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DxO PhotoLab 2 : les prémices du catalogage

Materiel
25/10/2018 | LAURENT KATZ

C’était inévitable ! PhotoLab s’ouvre officiellement aux fonctions d’organisation et de catalogage. Cela ne transpire pas vraiment dans cette première mouture, mais l’éditeur promet des évolutions d’ici la fin de l’année, le socle constituant la base de données étant opérationnel.

Le flux de travail théorique, pris en charge par un logiciel photo, s’appuie sur l’importation et la sauvegarde initiales, l’organisation en collections, l’attribution de mots-clés et de données IPTC, les fonctions de recherche, la conversion Raw et la retouche, les activités créatrices, comme le photomontage, les filtres et effets, le partage sous toutes ses formes (impression, diaporama, galerie Web, livre photo, publication sur les réseaux sociaux). Peu de logiciels assurent l’intégralité de cette galerie fonctionnelle et, pour sa version initiale, PhotoLab 2 s’en écarte beaucoup. Il y a quelques nouveautés fonctionnelles, mais la revendication d’une gestion complète du flux d’images, présentée lors de la conférence de presse, est absente de cette première mouture, le seul outil étant une fonction de recherche portant sur les données Exif et les noms de fichiers. Appréciable, mais bien insuffisant. Une conversation à bâtons rompus avec Jérôme Abribat et Jean-Marc Alexia, respectivement Responsable de la communication et Vice-Président stratégie marketing et produit, a heureusement éclairci le sujet et la stratégie mise en place.

Questions et réponses
La première question concerne l’état financier de DxO, en situation de redressement judiciaire en raison de l’insuccès de la caméra DxO One. « Le 12 juillet, le tribunal a accepté le plan de continuation exposé, qui s’inscrit sur plusieurs années, et nous sommes sortis de la période d’observation ». Quant à la clause de sauvegarde du passé, « elle était liée au fait que DxO faisait des affaires en BtoB, avec des clients, solvables, qui prenaient un certain temps à payer. Ce qui a fini par arriver et nous sommes sortis de cette clause en 2011 ». Dont acte et que l’aventure continue !

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L’interface de la Photothèque avec la zone de recherche en haut à gauche (cliquer pour agrandir).
(photos LK)

À la question de l’incomplétude des fonctions liées au flux de travail, la réponse est claire. « Nous avons une approche différente de celle d’une base de données qui serait alimentée par une procédure d’importation. PhotoLab 2 scrute les répertoires en arrière-plan, pour créer cette base de données qui localise les fichiers. C’est une première phase qui sera complétée par des modules assurant par exemple la copie de sauvegarde, la création de mots-clés à l’aide de l’intelligence artificielle. PhotoLab 2 est la plate-forme apte à accueillir ces modules. Nous avons basé nos fonctionnalités en fonction des retours utilisateurs (clients et photographes juste intéressés par le logiciel) dont une majorité trouve pénible une phase d’importation à la Lightroom. D’autres n’ont pas besoin de données IPTC, qui arriveront dans un deuxième temps, mais pour l’instant, nous privilégions les données XMP. En ce moment, nous donnons à manger à nos réseaux de neurones, pour que l’intelligence artificielle assure l’autotagging (NDLR : affectation automatique de mots-clés) qui n’arrivera pas cette année, mais plus tard. (…) Et la reconnaissance de visages encore plus tard. Prenons Google, cela fait plusieurs années qu’elle travaille sur le sujet à partir de leurs bases de données clients. Nous, en tant que challenger, devons trouver des astuces sur cette technologie pour accélérer et rattraper le retard. Pour l’autobalisage, fondé sur le contenu, certains apprentissages peuvent être accélérés, car ils reposent sur des connaissances bien établies, pour identifier le type de photo, comme un paysage, une photo de mariage, ou contenant la tour Eiffel ou un autre monument. Alors que reconnaître un membre de sa famille implique une contribution de l’utilisateur sur la reconnaissance. »

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L’outil n’est pas nouveau : l’affichage plein écran facilite le choix ou le rejet des photos (cliquer pour agrandir).
(photo LK)

