Tout savoir pour réaliser, optimiser et diffuser ses photos

MBP Nikon

David Seymour, l’un des pères de Magnum en Photo Poche

20/12/2011 | Benjamin Favier

Moins connu que ses contemporains Capa et Cartier-Bresson, le photographe polonais lègue une œuvre riche et éclectique. À son image.

« C’est lui le vrai photographe. » Ainsi parlait Robert Capa de son ami David Seymour, alias Chim (contraction de son vrai nom Szymin). Les deux compères fondent l’agence Magnum en 1947, avec Henri Cartier-Bresson et George Rodger. Comme Bob Capa, et de nombreux photojournalistes à l’époque, David Seymour couvre la guerre d’Espagne avec un Leica fraîchement acquis. Son image la plus connue, publiée en couverture de l’ouvrage (Dolorès Ibarurri, La Pasionaria), n’a pas eu le même retentissement que celle de Capa, représentant un milicien républicain mortellement atteint. Ces deux clichés ont été pris lors du même événement. On parle plus souvent du second. Comme un symbole, tant l’œuvre de David Seymour en qualité de preneur d’images est méconnue par rapport à celles de ses aînés.
Actes Sud lui rend un bel hommage posthume en lui consacrant un opus de sa prestigieuse collection Photo Poche. Le numéro 138. La beau texte en introduction, signé Carole Naggar, revient chronologiquement sur les faits marquants qui ont émaillé son parcours. Jusqu’à sa mort en Égypte en 1956 : il tombe sous les balles de l’armée locale après une traversée du désert en duo avec le journaliste de Paris Match Jean Roy, tué lui aussi. « Chim, le fataliste, n’a pas respecté une des règles d’or du correspondant de guerre : ne pas être le premier à foncer sur une route déserte », souligne l’auteur, non sans interrogations quant aux intentions du photographe, qui n’était pas allé sur un front depuis vingt ans.
Bien qu’il soit profondément laïque, Chim a consacré de nombreux sujets à la religion. Les images qui figurent dans son livre Le Vatican, édité en 1950, montrent à quel point l’auteur était fasciné par les rites. Il se rend en Grèce, à l’assaut des Météores, ces fameux monastères haut perchés. Surtout, il se rend fréquemment dans l’État d’Israël, créé en 1948. Il n’a jamais renié ses origines juives. Les soixante-cinq photos noir et blanc révèlent des compositions souvent très chargées. Son œil semblait chercher les regards d’enfants, omniprésents dans le livre. Plus que les conflits ou les événements d’actualité, qui étaient pourtant la raison d’être de Magnum, à l’origine.

- David Seymour
- Par Carole Naggar
- Éditions Actes Sud, collection Photo Poche
- 12,5 x 19 cm
- 144 pages
- 12,80 €

Cet article vous a plu ? Notez le et partagez le sur les réseaux sociaux !



Olympus
Archives Le monde de la photo

NOUVEAUTE : Vous recherchez un article, un test ?

Accédez aux archives MDLP

Joomeo