçu de telle sorte qu’il puisse être changé en une trentaine de minutes : ainsi, sur un événement sportif, les photographes pourront solliciter le service pro en direct et récupérer leur boîtier in situ. La durée de vie de l’obturateur est donnée pour 400 000 déclenchements.

En LiveView, il sera possible de photographier à 16 im/s avec une mesure de l’exposition et de la mise au point calées sur la première image. À noter également la présence d’un mode Rafale silencieux à 5 im/s. Rappelons que le Nikon D5 se contente de 12 im/s. Pour assurer de telles performances, l’EOS-1D X s’appuie sur deux processeurs de nouvelle génération, Digic 6+. Tandis qu’un Digic 5 traite des tâches en arrière-plan, comme les corrections d’aberration et de diffraction, seulement visibles en Jpeg.

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L’EOS-1D X a droit à deux processeurs Digic 6+, ainsi qu’un Digic 5. Document Canon

AF (légèrement) revu

L’autre terrain sur lequel l’EOS-1D X Mark II est attendu est bien sûr celui de la réactivité. Nikon a créé la sensation de ce début d’année en dévoilant un spectaculaire système AF à 153 collimateurs embarqué dans les D5 et D500. On attendait la réponse de Canon : à l’image de la plage de sensibilité du capteur, l’évolution de l’autofocus est très mesurée. Le nombre de collimateurs demeure même identique par rapport au 1D X et au 5D Mark III, avec un total de soixante-et-un : l’EOS 7D Mark II conserve donc le nombre le plus élevé dans la gamme EOS avec soixante-cinq. Toutefois, le système de l’EOS-1D X Mark II fait l’objet de quelques évolutions. Le nombre de collimateurs croisés passe à quarante-et-un (cinq en double croix).

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Le mode de mesure de l’exposition et d’analyse de la scène intègre un capteur Cmos de 360 kpxl, contre 100 kpxl sur le 1D X. Document Canon

À f/8, les soixante-et-un collimateurs fonctionnent, (le nombre de collimateurs croisés est alors de vingt-et-un), sous réserve d’utiliser une optique compatible (une liste figurera dans le manuel d’utilisation). Seul le collimateur central est sensible à - 3 IL. Mais c’est en mode Ai Servo (Ai Servo AF III) que les progrès devraient être les plus visibles : le suivi devrait être amélioré en mode prédictif. Par exemple, sur un sujet lancé à pleine vitesse, au moment où il décélère et change de trajectoire avant de remettre les gaz. En outre, si le mode AF « Case 1 » est utilisé, l’appareil choisira automatiquement le mode AF, en fonction des mouvements de l’objectif pour assurer un suivi optimal. Nous tâcherons de vérifier tout cela lors de notre test.

Dual Pixel AF et vidéo 4K

La réelle nouveauté se situe au niveau de la visée par l’écran LCD, avec l’apparition du Dual pixel AF, technologie inaugurée sur le 70D (lire ici le principe de fonctionnement ici) en 2013 et reprise sur le 7D Mark II : les performances de l’AF en LiveView et en vidéo sont spectaculaires avec des optiques STM ou récentes sur ces deux modèles par rapport à d’autres EOS dans les mêmes conditions. Il sera également possible de régler la vitesse de transition de la mise au point d’une zone à l’autre en mode Ai Servo.

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La vidéo 4K fait son apparition dans les menus (ici en mode NTSC).
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Comme sur les EOS 70D et 7D Mark II, il sera possible de définir la vitesse de transition de la mise au point en mode AF Servo, en vidéo.
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Outre la 4K (DCI), il sera possible de tourner à 100 im/s (Pal) ou 120 im/s (NTSC).

L’apparition de cette technologie sur le 1D X Mark II – premier reflex pro à l’intégrer – est donc une bonne nouvelle. D’autant qu’elle s’accompagne de la définition 4K en vidéo ; en DCI (Digital cinema initiatives) seulement, quand un Panasonic GH4 propose aussi un mode UHD. Comme sur l’EOS-1D C, toute la surface du capteur ne sera pas exploitée : on accèdera à l’équivalent du format APS-H, équivalent au Super 35 mm (coefficient 1,3x). Les cadences disponibles en 4K sont de 24, 25 et 50 im/s (Pal). On pourra utiliser un enregistreur externe pour une qualité non compressée via la prise. Ou enregistrer directement en 4.2.2 sur 8 bits en interne, à condition d’utiliser une carte CFast 2.0, le second compartiment accueillant des CompactFlash classiques (compatible UDMA 7).

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L’écran LCD de 3,2 pouces et 1,62 Mpts devient tactile, mais uniquement en LiveView et en vidéo.

