Qu’allaient bien pouvoir nous inventer les ingénieurs de DxO pour cette neuvième édition ? Une nouvelle technologie de réduction de bruit, sollicitant fortement le processeur, ne travaillant qu’à partir du Raw et faisant gagner un cran en sensibilité utile. Explications.
La lutte entre le bien et le mal est éternelle, même dans le monde du pixel où tant les fabricants d’appareils photo que les éditeurs de logiciels se donnent un mal fou pour éradiquer le bruit qui pollue les images sous-exposées ou prises à des sensibilités élevées.
Les premiers anges de la propreté s’appellent Noise Ninja (PictureCode), Neat Image (de Neat Image…), Noiseware (Imagenomic), Dfine (Nik Software) et bien sûr DxO Optics Pro. Ce ne sont pas les seuls à répandre le bien : DxO Labs estime que les techniques servant à réduire le bruit relèvent pour un tiers du capteur et de l’électronique embarquée, et pour le reste des techniques logicielles, qu’elle-même a fait progresser au fil des versions de DxO Optics Pro. Et pour préparer la naissance du neuvième enfant de la fratrie, elle indique que de 2004 à 2012, 3 IL ont été gagnés, à niveau de bruit identique : ce qui signifie que l’on photographie maintenant à 800 Iso avec le niveau qualitatif des 100 Iso du début de la période (hors pondération selon les catégories d’appareils). L’éditeur se targue d’avoir lui, permis un gain logiciel de 3 IL contre 2 IL pour la concurrence, qu’elle soit embarquée dans le firmware de l’appareil ou dans un logiciel spécialisé. Le schéma ci-dessus montre l’historique des évolutions de DxO Optics Pro.
En 2013, un pas est franchi et un pari lancé. Celui qu’à court terme les photographes accepteront un temps de traitement prohibitif, pour gagner 1 IL. Et qu’à moyen terme, les processeurs devenant de plus en plus musclés, cet inconvénient sera de moins en moins contraignant jusqu’à ce que le temps de traitement devienne raisonnable. DxO peut ainsi mettre en œuvre des algorithmes bien plus sophistiqués et, sans faire durer le suspense plus longtemps, elle nous étonne une fois de plus. Dans le bon sens du terme.
« Prime » est un mot américain signifiant « premier », « primordial », « excellent ». Bravo pour la modestie ! Plus prosaïquement, « Prime », c’est aussi « Probabilistic Raw IMage Enhancement ». Le fondement de cette nouvelle campagne antibruit est d’amener un cran au-dessus la préservation des détails et des textures, la conservation de la saturation dans les zones d’ombres et l’extraction des couleurs que le bruit englue d’une gangue
Obtenir un bruit divisé par deux se fait d’une manière générale par l’affectation à chaque pixel de la moyenne entre lui et son voisin. Cela pour compenser le fait que deux fois moins de lumière qu’il est nécessaire arrive sur chaque photosite du capteur. Par exemple, à 3 200 Iso, le rendu en termes de bruit sera celui d’une prise de vue à 1 600 Iso. Gagner quatre crans de sensibilité (4 IL) implique alors une moyenne entre chaque pixel et quinze points adjacents. Sachant que c’est une solution piégeuse, car on mélange torchons et serviettes, à savoir pixels avec les vraies couleurs et pixels bruités. D’où le principe employé pour Prime : n’opérer une moyenne qu’entre des pixels similaires. Encore faut-il les identifier. La recherche des similitudes n’est pas une sinécure, car il faut éviter de faire intervenir le bruit dans le calcul.
Pour cela, il faut espérer que la vraie couleur se trouve aux alentours de chaque pixel bruité, avec une recherche élargie à un très grand nombre de points, car le voisin d’un pixel vert de bruit ou rouge de colère risque de l’être lui aussi. Pour chaque pixel, Prime examine un millier de points voisins et travaille en deux étapes. Une première phase opère un débruitage grossier pour dépolluer l’image et rendre les similarités plus détectables. Ensuite, les similarités détectées lors de la phase initiale sont employées pour la réduction de bruit finale. Conséquence inévitable, seul le Raw bénéficie du traitement Prime puisqu’il faut avoir le maximum de données d’origine.
