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L’impression jet d’encre

technique
12/11/2008 | Léo Tairraz

La bonne qualité d’une image imprimée va mettre à l’épreuve une imprimante, de l’encre et du papier mais également un pilote d’impression et des profils ICC.

L’impression d’une photographie est aujourd’hui d’une simplicité déconcertante. Voire même un acte d’une relative banalité pour un grand nombre d’utilisateurs. Un constat que l’on doit sans conteste au succès et à la facilité d’utilisation des imprimantes autonomes dotée d’un lecteur de carte comme les imprimantes 10 x 15 ou la plupart des multi-fonctions actuels. Avec ce type d’imprimantes, il suffit juste d’introduire sa carte mémoire et d’appuyer sur un bouton pour obtenir un tirage. Les automatismes suffisent alors pour imprimer très correctement nos images.
Mais une fois passé le stade de l’apprentissage et équipé d’une imprimante A4 ou A3 de qualité photo, le chemin s’avère un peu plus compliqué qu’il n’y parait.

Doit-on se fier aveuglément à son pilote d’impression ? L’utilisation d’un profil ICC est-elle obligatoire ? Comment paramétrer sont logiciel ? Autant de question que se posent un grand nombre d’utilisateurs, souvent déçus par la qualité générale de leurs tirages jet d’encre. Il faut bien dire que côté paramétrage, les fabricants d’imprimantes comme les éditeurs de logiciels sont tantôt très discrets ou parfois très obscurs dans leurs explications techniques. Et les seuls à proposer quelques explications concernant l’usage des fameux profils ICC sont les fabricants de papiers indépendants. Bref, à moins d’être un expert, obtenir un tirage papier de grande qualité ressemble parfois à un véritable parcours du combattant sans les paramétrages adéquats.

Un trinôme indissociable

L’obtention d’un tirage met en œuvre trois éléments indissociables : l’imprimante, l’encre et le papier. Ces trois composants aux caractéristiques particulières selon les technologies utilisées par les fabricants, procurent moult combinaisons gérées soit directement par le pilote de l’imprimante soit par le logiciel qui se chargera de la gestion des couleurs via les profils ICC. L’utilisateur devra donc choisir son camp en optant soit pour une confiance absolue dans le pilote de son imprimante ou en choisissant d’utiliser les profils ICC via son logiciel de retouche. Les deux procédés étant incompatibles entre-eux, l’utilisateur choisira l’une ou l’autre des solutions via son logiciel de retouche d’image. Et c’est bien souvent à ce stade que les opérations se compliquent, faute d’explications concrètes.

Utilisation directe du pilote

L’utilisation directe du pilote d’impression est la méthode utilisée par défaut par la plupart des utilisateurs débutants, les paramétrages du système d’exploitation (Windows ou Mac OS X) et logiciel (généralement Photoshop) conduisant généralement à l’utilisation directe du pilote de l’imprimante. Dans ce mode d’utilisation, la qualité des tirages est donc confiée au savoir faire du fabricant de l’imprimante via son pilote d’impression. C’est ce dernier qui va prendre en charge les opérations de gestion des couleurs au travers de ses propres tables de conversions. Il optimisera ainsi le tirage en fonction de l’espace colorimétrique de l’image (généralement sRGB ou Adobe RGB), du papier et de la formulation des encres utilisées par l’imprimante. Le pilote propose le plus généralement un mode "tout automatique" et quelques réglages manuels permettant de prendre la main sur des paramètres comme la luminosité, le contraste et les couleurs de l’image. À l’usage, il est intéressant de constater que les pilotes donnent, pour la plupart, des tirages de bonne qualité, certains comme chez Epson par exemple donnant accès à des modes Noir et Blanc très évolués sur les modèles destinés aux experts et aux professionnels.


Ci-dessus figure 1

Ci-dessus figure 2

Ci-dessus figure 3
Après avoir sélectionné la fonction "impression" dans Photoshop, ne pas oublier de choisir l’option "laisser l’imprimante gérer les couleurs" (Figure 1) généralement choisie par défaut dans la partie réservée au traitement des couleurs. Arrivés dans le pilote de l’imprimante (ici une Lexmark X5470), nous pourrons nous fier aux automatismes (Figure 2) ou choisir nos propres choix de papiers (Figure 3)

Utilisation des profils ICC

L’utilisation du pilote d’impression seul pourrait donc laisser croire l’usage des profils ICC superflu. C’est vrai dans le cadre d’un usage amateur. Mais les experts et les professionnels ne sauraient se contenter de l’utilisation "brute" du pilote et de ses réglages "usine" comparé à la précision qu’apporte l’usage des profils ICC, surtout dans le cadre de l’utilisation de papiers Beaux-Arts.

Le profil ICC d’un papier représente en quelque sorte la carte d’identité de ce papier lorsqu’il est utilisé avec une imprimante et des encres bien précises. Il peut être conçu sur mesure par l’utilisateur de l’imprimante ou téléchargé sur le site Internet du fabricant du papier ou de l’imprimante. Le profil papier est utilisé par le système de gestion de couleur du logiciel qui l’utilise (Photoshop dans notre exemple) pour permettre de reproduire le plus fidèlement possible l’image affichée à l’écran sur le papier choisi par l’utilisateur. Nous touchons là aux principes fondamentaux de la gestion des couleurs et de l’utilisation des profils ICC dont nous aurons sans doute l’occasion de reparler prochainement.

L’utilisation des profils ICC est relativement simple mais demande bien entendu un peu de soin dans le paramétrage du logiciel. Une fois réglé, il conviendra de court-circuiter le pilote de l’imprimante en désactivant tout ce qui touche de près ou de loin à la gestion des couleurs. Facile dans certains pilotes mais un peu moins évident avec d’autres comme notre imprimante Lexmark de test qui n’est pas prévue pour l’utilisation des profils ICC. En pratique, toutes les imprimantes haut de gamme de Canon, Epson et HP permettent une bonne gestion des profils ICC via Photoshop et une déconnexion facile des réglages du pilote. Il suffira juste de bien gérer le module du pilote concernant le choix des papiers et la qualité d’impression.


Ci-dessus figure 4

Ci-dessus figure 5

Ci-dessus figure 6
L’utilisation des profils ICC via Photoshop est très simple à mettre en œuvre. Dans la boîte de dialogue d’impression, nous choisissons "Laisser Photoshop gérer les couleurs" (figure 4). Juste en dessous, nous choisissons le profil ICC du papier (figure 5). Le menu déroulant donne accès directement au dossier des profils ICC. Le mode de rendu est fixe par défaut sur Colorimétrie relative (figure 6) que nous laissons tel quel tout en sachant, le débat est ouvert, que le choix peut être également fixé sur le mode Perception. Enfin, après y avoir sélectionné le choix du papier et la qualité d’impression, n’oublions pas de désactiver tout système de gestion des couleurs dans le pilote de l’imprimante.

- Liens utiles :

- Voir le site "Vos photos grand format"

- Lire l’article sur "L’impression jet d’encre" par Léo Tairraz

- Le test de MDLP sur l’Epson Stylus Photo R2880

- Le site d’Epson

- La fiche produit (via le site Epson)

- Le site d’Yvan Zedda

- Un studio d’impression : zeddaprod.com

En Exclusivité sur le site du Monde de la Photo, découvrez le reportage vidéo consacré à ce thème et intitulé "De la prise de vue à l’impression avec l’ Epson Stylus Photo R2880" réalisé par la rédaction lors d’une expérience digitale à Lorient chez Yvan Zedda.

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