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Canon EOS 7D Mark II : l’attente récompensée

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15/09/2014 | Franck Mée

L’EOS 7D a bien failli être éternel, mais sa relève est enfin là. La version II apporte des évolutions profondes pour devenir le nouveau sommet de la gamme APS des rouges et, potentiellement, la nouvelle référence des photographes sportifs et animaliers.

Présentation

Nous sommes le premier septembre 2009. Près de deux ans après le lancement du Nikon D300, Canon présente enfin sa réplique : l’EOS 7D, un vrai boîtier semi-professionnel, costaud, complet, réunissant tout ce que la marque sait faire et inaugurant une toute nouvelle électronique. Rafales à 8 im/s, vidéo Full HD, meilleur viseur de sa catégorie, mesure de lumière gérant séparément les teintes rouges, personnalisations et réglages avancés…

Nous sommes le 15 septembre 2014. L’EOS 7D est toujours au catalogue des rouges. Il a cinq ans, une durée de vie jamais vue depuis l’époque argentique. Et s’il reste une référence dans certains domaines, il marque son âge dans d’autres et se trouve un peu perdu : d’un côté, un EOS 70D très performant et bien plus dans l’air du temps, de l’autre, un EOS 5D Mk III sensiblement plus avancé et lui aussi plus jeune. Il voit enfin arriver la relève, logiquement baptisée EOS 7D Mark II.

Tout nouveau

Difficile au premier coup d’œil de distinguer EOS 7D et EOS 7D Mark II : les deux boîtiers restent très similaires.

Il y a bien sûr quelques retouches ergonomiques, comme le passage à droite, sous l’annulaire, du testeur de profondeur de champ, le poussoir de sélection du mode autofocus autour du joystick ou le recentrement de la touche Q, mais le châssis a été conservé et n’a subi que des modifications de détails : pas d’écran orientable ou tactile comme sur l’EOS 70D, par exemple. Pourtant, sous ses dehors conservateurs, l’EOS 7D Mark II est un des appareils les plus innovants de la marque et dans les composants intérieurs, presque rien n’a été conservé.

Il suffit de mettre un œil dans le viseur pour noter une révolution : les informations que l’on peut afficher en surimpression ne se contentent pas de la classique grille et des points d’autofocus, mais ajoutent niveau, balance des blancs, avertissement d’exposition, etc. Un niveau d’informations qui n’était jusqu’ici disponible que sur les viseurs électroniques ou hybrides, et qui ravira sans doute ceux qui n’aiment pas sortir l’œil du viseur pour régler la balance des blancs ou le format d’enregistrement.

L’évolution technique est du même ordre. Le capteur d’abord dérive étroitement de celui de l’EOS 70D, dont il reprend le système à deux photodiodes par photosite, permettant une corrélation de phase en continu. L’autofocus en vidéo devrait donc faire un bond de géant ; Canon permet d’ailleurs de régler sa réactivité selon que le preneur de vue cherche un suivi immédiat ou des transitions douces. Les vidéastes apprécieront également la nouvelle roue codeuse, qui intègre des zones tactiles pour modifier silencieusement les réglages, comme sur l’EOS 5D Mark III.

La mesure de lumière ensuite combine un capteur RVB de 150 kpts et une couche sensible à l’infra-rouge pour mieux gérer certaines scènes. Côté processeurs, l’EOS 7D Mark II est le premier reflex Canon équipé de Digic 6, ce qui lui permet d’une part de passer à la vidéo 1080p à 60 images par seconde (l’EOS-1D C reste le seul reflex 4K de la gamme) et d’autre part d’avaler des rafales à 10 images par seconde, le mécanisme du miroir étant spécialement modifié pour assurer cette cadence. Le Canon devient ainsi le « vrai » reflex APS le plus rapide du monde : un seul appareil est plus rapide, le Sony α77 II, dont la visée électronique lui permet de faire l’économie du miroir mobile.

Autofocus : mieux que le pro !

C’est sans doute sur le plan de l’autofocus que l’EOS 7D Mark II va faire tourner les têtes. Sony avait tapé fort en proposant un module à 79 collimateurs, dont 15 croisés. À première vue, Canon n’arrive pas à s’aligner : le Mark II n’a « que » 65 points. Sauf qu’en réalité, ils sont tous en croix ! Le nouveau boîtier devrait donc être plus efficace que l’α77 II sur des sujets excentrés. Il est également plus souple, le collimateur central en double croix étant optimisé pour les optiques à f/2,8 et capable de fonctionner jusqu’à f/8. Enfin, sa sensibilité en basse lumière a été améliorée et il devrait pouvoir accrocher un sujet jusqu’à -3 IL, soit une illumination inférieure de moitié à celle du Sony – en pratique déjà très bon en basse lumière.

