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MBP Nikon

Le test

Materiel
16/08/2007 | LAURENT KATZ

A la conquête d’un créneau délaissé

Le GX100 tente de réaliser ce que nombre de fabricants oublient,
créer un compact haut de gamme pour l’amateur averti qui veut embarquer dans une poche un appareil expert. Le test a été effectué sur une période de plus de trois mois, comme s’il s’agissait de mon compact personnel, venant seconder mes Nikon D80 et Canon EOS 400D à l’occasion, et remplaçant le Fujifilm FinePix F30 qui ne me quitte que rarement.
Appréciant peu la visée sur le LCD externe et encore moins les misérables viseurs optiques des rares compacts qui en disposent, j’ai demandé à Ricoh de me fournir le viseur électronique optionnel, qui vient se fixer sur le sabot-porte flash… et fait regretter l’absence d’une prise de synchronisation filaire qui aurait permis de monter le flash sur une barrette.
Ce viseur est d’une qualité descente, aux normes du moment, avec environ 230 000 pixels et une taille moyenne comparée à celle des reflex. Il y a encore beaucoup de progrès à réaliser pour atteindre la qualité d’une visée optique, notamment parce qu’il est sensible, surtout pour les porteurs de lunettes à l’influence de la lumière extérieure qui parvient via l’oculaire et diminue sa luminosité. À son avantage : pouvoir cadrer à hauteur d’œil, consulter les photos en toute discrétion, augmenter l’autonomie de l’accu, qui se décharge plus lentement qu’avec le LCD externe.
Ce viseur présente, à la demande des repères de cadrage selon le format d’image choisi ou encore une grille de composition. Autre avantage, il est orientable verticalement, ce qui est pratique en macrophotographie, surtout si le GX100 est monté sur un mini trépied posé sur le sol.

La prise en mains initiale

La petite molette pour sélectionner les fonctions montre que le mode priorité vitesse a été omis. Il faut se rabattre sur la priorité ouverture ou sur l’exposition programmée, qui offre le décalage, c’est-à-dire que l’on peut faire varier le couple vitesse/ouverture à IL constant. Les deux molettes ne fonctionnent pas tout à fait comme sur un reflex. J’aurais préféré que celle située à l’avant fasse jouer l’ouverture et celle à l’arrière le correcteur d’exposition. Quitte à ce qu’une pression, puisqu’elle est cliquable, lui rende son rôle réel : ajuster des paramètres opérationnels comme la sensibilité. Mais on s’habitue très vite à ce mode original. Dans la pratique, si l’on ajoute la touche de fonction programmable, il faut avouer que l’ergonomie est très bonne et ne donne pas l’impression de perdre son temps dans les menus. De surcroît, deux configurations mémorisables permettent de retrouver un appareil correspondant à un type de prise de vue donné, y compris la focale du zoom.

Le complément grand-angle offre la couverture d’un 19 mm en équivalent 24 x 36, embrasant un champ très large.

Un autre accessoire est recommandé, l’achat de l’adaptateur pour le complément grand-angle, sur lequel on peut alors fixer un pare-soleil en tulipe, indispensable pour protéger la lentille frontale des lumières parasites… et des chocs. Dommage qu’il soit en plastique souple, car lorsque zoom est calé sur 24 mm, on peut trop facilement ployer légèrement une de corolles par inadvertance et occulter un bord de l’image. Cet adaptateur reçoit un complément grand-angle qui fait passer la focale basse à 19 mm. Amusant, mais pas indispensable, d’autant que l’absence de pare-soleil et le montage à vis rend cet accessoire moyennement pratique.

La photo discrète est l’un des apanages du GX100. Pour ce cliché, passé en monochrome avec Photoshop CS3, un flou d’arrière-plan a aussi été créé avec le logiciel, car à 24 mm, la profondeur de champ rend tout net du sol au plafond. C’est parfois un avantage, car cela a permis de gérer la mise au point en mode Snap, et de déclencher à la volée, en tenant l’appareil contre soi, sans viser.

