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Final Cut Pro X : taillé pour les reflex ?

Materiel
27/06/2011 | Benjamin Favier

La nouvelle version du logiciel de montage vidéo d’Apple dédié aux professionnels est disponible à la vente depuis une semaine sur le Mac App Store. Final Cut Pro X apporte de nombreux changements par rapport à son prédécesseur. À tel point que les habitués auront besoin d’un peu de temps pour trouver leurs repères. Peut-on parler pour autant de « révolution », comme le claironne Apple ? Quoi qu’il en soit, les possesseurs de reflex friands de vidéo seront aux anges…

C’est un nouveau départ. Final Cut Pro X marque une rupture brutale avec les versions antérieures du logiciel. L’interface a été complètement revue. Si les développeurs assurent que les équipes de Final Cut Pro et d’iMovie travaillent séparément, la ressemblance avec le logiciel grand public d’Apple est frappante. Mais au-delà de cet important ravalement de façade, un premier contact avec Final Cut Pro X montre de sérieuses avancées en termes de performances. Le logiciel repose désormais sur une architecture 64 bits (vous pouvez voir ici si votre machine est dotée d’un processeur 64 bits). Ce qui nécessite de l’installer sur des machines récentes. Plus de limite au niveau de la mémoire. On pourra allègrement dépasser les 4 Go de Ram pour booster les performances… qui ont été revues nettement à la hausse. La fameuse Magnetic Timeline a beaucoup fait parler d’elle lors de la présentation du logiciel. Son utilisation s’avère très agréable et offre une grande souplesse au niveau des déplacements. Parmi les principales avancées, signalons aussi la possibilité de synchroniser automatiquement un son externe avec une séquence à laquelle il est lié. Mais que dire de l’intégration de Color et Soundtrack Pro ! Dès l’importation, on peut corriger balance des blancs et exposition de manière spectaculaire. Fini les interminables rendus, craints par tous les utilisateurs. On ne perd plus de temps à attendre que l’ajout d’un effet soit digéré par le logiciel. On peut désormais continuer à travailler sur la Timeline, pendant que le rendu est géré en arrière-plan. Les illustrations qui suivent ont été capturées à partir de fichiers Full HD issus de Canon EOS 600D et 5D Mark II importés dans Final Cut Pro X, sur un MacBook Pro 15 pouces de 2,4 GHz (Core i5, 4 Go de Ram). Focus sur quelques phases incontournables sous Final Cut Pro X.


Importation
Dès l’importation, il est possible d’intervenir sur la balance des blancs en cochant Analyser la balance des couleurs. On peut également identifier des personnes avec une fonction de détection de visages (case Rechercher les personnes), avec la possibilité de créer des collections intelligentes. Corriger le son, intervenir sur la stabilisation. C’est ici que l’on définit l’emplacement dans lequel les données vont être enregistrées. À condition de créer un nouvel événement. Si on opte pour Ajouter à l’événement existant, le projet sera enregistré dans le dossier source, par défaut. On note qu’il n’est plus nécessaire d’encoder les fichiers en Apple ProRes 422. Final Cut Pro X reconnaît le format H.264 issus des reflex Canon. Seuls les séquences Full HD des boîtiers pros et experts (60D, 7D, 5D Mark II et 1D Mark IV) pouvaient être encodées facilement via des plug-ins dédiés, mis à disposition par Canon sur son site. Des reflex comme l’EOS 550D ou le 600D n’étaient pas concernés. Le mal est réparé. Un essai effectué avec des fichiers provenant du dernier EOS montre que tous les boîtiers sont logés à la même enseigne. Outre le H.264, le logiciel gère la plupart des formats répandus sur le marché des APN, comme l’AVCHD, cher à Panasonic, par exemple.


Transcodage
Pendant que le transcodage des séquences est effectué en arrière-plan, on peut les afficher dans la Timeline. Il suffit de faire un clic droit sur l’aperçu et de sélectionner Ouvrir dans la timeline. Le menu ci-dessus montre la progression de l’analyse et du transcodage opérés par le logiciel. On peut l’afficher en cliquant sur l’icône en forme de cercle, au milieu de l’interface, à côté de l’indicateur de durée.


Balance des blancs
L’intégration de Color est très réussie. Une fois les séquences importées, on peut travailler sur l’exposition et la balance des blancs sans solliciter une application externe, comme cela été le cas auparavant : Color était un composant de la suite Final Cut Studio. Il suffit désormais de cliquer sur la baguette magique sur la droite de l’interface.

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On peut régler la balance des blancs de manière automatique, ou de manière plus fine, à l’aide de curseurs.