DxO Labs indique que gagner 4 IL implique trente fois plus de calculs que pour en gagner 3. Avec une machine récente (processeur i5 ou i7), traiter une image de 20 Mo demande 5 min contre 10 s ! À pondérer selon le processeur de l’ordinateur. DxO Labs propose un traitement automatique, modulé par la connaissance qu’elle a du capteur de chaque appareil passé dans son laboratoire. Effectué en tâche de fond pour ne pas mettre l’ordinateur à genou pour d’autres tâches et appliqué à l’image lors de l’exportation, seule une loupe montrant son effet sur une zone mobile et restreinte.
Le traitement standard est toujours proposé avec, précise l’éditeur, « un grain plus fin et un rendu moins artificiel avec plus de détails ». Quelques essais avec des photos prises entre 6 400 et 25 600 Iso montrent le bien-fondé de la nouvelle technique. Des détails sont présents, quand la méthode traditionnelle les gomme trop, à niveau de bruit résiduel identique. Et parfois des couleurs resurgissent par miracle. Le plus souvent les bonnes, mais il arrive que ce ne soit pas le cas… ce que l’on accepte avec indulgence pour une première mouture d’une technique aussi innovante et probante.
DxO Labs ne s’est pas contenté de travailler son réducteur de bruit. Elle revendique un rendu plus détaillé des hautes lumières, moins entachées de défauts de coloration, ce qui est surtout visible sur les teintes chair. En conjuguant « Balance des blancs », rendu des couleurs « DxO Portait » et « Vibrance », on obtient des carnations vraiment naturelles, avec un soupçon de chaleur au besoin, même quand la photo de départ est gâchée par une dominante orangée, due un éclairage incandescent.
L’ergonomie a été revue (encore !), avec un index visuel des autoréglages (trente sont prédéfinis, les autres mémorisés au besoin par le photographe) et la réduction des onglets fonctionnels à « Organiser » et « Personnaliser ». L’exportation se retrouve alors dans le menu « Image » sous OS X ou dans le menu « Fichier » pour la mouture Windows. Il faut aussi deviner la présence d’une minuscule icône pour dérouler la fenêtre des exportations qui, heureusement, consolide dans un espace unique les sorties vers le disque dur, FlickR ou l’envoi de la photo vers un autre logiciel. Un onglet « Export » et des palettes, à l’image de l’organisation des commandes de l’onglet « Personnaliser », seraient le signe d’une cohérence ergonomique que DxO Labs n’arrive pas toujours à atteindre. Mais qui ne serait pas difficile à mettre en œuvre, les options d’exportation par destination étant bien distinctes, avec là encore une inexplicable différence entre OS X et Windows. L’unification des interfaces, c’est pour demain ?
Pour faciliter la prise en main, l’espace consacré aux palettes montre un regroupement des principaux réglages en tête de gondole, sous la bannière « Outils essentiels », et de petits points d’interrogation ouvrent la voie sur une aide contextuelle.
Dans cette version 9, il manque toujours la prise en charge des capteurs X-Trans de Fujifilm… une histoire d’amour-propre pour DxO Labs qui trouve que Fujifilm a placé « la barre très haute » pour le rendu Jpeg. Laissant imaginer qu’elle ne proposera que lorsque elle saura offrir un rendu encore plus qualitatif. Au vu des Jpeg sortis par exemple d’un X100s, on mesure combien le défi est ambitieux. Les corrections locales ne bougent pas, l’éditeur affirmant « vouloir faire mieux que ce se fait actuellement ». Sous-entendu dans les logiciels concurrents, avec lqui ’objectif de faire progresser significativement l’outil en matière de reconstitution de l’arrière-plan. Autre chantier, un usage plus important du processeur graphique, utilisé mais insuffisamment, ce qui réduirait le temps du débruitage à la sauce Prime.
DxO est disponible ce jour, le 23 octobre, aux tarifs promotionnels de respectivement 99 € et 199 € pour les versions Standard et Élite. Après le 20 novembre à 23 h 59 min 59 s, ce sera 149 € et 299 €. La mise à jour est gratuite pour ceux qui se sont procuré la version 8 depuis le 1er septembre 2013. Les offres préférentielles de mise à jour à partir d’une ancienne mouture sont mentionnées dans l’espace personnel des autres usagers. Une version gratuite est disponible ici, valable un mois.
DxO Optics Pro 9 tourne sous OS X 10.6 à 10.9 et sous Windows (Vista, Windows 7, Windows 8 et 8.1) en 32 bits comme en 64 bits.
