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Le négatif numérique : développement durable

Materiel
02/01/2014 | LAURENT KATZ

Pour beaucoup, le traitement des photos se résume au recadrage des Jpeg et à quelques retouches, voire à la conversion en N&B. Pourtant, ce livre prouve que la voie royale pour extraire la quintessence des pixels passe par le Raw.

Parler du Raw, c’est d’abord en cerner les origines, au cœur même du capteur. La mise en bouche que sert le livre est donc technique. Si l’art de la métaphore est de la partie, la clarté des explications sur la nature linéaire ou logarithmique de la répartition des niveaux lumineux risque d’en laisser décontenancé plus d’un, dès les premières pages. Il y avait sans doute plus clair comme entrée en matière, même si les photos exemples sont de la partie.

Le chapitre initial sur le Raw est très technique. Quand l’auteur écrit en parlant du bruit aléatoire qu’il « devrait plutôt s’appeler « pseudo-aléatoire », puisque sa distribution suit la loi de Poisson » sans explication supplémentaire, comme si la connaissance de cette notion allait de soi, on s’interroge sur le niveau de lisibilité de la suite. Il ne faudrait cependant pas que l’acheteur potentiel, feuilletant le livre en librairie pour décider d’un achat, se bloque sur ce genre de détail.

Certes, le livre se place au niveau de l’expert, avec des arguments théoriques, mais c’est toujours pour aboutir sur les conséquences pratiques en termes de réglages à la prise de vue et surtout en postproduction. L’auteur produit de nombreux éléments visuels comparant différents ajustements, pour éclairer le discours. Et consacre une petite section que devrait lire une majorité de rédacteurs de tous poils pour éviter de confondre résolution et dimensions en pixels de l’image (dommage que le terme définition ne soit pas mentionné à l’occasion).

Des préliminaires initiateurs

Au bout d’une trentaine de pages expliquant le pourquoi et le comment du négatif numérique qu’est le Raw, Jeff s’attache à distinguer les flux de travail fondés sur Lightroom et Camera Raw (accessible depuis Photoshop 7 et la visionneuse Bridge), qui partagent le même moteur de conversion. Le curieux aura l’occasion d’en savoir plus sur la genèse des deux programmes. Et d’obtenir des arguments pour déterminer si son flux de travail doit être basé sur l’un ou l’autre. De la même manière, avant même d’accéder aux chapitres liés à la correction proprement dite, le lecteur découvre les dessous des espaces de couleurs et du DNG. L’auteur est en prise directe avec les équipes de développement d’Adobe et avec Martin Evening, dont l’ouvrage Lightroom 5 pour les photographes vient de sortir. Et il a côtoyé Bruce Fraser, hélas disparu, auteur d’un livre très pointu sur l’accentuation (Netteté et accentuation avec Photoshop CS2 également paru chez Eyrolles). Il n’est donc pas étonnant d’apprendre des choses qu’un spécialiste plus éloigné du sérail d’Adobe ne saurait connaître.

Se consacrer au trio Camera Raw, Lightroom et Photoshop, avec le développement Raw en ligne de mire, met en lumière des différences qui ne sautent pas forcément aux yeux. Cela associé au parcours des réglages, dans une double perspective : descriptive et pratique. C’est l’objet des chapitres trois et quatre, ce dernier montrant comment corriger des photos manifestant une tonalité délavée, prise à contre-jour, présentant un ciel morose ou des couleurs dénaturées… Le monochrome et l’accentuation sont aussi de la partie, l’ensemble avec des pas-à-pas s’appuyant sur des photos personnelles du photographe professionnel qu’est l’auteur. Photoshop n’est pas oublié, car lui seul offre la panoplie d’outils indispensable pour améliorer, « parfaire » pour reprendre le mot employé dans l’intitulé du chapitre. À ce titre, l’encadré sur les modes de fusion aurait gagné à être illustré par des exemples. Une dernière partie fournit des pistes pour organiser le flux de travail, l’auteur expliquant comment il l’organise selon qu’il est en déplacement ou en studio.

Que ce livre soit des plus recommandables ne fait aucun doute. Le lecteur devant garder à l’esprit qu’il concerne le traitement du Raw, mais ni l’organisation, ni le catalogage pas plus que la diffusion.

- Sommaire

  • Qu’est-ce qu’un négatif numérique ?
  • Les logiciels Adobe dédiés au développement Raw
  • Les fondamentaux de Lightroom et de Camera Raw
  • Corrections avancées
  • Utiliser Photoshop pour parfaire des fichiers bruts
  • Créer un flux de production efficace

-  Le négatif numérique , par Jeff Schewe (traduction de Volker Gibert)

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