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Lumix S1H : le rival des A7S

Materiel
27/08/2019 | Benjamin Favier

L’identité du troisième hybride Lumix S était connue depuis plusieurs mois. Ainsi qu’une poignée de caractéristiques, comme l’ouverture au tournage 6K, au format 3/2. Panasonic lève le voile sur son S1H, destiné aux vidéastes professionnels, avec en ligne de mire, la série A7S chère à Sony.

Présentation

Si les liens de parenté avec les Lumix S1 et S1R sont évidents, le S1H se démarque de ses deux aînés sur de nombreux points. Aussi bien pour ce qui est des caractéristiques que de l’ergonomie. Lors de l’annonce du développement du boîtier, le 31 mai dernier, Panasonic avait mis l’accent sur quelques fonctionnalités, dont le tournage en 6K, au format 3/2, à 24 im/s, avec la possibilité d’extraire des images de 19 Mpxl d’une séquence, ou bien en 5,9K au format 16/9 à 25 im/s. La firme d’Ōsaka soulignait aussi une dynamique supérieure à 14 IL, et l’intégration des profils V-Log et V-Gamut, compatibles avec le profil Cinema VariCam Look. Le mode vidéo HDR sera également de la partie.

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Le capteur Cmos plein format de 24 Mpxl, est pourvu d’un filtre passe-bas (le S1 n’en a pas) pour limiter le moiré. © Panasonic

Les modes 4K Cine et UHD sont accessibles à 50 im/s, mais via un recadrage équivalent au Super 35 mm (comme sur le S1). En passant par la sortie HDMI, on accède au 4:2:2 sur 10 bits, ce qui est aussi possible sur le S1, via une mise à jour payante (199 €, sauf si vous achetez le boîtier entre le 1er février et le 30 septembre). Parmi les formats pris en charge figure le mode anamorphique 4/3. On pourra effectuer des séquences en slow motion à 180 im/s (sans prise de son), en 1080p. La durée d’enregistrement est illimitée, quelle que soit la définition choisie. On peut ainsi maintenir l’accu chargé en USB, sur secteur ou via un chargeur nomade, pendant le tournage.

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De nombreux joints d’étanchéité empêchent l’intrusion de poussière ou de projection d’eau. © Panasonic
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Le S1H est conçu en alliage de magnésium. © Panasonic

Adoptant également la monture L, le S1H est compatible avec toutes les optiques cinéma pro manuelles d’autres marques couvrant le 24 x 36, à condition de disposer d’une bague dédiée. Le capteur Cmos 24 x 36 offre une définition identique à celle du Lumix S1, soit 24,2 Mpxl, mais cette fois, avec un filtre passe-bas. Panasonic emprunte donc une voie différente de Sony, qui, sur ses deux premières générations d’A7S, a privilégié une définition inférieure (12 Mpxl) pour un meilleur rendement en basses lumières ; stratégie également adoptée par Panasonic en Micro 4/3 sur son GH5S, doté d’un Live Mos de 10 Mpxl.

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L’écran est orientable dans toutes les directions. Le support peut également être relevé, pour une meilleure dispersion de la chaleur et pour éloigner l’écran du volet réservé aux câbles. © Panasonic

Alors que la stabilisation, présente sur le GH5, avait disparu sur le GH5S, afin de limiter les risques de micro-tremblement dans des conditions de faible lumière, le gyroscope sur cinq axes, intégré dans les Lumix S1 et S1R, est bien reconduit dans le S1H. Selon la technologie Dual IS 2, déjà éprouvée en Micro 4/3, le stabilisateur du S1H, combiné avec des optiques IS comme le Lumix S 24-105 mm f/4 Macro IS, procurerait un gain de 6,5 IL, d’après la marque.

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Schéma illustrant le fonctionnement du mode Dual IS 2 (stabilisation capteur + optique). © Panasonic
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Une autre touche rouge, en façade, déclenche un enregistrement vidéo. © Panasonic

À l’instar du Lumix GH5S, le S1H dispose de deux sensibilités natives, à 640 et 4 000 Iso (culminant respectivement à 5 000 et 51 200 Iso), matérialisées par deux modes : Bas (640-5 000 Iso) et Haut (4 000-51 200 Iso). Héritée des VariCams, cette technologie repose sur un double circuit de traitement du bruit, pour une réduction plus efficace, selon le mode à l’œuvre. La liste des fonctionnalités vidéo étant vertigineuse, il sera possible, dans le menu, de procéder à un filtrage, pour gagner du temps selon sa configuration.

