Tout savoir pour réaliser, optimiser et diffuser ses photos

Les ruines du cèdre

28/11/2007 | Benjamin Favier

Beyrouth, 12 juillet 2006. Un conflit armé oppose le Hezbollah à Israël pendant 33 jours. Environ 1 000 civils trouvent la mort sous les bombardements de l’armée israélienne dans le Sud-Liban. Une nouvelle fois, la capitale libanaise et sa région sont réduites à un champ de ruines.


« Ce livre est le fruit de notre séjour de quatre jours. Quatre jours à Beyrouth, dans le sud du pays, dans les banlieues bombardées de la capitale, dans le Chouf aussi. Un peu partout et beaucoup nulle part. » Valérie Baran, directrice du théâtre le Tarmac de la Villette à Paris, s’est rendue sur place avec le photographe Pascal Colrat. Pas question de faire un reportage. « C’est bien d’un travail plastique et artistique dont il question et non d’un reportage journalistique », précise Valérie Baran dans la préface. D’ailleurs, Michèle Champenois, journaliste au Monde et rédactrice en chef adjointe du Monde 2 définit Pascal Colrat comme un « photo-graphiste ».

On pense au travail du photographe américain Joël Meyrowitz effectué sur les décombres du World Trade Center. Quatre jours à Beyrouth regorge de bâtiments effondrés, de murs criblés de balles, d’objets recouverts de poussière. Une impression de déjà-vu. Surtout dans ce pays, en proie à une longue guerre civile entre 1975 et 1991. Pourtant, les clichés de Pascal Colrat apportent une certaine fraîcheur. Présentées sous forme de diptyque, les images se répondent les unes aux autres, non sans humour parfois. Comme cette coccinelle aux couleurs très seventies narguant un camion de l’armée libanaise, ou cette jeune mariée qui affiche un sourire radieux tandis qu’une femme âgée essuie ses larmes en traversant une rue détruite. Un désordre absurde, oscillant entre le gris des ruines et les couleurs vives du pays du cèdre.

Pendant le conflit, Jan Egeland, secrétaire général adjoint des Nations-Unies aux Affaires humanitaires a déclaré : « La population civile au Liban et dans le nord d’Israël est la plus grande perdante du cycle de violence qui dure exactement aujourd’hui depuis un mois… Les civils auraient dû être épargnés dans ce conflit, mais ce n’est pas le cas. » Un nouvel aveu d’impuissance de la part de l’ONU. Quatre jours ont suffi à Valérie Baran et Pascal Colrat pour le constater.

- Quatre Jours à Beyrouth, par Valérie Baran et Pascal Colrat
- Éditions Textuel
- 128 pages (125 photos)
- 45 €
- le site d el’éditeur

Cet article vous a plu ? Notez le et partagez le sur les réseaux sociaux !



CEWE