Messages
1. DxO Optics Pro 9 : sensibilité doublée, 23 octobre 2013, 15:50, par eric-p
Bientôt DxO nous inventera la photo sans photon ! ;-)
1. DxO Optics Pro 9 : sensibilité doublée, 23 octobre 2013, 15:56, par Eric S
Oui, avec des produits comme ça, ils rendent les aspirateurs à photon comme les FF inutiles.
2. DxO Optics Pro 9 : sensibilité doublée, 23 octobre 2013, 16:38, par eric-r
Quel humour !
3. DxO Optics Pro 9 : sensibilité doublée, 23 octobre 2013, 18:04, par eric-b
Juste pour réussir la passe de quatre !
4. DxO Optics Pro 9 : sensibilité doublée, 23 octobre 2013, 21:34, par Fred
Et vous, vous avez inventé quoi ?
5. DxO Optics Pro 9 : sensibilité doublée, 24 octobre 2013, 09:00
Le parasite de service est encore de sortie. Très amusant au final !
2. DxO Optics Pro 9 : sensibilité doublée, 23 octobre 2013, 21:57, par PhilippeC
Une amélioration de débruitage est toujours bonne à prendre, mais par contre toujours pas d’amélioration du flux de travail en vue, malheureusement !
Dommage, on va être toujours obligé d’utiliser d’autres logiciels AVANT et APRES l’utilisation de DxO ...
3. DxO Optics Pro 9 : sensibilité doublée, 23 octobre 2013, 22:20
Autrefois, on avait la lessive qui lave plus blanc que blanc maintenant on a DxO !
Amen...
4. DxO Optics Pro 9 : sensibilité doublée, 24 octobre 2013, 09:58, par pascal
Je trouve que la mise a jour gratuite aurait pu prendre en compte toute l’année 2013.
Personnellement je suis passé a la 8 lors de l’achat du Nikon D7100, au mois de juin.
Pour l’instant je ne passerai pas vers la 9.
5. DxO Optics Pro 9 : sensibilité doublée, 24 octobre 2013, 10:18, par Ben
Beaucoup de "bruit" sur l’innovation technologie et un gros silence (persistant) quant à la gestion des boitiers Fuji X.
Bel effort ;-(((
1. DxO Optics Pro 9 : sensibilité doublée, 24 octobre 2013, 15:25, par Laurent Katz
Bonjour,
Il n’est pire sourd que celui qui ne veut pas entendre... ou qui ne lit pas tout.
Laurent
2. DxO Optics Pro 9 : sensibilité doublée, 25 octobre 2013, 09:49, par Ben
Ce message était destiné à DXO, pas à MDLP ;-)
3. DxO Optics Pro 9 : sensibilité doublée, 26 octobre 2013, 10:42, par Fred
C’est pourtant retranscrit dans l’article :
" Dans cette version 9, il manque toujours la prise en charge des capteurs X-Trans de Fujifilm… une histoire d’amour-propre pour DxO Labs qui trouve que Fujifilm a placé « la barre très haute » pour le rendu Jpeg. Laissant imaginer qu’elle ne proposera que lorsque elle saura offrir un rendu encore plus qualitatif. Au vu des Jpeg sortis par exemple d’un X100s, on mesure combien le défi est ambitieux. "
Nul doute que ce sera de très haut nuiveau si DxO y arrive, le dématriçage d’un X-Trans étant déjà de très haute volée en jpg dans les ozizos.
4. DxO Optics Pro 9 : sensibilité doublée, 28 octobre 2013, 16:38, par Germain
"DxO Labs qui trouve que Fujifilm a placé « la barre très haute » pour le rendu Jpeg.
Langage diplomatique, ou Baratin inepte pour répondre poliment aux possesseurs de Fuji X !
En fait il n’en est rien , en tout cas avec mon petit X10, LR améliore la qualité des Raw par rapport aux Jpg boitiers.
Même en bas zisos (effet artificiel du rendu)
En hauts zizos la qualité du bruit est meilleure, évidemment car elle est celle que désire le photographe !
et elle sera meilleure encore dans les prochaines versions !
Normalement, le client est roi surtout quand il réclame et veut acheter a tout prix ...
Avec une ergonomie moins bizarre, et un support des Fuji , ils rafleraient sans doute la marché des Pros et des amateurs .
5. DxO Optics Pro 9 : sensibilité doublée, 28 octobre 2013, 23:07, par Corpusmind
Pour les .Raf de Fuji je conseille l’excellent Iridient qui donne des résultats époustouflants mieux que Lightroom !