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La mixette XLR conçue pour les Lumix GH est compatible avec le S1H. © Panasonic

On retrouve la plupart des outils nichés dans le GH5S, destinés aux professionnels de l’univers vidéo (moniteur forme d’onde, assistant d’aperçu V-Log, câble BNC, support de verrouillage de câble HDMI, synchro timecode In/Out…). Le S1H sera compatible avec la mixette DMW-XLR1E, servant à raccorder deux micros XLR. Un grip dédié, le DMW-BGS1, sera lui aussi proposé.

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Contrairement aux deux premiers Lumix S, le S1H est doté de deux cartes SD. Les S1/S1R ont deux logements pour XQD et SD. © Panasonic

Le système autofocus, DFD, à détection de contraste sur 225 collimateurs, est identique à celui des Lumix S1 et S1R. Le collimateur central est sensible à - 6 IL. L’obturateur (donné pour 400 000 cycles) mécanique culmine à 1/8000s, le mode Rafale à 6 im/s en AFC, comme le S1. Les données seront stockées sur une carte SD, le S1H disposant de deux compartiments compatibles UHS-II. Rappelons que les Lumix S1 et S1R disposent eux de logements pour XQD et SD. Les différences d’ordre ergonomique ne s’arrêtent pas là.

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Sur le dessus, l’écran LCD de 1,8 pouces affiche de nombreuses informations. Il est entièrement paramétrable. © Panasonic

Les plus flagrantes sont bien sûr les deux touches rouge, situées sur le dessus (même emplacement que sur le GH5S), et la face avant, à gauche de l’objectif, servant à déclencher un enregistrement vidéo. Deux témoins, à l’avant et à l’arrière, indiquent que l’enregistrement est actif. Tandis qu’un déclencheur « classique » est placé au même endroit que sur les Lumix S1/S1R. Sauf que celui du S1H comporte un interrupteur On/Off, exactement comme sur le Lumix G9 : nous voyons ce retour en arrière d’un bon œil, car le positionnement du levier de mise sous tension nous a laissé sceptiques, sur les deux premiers Lumix S. Le capot supérieur, plus large, laisse la place à un grand afficheur LCD de 1,8 pouces, dont les informations sont paramétrables. L’affichage peut être défini en blanc ou en noir, et il peut-être rétroéclairé dans l’obscurité, ainsi que les touches au dos du boîtier (comme sur les deux autres Lumix S).

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Le système de ventilation peut être paramétré selon plusieurs réglages, notamment pour un fonctionnement silencieux, afin de ne pas polluer la bande-son… © Panasonic

Le viseur Oled de 5,76 Mpts est identique à celui des Lumix S1/S1R, avec un grossissement 0,78x, 0,7x ou 0,74x et un taux de rafraîchissement de 60 ou 120 im/s. En revanche, Panasonic a entièrement revu sa copie pour ce qui est de l’écran LCD au dos du boîtier. Tout d’abord, l’épaisseur du boîtier s’explique par l’intégration d’une structure ventilée, entre le capteur et le LCD, pour disperser la chaleur, en cas de tournage intensif. Plusieurs réglages sont proposés, dont un mode silencieux, nous y reviendrons lors du test.

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Le volet connectique est identique à celui des Lumix S1/S1R. © Panasonic
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Un accessoire de protection de câbles est fourni. © Panasonic

Non seulement l’écran de 3,2 pouces et 2,33 Mpts peut être incliné sur un axe vertical, vers le haut uniquement… mais il peut aussi être déporté sur le côté et orienté dans toutes les directions, comme sur les GH5/G9. La protection contre les intempéries s’inscrit dans la lignée des deux précédents Lumix S, avec la présence de nombreux joints d’étanchéité. Sur la balance, le S1H s’avère plus lourd que ses aînés, dépassant le kilo (1 052 g sans accu ni SD).

Disponibilité annoncée en octobre au prix de 3 999 € nu.