Du côté du suivi des sujets, il faut noter la collaboration avec la cellule de mesure de lumière, qui permet à l’autofocus de détecter et suivre un visage, voire de le retrouver après l’avoir brièvement perdu (objet passant brièvement devant ou tête tournée un instant par exemple). La possibilité d’employer plusieurs collimateurs adjacents devrait également lui permettre de mieux accrocher son sujet, comme les Nikon D4s et D810.

En fait, le module de l’EOS 7D Mark II est sur certains points plus complet que celui de l’EOS-1D X, le reflex professionnel de référence de la marque…

Divers ajouts

Enfin, l’EOS 7D Mark II s’offre quelques nouveautés moins importantes. Un intervallomètre fait son apparition, de même qu’une astucieuse fonction de détection du scintillement : sous un éclairage non continu (néon ou led par exemple) et avec une vitesse d’obturation élevée, l’appareil choisira l’instant du déclenchement pour se synchroniser avec la lumière. En mode lecture, la possibilité de comparer deux photos et l’affichage des informations détaillées page par page sont de petites améliorations bienvenues. Côté connectique, c’est désormais l’USB 3 qui est proposé, ce qui améliorera nettement les temps de transfert.

Autre originalité, le récepteur de géolocalisation est compatible non seulement avec les désormais classiques GPS et Glonass, mais aussi avec le japonais QZSS. Celui-ci est un ajout régional au GPS utilisant trois satellites placés sur des orbites elliptiques géosynchrones, calculées pour qu’au moins l’un d’entre eux soit à tout moment suffisamment haut sur l’horizon pour fournir un signal lisible au pied des buildings – faiblesse habituelle du GPS, dont la réception est souvent problématique en ville.

L’EOS 7D Mark II sortira en novembre, au prix de 1799 €.

Premier avis

Après cinq ans d’attente, Canon n’avait pas le droit de rater la nouvelle version de l’EOS 7D. Extérieurement assez discrète, la mise à jour est en fait majeure : les géniteurs du « Mark II » lui ont donné les meilleurs organes disponibles dans les étagères de la marque et, lorsqu’un composant paraissait trop ordinaire par rapport à la concurrence, ils en ont carrément créé un nouveau – comme la cellule d’exposition ou le module autofocus.

Face au Sony Alpha 77 II, la lutte pour devenir le roi des sportifs va être particulièrement intéressante. L’EOS 7D a déjà gagné le match de la construction, avec un boîtier qui semble taillé dans un bloc de granit, et son viseur est peut-être le seul parmi les reflex APS-C à supporter la comparaison en taille avec le viseur électronique du Sony ; mais celui-ci peut toujours avancer sa rafale légèrement plus rapide… Et il faudra voir l’efficacité concrète de l’autofocus et la qualité d’image générale pour essayer de les départager.

Fiche technique

- Capteur : Cmos APS-C, 20 Mpxl
- Monture : Canon EF / EF-S
- Stabilisation : -
- Protection : Anti-ruissellement
- Vidéo : 1080p, 24 à 60 im/s, son mono
- Formats de fichier : Jpeg, Raw (CR2), Mov
- Autofocus reflex : Corrélation de phase, 65 collimateurs croisés (dont un en double croix optimisé f/2,8 et compatible f/8)
- Autofocus Live view : corrélation de phase sur le capteur
- Écran : LCD 3", 1 040 kpts
- Viseur : Pentaprisme, 100 %, 1x
- Mesure de lumière : 150 kpts RGB + sensible à l’infrarouge
- Modes d’exposition : Auto, sans flash, P, A, S, M, Bulb, scènes (7), personnalisé
- Sensibilités : 100 - 51 200 Iso
- Vitesse : 1/8 000 s à 30 s, pose B, synchro flash au 1/250 s
- Rafale : 10 im/s sur 20 Raw+Jpeg ou 31 Raw
- Flash intégré : Pop-up, NG=12 (pour 100 Iso), pilotage des flashs distants
- Stockage : 1 CF et 1 SD/SDXC
- Connectivité : USB 3, HDMI, micro stéréo, casque, télécommande, synchro X
- WiFi : -
- Localisation : GPS, Glonass ou Michibiki
- Accu : 7,2 V, 1 800 mAh
- Dimensions/poids : 148,6 x 112,4 x 78,2 mm / 990 g (avec accu)

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