La durée maximale d’enregistrement sur le boîtier en 4K est de 29 minutes. La totalité de l’enregistrement figure alors sur un seul fichier. Il sera possible d’extraire des photos de 8,8 Mpxl. Le mode Full HD s’avère très intéressant avec la possibilité de tourner à 100 im/s (Pal). Au niveau de l’ergonomie, on salue la possibilité d’opérer sur l’écran LCD de manière tactile, que ce soit en LiveView ou en vidéo (il ne sera en revanche pas possible de naviguer dans les menus ou de lire les images du bout des doigts). La surface de la roue codeuse demeure tactile, comme c’était déjà le cas auparavant, en vidéo. Au rang des déceptions, citons l’absence de zébra, de focus peaking, tandis que le micro interne est de type monophonique (prises micro et casque figurent sur le côté au côté de prises RJ45 et USB 3).

Digne héritier de la série 1D

La construction est du même niveau que celle du 1D X, avec un joint supplémentaire au niveau du branchement du dongle WiFi apparition d’un nouveau modèle WFT-E8). Le design des deux joysticks pour piloter les collimateurs a été un peu élargi. Dommage que Canon n’ai pas ajouté le levier présent autour du joystick sur le 7D Mark II, pour gérer les différents groupes de collimateurs AF.

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L’EOS-1D X Mark II a droit à un nouveau dongle WiFi (WFT-E8).
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Prise synchro X, télécommande, RJ45, HDMI, USB 3, prises micro et casque…

Pour le reste, c’est du grand classique. L’EOS-1D X Mark II hérite d’une nouvelle batterie, la LPE19 : il sera toutefois possible d’utiliser la LPE4 du 1D X, mais il ne sera alors pas possible de tirer la quintessence du boîtier en mode Rafale. Canon souligne qu’un dissipateur envoie la chaleur du capteur sur la cage d’aluminium dans le compartiment de la batterie pour atténuer une surchauffe éventuelle, notamment en LiveView ou en vidéo.

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On retrouve les mêmes options d’affichage que sur le 7D Mark II.

En WiFi, avec une version de Camera Connect sur le point de voir le jour, pour piloter le boîtier à distance depuis un smartphone ou une tablette. Enfin, un module de géolocalisation est intégré, visible sur le dessus du boîtier, compatible avec les systèmes GPS, Glonass et Michibiki.

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L’EOS-1D X Mark II intègre un module GPS.

Il est possible de le laisser activé ou non à l’extinction. L’EOS-1D X hérite aussi de quelques fonctions apparues entre-temps sur le 7D Mark II, comme un intervallomètre ou le mode anti-scintillement (flickering). L’affichage des informations dans le viseur – identique à celui du 1D X – est d’ailleurs fortement inspiré du reflex APS-C expert.

La sortie devrait intervenir au mois de mai, au prix de 6 349 €.

- Article mis à jour le 2 février 2016 à 9h45 (prix)

- Le site de Canon

Premier avis

L’EOS 1D X fut le reflex du rachat pour Canon sur le segment pro. Il a fait oublier l’épisode du 1D Mark III, qui a traumatisé de nombreux aficionados de la marque. Le Mark II s’inscrit dans la continuité et n’apporte aucune révolution. D’un côté, on peut s’en contenter, dans la mesure ou le 1D X était déjà un reflex fort réussi. D’un autre, la comparaison – inévitable – avec son grand rival, le Nikon D5, sur le papier en attendant de tester ces deux reflex dans des conditions idoines, laisse le sentiment que Canon pouvait aller plus loin sur certains aspects.

On pense évidemment au système autofocus. Nikon a frappé un grand coup avec son système à 153 collimateurs et une sensibilité de - 4 IL du collimateur central tandis que tous les autres le sont à - 3 IL. De son côté, le 1D X Mark II reprend les soixante-et-un collimateurs du 1D X, restant en retrait par rapport à l’EOS 7D Mark II en terme de nombre. Mais il faudra plus que jamais attendre de tester les D5 et 1D X Mark II en condition, car les promesses affichées par Canon en mode prédictif pourraient s’avérer spectaculaires. Tout comme l’intégration du Dual System AF qui devrait logiquement booster la mise au point en LiveView et en vidéo. D’autres petits détails auraient mérité un peu plus d’attention de la part de Canon. Toujours pas de focus peaking ou de zébra, ni de rétro-éclairage des touches, fonction pourtant bien utile dans l’obscurité. Au niveau de l’ergonomie, il aurait été judicieux de mettre un levier autour du joystick, comme sur l’EOS 7D Mark II. Dans le domaine de la vidéo, il aurait été intéressant de pouvoir opter entre les formats DCI et UHD.

