La photographe et activiste brésilienne Claudia Andujar investit les espaces parisiens de la Fondation Cartier pour l’art contemporain avec cette première grande rétrospective dédiée à la défense de ce peuple amérindien parmi les plus importants de l’Amazonie brésilienne.
C’est en 1971, à la faveur d’un reportage sur l’Amazonie, que Claudia Andujar rencontre pour la première fois les Indiens Yanomami. Pour la photographe brésilienne d’origine suisse et juive hongroise, c’est un véritable tournant. Faisant écho à sa douloureuse histoire personnelle, la survie de ce peuple amérindien devient, pour Claudia Andujar, la cause à laquelle elle décide de consacrer son oeuvre et sa vie. L’approche de l’artiste explose les codes de la photographie documentaire pour retranscrire à sa manière, à travers diverses expérimentations, le mystère des pratiques chamaniques des Yanomami. La rétrospective conçue par le commissaire d’exposition Thyago Nogueira pour l’Institut Moreira Salles à Rio de Janeiro, aboutissement de plusieurs années de recherche dans les archives de la photographe, est la plus importante consacrée à l’œuvre de l’artiste et activiste. Présentée à Paris par la Fondation Cartier pour l’art contemporain, l’exposition dévoile plus de deux cents photographies en noir et blanc et en couleur dont de nombreux clichés inédits issus d’une de ses séries les plus emblématiques, Marcados (marqués), dans laquelle Claudia Andujar réalise des portraits de Yanomami portant autour du cou un numéro servant à les identifier sur des fiches médicales lors de campagnes de vaccination. Difficile de manquer le parallèle saisissant avec une autre forme de fichage et de numérotation d’individus, aux motivations diamétralement opposées cette fois.
Claudia Andujar
Crédit image d’accueil : Claudia Andujar
Candinha et Mariazinha Korihana thëri lavent un hocco dont les plumes seront utilisées pour empenner des flèches, Catrimani, Roraima, 1974
Informations pratiques
Où : Fondation Cartier pour l’art contemporain, 261 boulevard Raspail, 75014 Paris
Quand : du 30 janvier au 10 mai 2020
Site de la Fondation Cartier pour l’art contemporain