L’introduction énonce les règles du jeu : en argentique comme en numérique, la gestion de la lumière est cruciale. Et elle ne diffère pas d’un univers à l’autre. En revanche, les styles et techniques évoluent. D’où la troisième réédition de ce livre en anglais (Light : Science & Magic a été publié en 1990 et 1997). Il s’agit cependant de la première en français. Cette mise en bouche se termine sur une sorte de mise en garde. Le lecteur doit être capable, pour bien utiliser ce manuel, « de déterminer la bonne exposition avec une faible marge d’erreur » et surtout de bien maîtriser son appareil (réglages et fonctions). Tout en conseillant le recours à un ouvrage plus général sur la photo numérique et cas d’égarement…

Pourtant, dès la lecture du chapitre La lumière, matériau de base de la photographie, on est rassuré par le soucis didactique de l’auteur et l’abondance d’images et de schémas. On se familiarise avec les termes « luminance », » illuminant », « ombres dures », « transmise », « transmission par diffusion »… De la théorie pure, que l’on acquiert sans forcer, et qui permet d’invoquer différents cas de figure.

Questions essentielles

Deux parties passionnantes sont consacrées au métal et au verre, deux matériaux omniprésents au quotidien, dont la nature réfléchissante donne souvent des migraines aux photographes ! Un chapitre conséquent est bien sûr dédié au portrait. Là encore, les schémas s’avèrent précieux. Ils permettent de voir l’emplacement de chaque source de lumière par rapport au sujet et sont illustrés par des clichés en situation. Limpide.
Comment ne pas l’aborder ? La question du flash arrive en fin d’ouvrage, sous le titre un brin abstrait « L’éclairage mobile ». Rien de bien nouveau. Les fondamentaux sont de la partie (calcul du nombre-guide, contrôle multi-flash, gestion de plusieurs types de lumière, fill-in…). Mais la synthèse est efficace.
La partie la plus technique et la plus dispensable du point de vue de la pratique, est celle intitulée « Les valeurs extrêmes » (chapitre 9). Elle analyse en détail divers courbes d’exposition et souligne au passage les bienfaits du Raw. Mais on peut se tourner vers d’autres ouvrages plus généraux, qui offrent des éclairages plus approfondis sur le sujet.
Un index clair vient ponctuer le manuel. On aurait cependant aimé voir un glossaire des principaux termes abordés au cours des 234 pages, avec une brève définition pour chacun d’eux.
Mais l’essentiel est là. Ce Manuel d’éclairage photo s’avère incontournable pour tout ceux qui veulent « écrire avec la lumière ». N’est-ce pas, après tout, l’essence même de la photographie ?

 Manuel d’éclairage photo
 Adapté de l’anglais par René Bouillot
 Éditions Eyrolles
 234 pages
 32 €