L’EOS-1D X Mark II s’annonce toutefois comme une redoutable machine à photographier, avec une cadence de 14 im/s. On ne reprochera pas à Canon de ne pas surenchérir dans le domaine de la sensibilité : une valeur de 409 600 Iso est déjà suffisamment superlative. Du côté de la gestion des cartes mémoire, le fait de conserver un emplacement pour les CompactFlash sera certainement vu d’un bon œil par les possesseurs du 1D X, tandis que les CFast 2.0 permettront de tirer la quintessence du boîtier, aussi bien en photo d’action qu’en vidéo 4K. L’EOS-1D X Mark II ne révolutionne certes pas la série, mais le soin apporté à certains paramètres (dissipateur de chaleur, nettoyage du capteur amélioré, meilleur fonctionnement de l’AF à f/8) devrait se ressentir à l’usage. Nous ferons tout notre possible pour confronter les Nikon D5 et Canon EOS-1D X Mark II dans des conditions semblables, d’ici l’arrivée des joutes sportives estivales…

Fiche technique

- Capteur : Cmos 24 x 36 mm, 20 Mpxl, format 3/2
- Définitions maxi. : 5 472x3 648, (M-RAW) 4 104x2 736, (S-RAW) 2 736x1 824 pixels
- Vidéo maxi : 4K (4 096 x 2 160 pixels, 17:9) à 50 im/s ; 1080p à 100 im/s (Pal)
- Protection du boîtier : Tropicalisation
- Stabilisateur : Sur certaines optiques
- Nettoyage du capteur : Oui
- WiFi : via dongle WFT-E8 (optionnel)
- GPS : oui ; longitude, latitude, altitude, coordonnées universelles ; GPS, Glonass ou Michibiki
- Sensibilité : 100-51 200 Iso ; L : 50, H1 : 102 400, H2 : 204 800, H3 : 409 600 Iso
- Formats de fichiers : Jpeg, Raw, mRaw, sRaw
- Espace de couleurs : AdobeRGB, sRVB
- Monture : Canon EF
- Coefficient multiplicateur : 1x
- Zones de mise au point : 61 collimateurs (dont 41 en croix et 5 en double croix à f/2,8), 15 ou 9 (auto ou manuel) ; 21 collimateurs croisés à f/8 (avec les optiques compatibles) ; 1 (manuel, avec ou sans expansion selon 4 ou 8 directions) ; gestion selon la tenue verticale ou horizontale du reflex ; Dual pixel AF en LiveView
- Illuminateur AF : Oui (par flash Speedlite)
- Mise au point : Automatique au déclenchement, continu avec suivi AI-Servo, manuelle ; 6 schémas de suivi AF ajustables ; micro ajustement AF
- Mesure de lumière : 360 kpts RGB + sensible à l’infrarouge
- Mode d’exposition : Auto, priorité vitesse, priorité diaphragme, programmée avec décalage, manuel ; 0-20 IL ; évaluative multizone (216), pondérée centrale, sélective, ponctuelle, multiponctuelle (8 points), couplée à l’AF
- Histogramme : Consultation (luminosité ou RVB)
- Compensation d’exposition : +/-5 IL par 0,3 IL ou 0,5 IL
- Bracketing d’exposition : 2, 3, 5 ou 7 vues, +/-3 IL par incréments d’1/3 ou d’1/2 IL
- Vitesse : 1/8 000 à 30 s
- Vitesse de synchro X : 1/250 s
- Rafales : 14 im/s avec AE et AF fixes (Jpeg illimités, 170 Raw avec carte CFast 2.0) ; 16 im/s en LiveView avec miroir verrouillé et AF effectué sur la première image
- Retardateur : 2 s ou 10 s
- Balance des blancs : Auto, préréglée (6), manuelle, mesurée (5), +/-9 sur bleu/ambre ou magenta/vert, mode AWBW (mode priorité aux blancs)
- Bracketing balance des blancs  : oui (3 images sur bleu/ambre ou magenta/vert)
- Réglages divers : Styles d’images automatique, prédéfinis (6) et utilisateur (3) sur saturation, netteté, contraste et teinte ; 34 fonctions personnalisées ; Auto Lighting Optimizer ; corrections optiques (vignettage, aberration, distorsion), intervallomètre
- Prise flash : Griffe, prise synchro
- Contrôle du flash : E-TTL II
- Flash intégré : -
- Compensation d’exposition au flash : +/-3 IL par 0,3 ou 0,5 IL
- Visée : Reflex optique par pentaprisme (100 %), grossissement 0,76x, dégagement 20 mm
- Moniteur : LCD TFT 3,2 pouces/1,62 Mpts, tactile en LiveView et vidéo
- Écran LCD de contrôle : 2 (rétroéclairés)
- Visée LCD temps réel : Oui ; zoom 5x et 10x ; grille ; horizon virtuel ; vumètres
- Stockage : 1x CompactFlash Type I compatible UDMA 7 et 1x CFast 2.0
- Interfaces : USB 3, mini HDMI, télécommande IR, accessoire, RJ45, micro stéréo, prise casque
- Personnalisation : jeux de fonctions personnalisables ; touches programmables
- Divers : Mode silencieux, ratio hauteur/largeur
- Télécommande : opt.
- Logiciels : Digital Photo Professional 4, EOS Utility 3, Picture Style Editor
- Accessoires fournis : Accus et chargeur/adaptateur secteur, bandoulière, câble USB, câble vidéo
- Alimentation : Accu Li-Ion LP-E19
- Dimensions/poids : 158 x 167,6 x 82,6 mm/1340 g

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