Le site de Panasonic

Premier avis

La stratégie mise en place par Sony, sur sa gamme hybride plein format, fait des émules. Après avoir lancé les Lumix S1 et S1R, pourvus de capteurs plein format et de la monture L, s’attaquant respectivement aux A7 III et A7R III, Panasonic a désormais l’A7S II en ligne de mire. Pour concurrencer le spécialiste vidéo du marché hybride 24 x 36, la firme d’Ōsaka emprunte une voie un brin différente, au niveau des caractéristiques, se démarquant au passage aussi du chemin pris avec le GH5S en Micro 4/3 : elle dote le S1H d’un capteur de 24 Mpxl, là ou les A7S II et GH5S jouent la carte de la définition modeste (respectivement 12 et 10 Mpxl), pour optimiser le rendements en hautes sensibilités.

En attendant de voir ce que va proposer Sony sur un éventuel futur A7S – rappelons que l’A7S II est sorti il y a quatre ans et que la série A7R vient de passer à la quatrième génération – Panasonic propose, sur le papier, un sérieux compétiteur, sur le marché vidéo professionnel. Elle pourra notamment s’appuyer sur les gammes optiques ciné de Sigma et Leica, moyennant des bagues adaptatrices. Les vidéastes convaincus par les GH regarderont de près les performances du S1H, même si l’investissement, et surtout l’embonpoint et le poids, sont nettement plus élevés, par rapport au Micro 4/3…

Fiche technique

  • Capteur : Cmos 23,8 x 35,6 mm de 24,2 Mpxl avec filtre passe-bas
  • Définition maximale : 6 000 x 4 000 pixels (3/2) ; 5 328 x 4 000 (4/3) ; 4 000 x 4 000 (1/1) ; 6 000 x 3 368 (16/9)
  • Monture/Coefficient : L/1x
  • Sensibilités : 100-51 200 Iso (50-204 800 Iso par extension)
  • Vidéo : 6K à 24 im/s (5952 x 3968, format 3/2 en 4:2:0, 10 bits) ; 5,4K à 30 im/s (5376 x 3584, 4:2:0, 10 bits) ; 5,9K à 30 im/s (4:2:0, 10 bits) ; C4K à 30 im/s (4096 x 2160, 4:2:2, 10 bits) ; 4K UHD à 30 im/s (3840 x 2160, 4:2:2 10 bits) ; C4K à 50 im/s (4096 x 2160 avec recadrage 1,5x, équivalent Super 35 mm, 4:2:0, 10 bits) ; 4K à 50 im/s (3840 x 2160 avec recadrage 1,5x, équivalent Super 35 mm, 4:2:0, 10 bits) ; 1080p à 100 im/s (1920 x 1080, 4:2:0, 10 bits)
  • Formats de fichiers : Raw (RW2) 14 bits, Jpeg, Mov, MP4
  • Protection du boîtier : oui
  • Stabilisateur : oui sur cinq axes, compatible Dual IS 2
  • Visée : Oled 5,76 Mpts, 100 %, grossissement 0,78x, dégagement oculaire 21 mm, taux de rafraîchissement de 120 im/s * Moniteur : LCD 3,2 pouces, 2,33 Mpts, inclinable, orientable et tactile
  • Flash intégré : -
  • WiFi/Bluetooth/GPS : Oui/Oui/-
  • Autofocus : DFD détection de contraste sur 225 points avec intelligence artificielle ; sensibilité à - 6 IL sur le collimateur central
  • Mesure de la lumière : Multizone, Spot, Pondérée centrale, Haute lumière pondérée sur 1 728 zones
  • Vitesses : 1/8000s à 60s en modes mécanique et électronique, obturateur donné pour 400 000 déclenchements ; synchro X 1/320s
  • Rafales : 6 im/s en AFC, obturateur mécanique (plus de 60 images en Raw + Jpeg)
  • Stockage : 2 x SD UHS II
  • Interfaces : USB 3 Type C, HDMI Type A, télécommande 2,5 mm, micro 3,5 mm, casque 3,5 mm, griffe flash, prise synchro flash
  • Alimentation : accu Li-Ion, DMW-BLJ31, 7,4 V, 3 050 mAh
  • Dimensions/Poids : 151 x 114,2 x 110,4 mm/1 052 g (sans carte ni accu)

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