Magnetic Timeline
La Magnetic Timeline modifie considérablement la manière de travailler par rapport à la version 7. Il fallait auparavant se méfier de collisions éventuelles entre plusieurs pistes. Ou s’assurer que l’on déplaçait bien les éléments voulus, sans rien oublier au passage (on voit sur la capture ci-dessus que la piste vidéo est déplacée avec la piste son, d’un seul bloc, par défaut). Une fois que l’on est satisfait de l’avancée sur une séquence, on peut la désactiver en pressant la touche V. On la met ainsi à l’abri de manipulations malheureuses.


Rendu
Cela pouvait être un cauchemar sur la version 7 : selon le type d’action effectuée, il fallait parfois attendre de longues minutes pour que cela soit matérialisé à l’écran, le temps que la fameuse barre rouge disparaisse en haut de la Timeline. Désormais, le traitement est assuré en arrière-plan. La jauge orange s’éclipse petit à petit. Mais en attendant, on peut continuer à travailler…


Effets
Le navigateur d’effets s’affiche en bas à droite de l’interface, après avoir cliqué sur l’icône en forme de badges de films. On a vraiment l’impression d’être dans iMovie. Il suffit de sélectionner l’un des - nombreux - effets et de le faire glisser sur la séquence de son choix dans la Timeline. On peut procéder à divers réglages fins dans le panneau à droite de la fenêtre de visualisation.


Exportation
La phase d’exportation passe désormais par le menu Partager. Une boîte de dialogue est entièrement consacrée aux produits Apple, avec la possibilité d’exporter ses séquences pour qu’elles soient lues sur les iPhone et iPad. On peut aussi les rendre compatibles avec les réseaux sociaux ou plateformes de contenus vidéos en vogues : Facebook, YouTube, Viameo…

Que faire quand on possède Final Cut Pro 7, sachant que l’on ne peut ouvrir des projets de versions antérieures dans Final Cut Pro X ? Il faut le laisser installé. Ce qui n’empêche pas d’acquérir dans le même temps Final Cut Pro X. Les deux applications peuvent cohabiter sur une même machine. Mais si vous avez l’habitude de travailler sur des projets filmés à plusieurs caméras, par exemple, mieux vaut attendre un peu avant de se lancer à l’assaut de Final Cut Pro X. Les développeurs annoncent d’ores-et-déjà des mises à jour de firmware importantes. Dont la gestion des projets multi-cams, étrangement absente du logiciel pour l’instant.

Les commentaires sur le Mac App Store sont partagés. Sur 67 notes (au moment où cet article est écrit), 23 utilisateurs attribuent cinq étoile, tandis que 27 donnent la note minimale, soit une étoile. On peut lire de nombreuses plaintes portant sur la perte de repères pour les professionnels. Grodave (pseudo) raille la démarche d’Apple en arguant que la marque aurait du appeler son logiciel « iMovie pro ». Quand d’autres louent sans restriction l’efficacité de l’interface et la fluidité du flux de travail. Une chose est sûre : à un tel prix, ce logiciel est une aubaine pour les possesseurs de reflex numériques souhaitant aller plus loin dans le montage et l’étalonnage de leurs projets. Final Cut Pro X offre une prise en main intuitive, servie par des performances de haut niveau, à condition d’avoir une machine récente. Et la gestion de fichiers issus de reflex (en tout cas de modèles Canon), n’a plus rien d’un chemin de croix. On peut comprendre le scepticisme des professionnels, devant une telle ouverture au grand public et un chamboulement de l’interface qui ne semblait pas indispensable. On peut également se demander pourquoi Apple a décidé de partir sur de nouvelles bases. Même lors de la présentation du logiciel, la marque mettait en avant le fait qu’il y a plus de deux millions d’utilisateurs de Final Cut dans le monde. Sans préciser, toutefois, la part de Final Cut Express… qui a disparu de la circulation.

Final Cut Pro X est exclusivement en vente sur le Mac App Store, au prix de 239,99 €. Impossible de l’acquérir dans une boîte. Apple a beau brandir l’argument du respect de l’environnement (un développeur américain en a remis une couche lors de la présentation du logiciel à la presse française), il est incompréhensible que l’on ne puisse pas avoir le choix. Ne serait-ce que pour disposer d’un moyen d’installer à nouveau le logiciel en cas d’urgence, lors d’un déplacement ou à un endroit où le débit est insuffisant.
Motion 5 et Compressor 4 sont également disponibles, pour 39,99 € chacun. Ces différentes applications peuvent être installées sur plusieurs postes, sans restriction de nombre, à partir du même identifiant Apple.

- Le site d’Apple

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