Pour répondre à une remarque notant la différence entre le flux de travail théorique et ce qu’offre (et offrira) PhotoLab 2, Jean-Marc Alexia argumente : « nous prenons en compte les demandes du marché et répondons à ceux qui nous décrivent un flux de travail différent, répondant à la recherche sur leurs fichiers. Par exemple, pour certains, le flux est éminemment orienté sur la géolocalisation de leurs images. Par ailleurs, face à la concurrence, nous préférons aussi nous distinguer par une approche différente. »

Questions et pas de réponses
L’ouverture sur la mobilité, que DxO s’est bien gardé d’investir pour proposer des applications pour téléphone, est-elle d’actualité, en utilisant un nuage propriétaire ou en s’appuyant sur des outils comme Dropbox, OneDrive et autres ? « Cela fait partie des options stratégiques à long terme, mais cela fait plusieurs années que l’on s’interroge. L’épisode DxO ONE nous a fait réfléchir sur la convergence entre outils mobiles et sédentaires, mais nous n’en dirons pas plus. » Pas plus que nous n’aurons d’informations sur l’évolution de la Nik Collection ou de son intégration dans PhotoLab 2. Voici ce qu’il apporte par rapport à la version initiale.

Les nouveautés
Vous l’avez compris, la serrure Organisation et catalogage est ouverte, mais la clé ne débride pour l’instant que la fonction de recherche, fondée sur une base de données, dont l’emplacement est modifiable pour ne pas encombrer un disque système trop court en place, par exemple un SSD de 128 Go. Une base qui se constitue automatiquement en arrière-plan sur les dossiers explorés ou sur des dossiers que l’on ajoute volontairement sans pour autant en consulter le contenu.

On remarque que l’onglet Organiser est devenu Photothèque. On cherche en vain d’autres outils, certains viendront d’ici la fin de l’année affirme l’éditeur. Pour l’instant, ce compartiment tant attendu arrive donc sous une forme décevante, car il n’y a ni Collections ni Mots-clés, fondement de l’organisation des photos. Il faut pour l’instant se rabattre sur la création de Projets pour catégoriser, de manière virtuelle sans duplication des fichiers, certaines photos. Sans pour autant disposer de Projets dynamiques ou de la faculté de créer des groupes de Projets. La spécification d’un critère de recherche est assez futée. Vous tapez 400 et le logiciel vous propose de rechercher les images prises à 400 Iso, avec un 400 mm ou au 1/400s. Entrez 3, et il interroge « 3 mm, 1/3s ou 3 étoiles ». Pour l’instant, la recherche porte sur l’intégralité de la photothèque, mais une mise à jour assez assez proche devrait la restreindre au dossier en cours.

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Taper " 5 " dans la zone de recherche affiche tous les critères possibles, par exemple 5 étoiles.

Le compartiment Personnaliser, celui de la conversion Raw et des retouches s’ouvre au DCP, les DNG Camera Profiles, des profils de couleurs employés par Lightroom, Camera Raw, Raw Therapee lors de la conversion Raw. Il est possible d’en créer soi-même avec le ColorChecker de X-Rite ou le SpyderCheckr de Datacolor.

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Les profils DCP sont importés à la demande et accessibles dans le panneau de rendu des couleurs.

L’autre nouveauté est une amélioration de DxO ClearView, qualifiée de Plus. L’antibrouillard se traduit par des couleurs plus naturelles et son application est globale ou restreinte aux zones limitées par les outils de corrections locales, U Point inclus.

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ClearView Plus fait ressurgir avec naturel les couleurs d’une météo grisâtre (cliquer pour agrandir).
(photo LK)
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L’antibrouillard ClearView Plus appliqué (avec une correction de la balance des blancs) à une photo d’aquarium (cliquer pour agrandir).
(photo LK)

Souvenez-vous, DxO PhotoLab 1.0 lancé le 25 octobre 2017 est vite passé à la version 1.1, puis à la 1.2 mi-2018. C’est donc avec impatience que l’on attend cette fin d’année et plus encore 2019, pour voir arriver des outils fondamentaux du catalogage.

À ce jour, les éditions Essential et Elite, sous macOS et Windows, sont téléchargeables ici ou vendues en boutique, pour respectivement facturées 99,99 € et 149,99 € jusqu’au 18 novembre. Ensuite ce sera 129 € et 199 €.

- Le site de DxO

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