Michael Krebs et Hanna Pribitzer forment Revolog, un projet né à Vienne revisitant des pellicules avec des effets et des textures. Le duo nous en dit plus sur cette initiative.
MDLP : Quelle est la genèse de votre projet Revolog ?
Michael Krebs et Hanna Pribitzer : Nous nous sommes rencontrés en école de photo. À la fin de notre cursus, nous devions travailler sur un projet de diplôme. Nous avons alors décidé de travailler ensemble sur une pellicule argentique modifiée. Au début, nous sommes partis sur des films vieillis artificiellement, ce qui n’a pas marché. Heureusement comme nous travaillions dans le cadre de l’école, nous avons eu la chance d’avoir un an devant nous pour pousser nos recherches, sans prendre donc les risques financiers qu’aurait pris une petite entreprise. Pendant ce laps de temps, nous avons beaucoup expérimenté et essayé de standardiser nos effets. Lors de l’obtention de notre diplôme, nous étions capables de créer huit effets différents. Nous avons donc décidé de créer Revolog, dont le nom est un mélange entre ‘’Revolution’’ et ‘’Analog’’ (argentique).
MDLP : Rappelez-nous la particularité de vos films se différenciant par un aspect texturé…
Michael Krebs et Hanna Pribitzer : Nous produisons actuellement douze films négatifs couleur et deux éditions spéciales noir et blanc. Pour simplifier, nous pouvons classer nos films en deux catégories : ceux qui produisent des effets colorés et ceux qui apportent de la matière. Les 460nm, 600nm et Color, par exemple apportent différentes teintes à l’ensemble de l’image (rose, bleu, vert, violet…). Tandis que les Kosmos, Volvox, Streak, Plexus, Lazer, Rasp, Tesla1&2 ajoutent des motifs comme des éclairs ou des bulles à la photo. Ces derniers agissent comme s’il y avait une couche en plus sur le film alors que les premières pellicules mentionnées sont plus axées sur une ambiance et interfèrent moins avec les détails de la photographie.
MDLP : Comment choisissez-vous ces différents effets ?
Michael Krebs et Hanna Pribitzer : La plupart du temps, nous avons une idée en tête de l’aspect final que nous aimerions obtenir. À partir de cela, nous essayons de trouver une solution qui garantit un bon résultat sur toute la bobine. L’étape suivante consiste à tester différentes méthodes ce qui inclut de prendre des photos avec plusieurs pellicules pour évaluer l’effet. Parfois, au cours de ces tests, nous obtenons des effets que nous n’avions pas prévus et que nous finissons par développer.
MDLP : Sans nous dévoiler tous vos secrets, dites-nous-en plus sur la fabrication de ces pellicules…
Michael Krebs et Hanna Pribitzer : En 9 ans, nous avons souvent changé de matière première. Nous avons commencé avec des films bon marché, puis des Ferrania et des Lucky pour finir par utiliser des pellicules Kodak et Fuji qu’il est plus facile d’acheter en grande quantité. Nos films sont tous des 200 Iso, en dehors du Noir et Blanc qui est réalisé à partir de la KodakTMax100 de 100 Iso. Tous les effets sont appliqués à la main dans notre chambre noire à Vienne. Nous créons aussi les étiquettes et le conditionnement.
MDLP : Avez-vous prévu lancer de nouveaux films ? Je pense notamment au format 120 absent de votre catalogue…
Michael Krebs et Hanna Pribitzer : Nous adorerions créer des pellicules 120, mais vu que ce type de film est très différent du 35 mm nous aurions besoin de matériel spécifique assez onéreux. Nous n’avons pas encore trouvé de solution moins coûteuse, mais nous y travaillons.
Crédit image d’accueil : Revolog