6. DxO Optics Pro 9 : sensibilité doublée, 24 octobre 2013, 12:06, par FD
Bonjour.
J’ai eu privilège de participer à la phase de beta-tests de cette version 9 et je peux confirmer l’efficacité du traitement Prime (dont la vitesse de traitement n’a cessé de s’améliorer au fil des versions beta). J’ai pu apprécier le saut qualitatif réalisé en re-traitant certaines photos traitées avec des versions précédentes du logiciel.
La version 9 de DXO est certainement une version majeure dans l’évolution de cet excellent logiciel.
7. DxO Optics Pro 9 : sensibilité doublée, 24 octobre 2013, 15:44, par Fred
Bonjour,
N’ayant pas encore utilisé DXO, quelle est la différence entre la version " Standard " et la version " Elite " ?
En gros, avec un Nikon D90, la version " Standard " suffit-elle amplement ?
Sachant que je développe déjà les fichiers .NEF avec Capture NX2.
Cordialement
Fred
1. DxO Optics Pro 9 : sensibilité doublée, 24 octobre 2013, 15:57, par Laurent Katz
Bonjour,
La version Standard convient parfaitement à votre D90. La version Elite prend en charge les boîtiers haut de gamme, les appareils professionnels par exemple comme les Nikon D4 et D3s. Vous trouverez à cette adresse toutes les indications nécessaires sur les appareils acceptés par l’une ou l’autre version.
Laurent
2. DxO Optics Pro 9 : sensibilité doublée, 24 octobre 2013, 18:54, par Fred
Merci beaucoup de votre réponse rapide !
A 99 €, ça vaut le coup ( surtout comparé au 199 € de NX2 à l’époque ... )
Fred
3. DxO Optics Pro 9 : sensibilité doublée, 26 octobre 2013, 11:08, par Fred
Je me réponds à moi-même, pour un 5D ou un D700 dans un futur très proche, il me faudra la version Elite.
La version Standard ne prenant pas ces couples objos-boîtiers.
Dont acte.
8. Merci pour ce beau test, Laurent !, 25 octobre 2013, 16:30, par occam
J’ai vérifié l’effort majeur que les algorithmes PRIME imposent à mon système (Mac Mini i7 2.6 GHz, 16 Go RAM, 256 Go SSD) :
le temps de traitement est de 16x à 25x supérieur au temps nécessaire pour un traitement standard ("High").
En mode "batch", le ventilateur tourne à plein régime (il est inaudible à charge normale), et Activity Monitor indique 99% de charge sur les 8 coeurs virtuels du i7.
Mais les résultats en valent largement la peine.
Le débruitage de DxO 9 est certainement celui affectant le moins la qualité de l’image parmi la demi-douzaine de logiciels que j’ai comparés.
Travaillant sur DxO depuis la version 6, je trouve que c’est le saut qualitatif le plus marquant de ces dernières années. La lente progression de versions précédentes ne le laissait pas présager.
Remarquable.
1. Merci pour ce beau test, Laurent !, 25 octobre 2013, 20:36, par Fred
Ayant téléchargé la version d’essais, je confirme que le mode " Prime " me permet de redonner une nouvelle jeunesse à certaines de mes photos.
On observe même une diminution des halos et un meilleur traitement des hautes lumières.
Certes, le temps de traitement peut sembler long, mais le résultat en vaut la peine. Plus que sous Capture NX2.
J’avais fait la bêtise de prendre en jpg seul au début, et les résultats en jpg sont moins bons qu’en raw. Fallait un peu s’y attendre aussi ...
De plus, DxO détecte automatiquement le couple boîtier + objo et propose de télécharger l’ad-on qui va bien pour corriger les distorsions optiques.
Très utile avec le couple D90 + Sigma 50-150 f/2,8 par exemple.
Appréciable !
2. Merci pour ce beau test, Laurent !, 3 novembre 2013, 08:37, par fred
Bonjour tu en pense quoi du mac mini avec dxo 9 ? je pense revendre mon imac 27 de 2009 intel core 2 duo 3.06ghz 12G0 de memoire 1T DD pour prendre un mac mini qui me semble plus puissant . pour une photo a 12800 iso environ 30 mo avec prime il me faut environ 25 mn contre 30 secondes pour une photo sans prime et a 200 iso . merci