Le GX100 est très agréable à utiliser et surtout discret, car le photographe ne prend pas la positon caractéristique de celui qui vise en tenant l’appareil à bout de bras. Il est de surcroît assez silencieux quand l’autofocus est désactivé au profit d’un réglage manuel ou du calage sur 2,5 m (mode Snap).

Le problème du capteur

On le sait depuis des lustres, Ricoh sait faire d’excellentes optiques pour ses compacts, mais n’a pas encore les mêmes compétences pour exploiter au mieux les capteurs en termes de gestion du bruit.

Sur cet extrait d’une photo, on remarque une très bonne gestion des aberrations chromatiques et autres franges colorées.

L’optique se comporte très bien, tant en pour ce qui est du vignettage que de la maîtrise des aberrations chromatiques. A 24 mm, la distorsion en barillet est présente, mais diminue assez rapidement. En tout cas, rien de rédhibitoire, sauf pour qui pratique la photo d’architecture. Une correction logicielle est toujours possible pour rectifier la courbure si elle devient vraiment gênante.

Quand la scène présente un fort contraste, les zones les plus claires, comme ici les pavés du premier plan affrontant le soleil, ont tendance à « cramer » fortement.

Pour la qualité d’image, deux vrais problèmes se manifestent très vite, car le capteur de 10 Mpxl employé n’est pas très bon et le traitement informatique qui exploite ses données n’arrive pas à le remettre dans le droit chemin de la qualité. Sa dynamique limitée le rend très sensible aux écarts de luminosité et à l’usage j’ai souvent dû sous-exposer de 0,3 IL ou 0,7 IL, voire employer la mesure pondérée centrale en procédant par cadrage sur la zone à privilégier, mémorisation de l’exposition et recadrage. Dans la ville médiévale de Sarlat, obtenir une bonne mesure sur la pierre des vieilles bâtisses, souvent à l’ombre, et avoir un ciel avec de la matière (modulations dans les nuages et/ou bleu respecté) est parfois galère. Heureusement, le GX100 laisse doubler l’enregistrement en Jpeg par celui en Raw, au format standard DNG. Avec l’inconvénient d’un temps d’enregistrement de 4-5 secondes, peu gênant pour les paysages et les monuments, mais ingérables pour les scènes d’action.

L’autre solution est d’employer le bracketing et d’utiliser la fonction HDR de Photoshop qui combine plusieurs images exposées différemment pour obtenir une scène équilibrée. Problème, le bracketing ne va pas au-delà de 0,5 IL, ce qui est insuffisant quand les écarts de luminosité sont très élevés.
Le second problème est le bruit que génère ce capteur. Ayant souvent employé le 80 Iso, j’ai pu constater que les ombres ne sont pas d’une propreté exemplaire et qu’un bruit de luminance apporte des pixels parasites épars qu’il faudra traiter si l’on souhaite un agrandissement 30 x 40. Les photos ci-dessous présentent le bruit dans des conditions de luminosité favorables. En basse lumière, cela se dégrade fortement et s’il faut éclaircir les zones d’ombres, on se rend compte que celles-ci présentent un manque de profondeur et un niveau de bruit excessif.

Photo à 80 Iso

Photo à 100 Iso

Photo à 200 Iso

Photo à 400 Iso

Photo à 800 Iso

Photo à 1 600 Iso

En standard, la restitution est chaleureuse, rendant justice aux vieilles pierres de couleur ocre donnant le cachet si particulier de la ville périgourdine de Sarlat.

Par ailleurs, mais cela peut être corrigé dans les options de rendu d’image, mieux vaut diminuer l’accentuation, voire la saturation pour obtenir des images plus neutres. La mise au point est rapide, sauf en mode macro ou le crin-crin du moteur qui déplace les lentilles dure un certain temps. Mais photographier à 1 cm du sujet est un atout agréable. Comme le stabilisateur qui, agissant au niveau du capteur, permet de descendre au 1/8è de seconde à main levée. Dernier point, si le flash se montre puissant eu égard à sa faible taille, il n’est pas toujours bien géré par le système d’exposition selon le niveau de luminosité ambiante.

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