L’année 2019 s’annonce en fanfare pour le logiciel qui cumule catalogage, développement Raw, retouche, création de panoramas et de photos HDR, photomontage au sein d’une interface unifiée et d’un comportement non destructif, associés à une fonction d’importation de la photothèque de Lightroom destinée à ceux qui ne sont guère enclins à payer un abonnement.
ON1 Photo Raw 2018 lancé en octobre de l’année dernière a mis les développeurs à la tâche, avec une mise à jour fin 2017 apportant un véritable dialogue d’importation, la prise de vue connectée et l’épreuvage logiciel. Avec la version 2018.5 en milieu d’année, des gains de performances et de productivité ont été apportés, mais pas seulement, puisque qu’avec l’introduction de Luts (Look Up Table) et des Camera Profiles, l’éditeur apportait deux axes différents pour obtenir des rendus spécifiques, dont la simulation des styles d’images de toutes sortes (N&B excepté), placés par les fabricants dans leurs appareils. Enfin, les Albums bénéficiaient d’une structure hiérarchique. Cette liste d’évolutions, fruit d’une procédure mise en place par l’éditeur, avec vote des utilisateurs et adoubement de l’équipe de développement, aurait à elle seule justifié une appellation 2019. Mais ON1 ne s’est pas arrêté en si bon chemin et la nouvelle version apporte un tombereau de nouveautés.
À l’origine, le logiciel correspondait au regroupement de plusieurs plug-ins organisés autour d’une visionneuse. Petit à petit, sa structure a muté vers l’intégration totale. L’onglet Edit regroupe maintenant ce qui était autrefois Develop et Effects, sans oublier Layers. Ce que montre la disparition de l’onglet des calques, ceux-ci accessibles en permanence pour le photomontage, avec masque et mode de fusion. Il reste cependant visible en mode Browse, qui correspond à la visionneuse et aux outils de catalogage. Ici, point de calques de réglages, les interventions étant non destructives. Et, bien que l’ajout de blocs de texte, modifiables en permanence, soit possible depuis cette édition 2019, ces derniers ne participent pas à la mise en calque. Enfin, une procédure d’alignement, fondée sur le contenu, assure l’auto-alignement de calques résultant de plusieurs prises de vues à main levée.
Les fonctions d’empilement, concernant jusqu’alors la fusion panoramique ou HDR, s’ouvrent vers le focus stacking, pour obtenir une image nette à partir d’un bracketing de mise au point manuel, ou automatique comme le proposent par exemple Olympus et Fujifilm sur certains de leurs hybrides.
Les évolutions ne s’arrêtent pas là, voici quelques autres apports de cette version :
Sur le plan organisationnel, l’import d’une photothèque Lightroom est de la partie, avec la hiérarchie des Collections du logiciel Adobe qui se transforme en hiérarchie d’Albums, avec récupération des étoiles, des étiquettes de couleurs, des mots-clés et, grâce à une procédure fondée sur l’intelligence artificielle, des retouches opérées par Lightroom Classic CC. Les Albums dynamiques sont exclus de la procédure qui ne fonctionne qu’une fois, car il n’est pas possible, après une première récupération à partir de LR d’en lancer une autre si l’on a continué à alimenter la photothèque de ce dernier. La récupération est lancée depuis LR Classic CC, via le menu Fichier>Module externe – Extras>ON1 Photo Raw 2019>Migrate Catalog to ON1 Photo et s’avère assez longue, composée de deux étapes, l’une pour transférer la structure en Albums et mettre les liens vers l’image d’origine dans la base de ON1 Photo Raw, l’autre pour faire migrer les métadonnées et les corrections, si leur interprétation a été demandée.
Avec tous ces apports, le logiciel est passé dans une autre dimension et ce n’est pas fini. Une mise à jour est déjà annoncée d’ici la fin de l’année et le passé conduit à penser que 2019 sera prolixe en évolutions. Et c’est aussi en février, dans le supplément Workflow du numéro 113 du Monde de la Photo, qu’est prévue la publication d’un banc d’essai du logiciel.
ON1 Photo Raw 2018 est vendu 119,99 $ (95,99 $ en mise à jour d’une version antérieure), pour cinq activations sous macOS (10.11 ou plus) ou sous Windows (7, 8 et 10, avec des mises à jour en 64 bits seulement) et une carte graphique compatible OpenGL 3.3 ou supérieur. La version plug-in s’intègre à Photoshop CS6 ou CC, Photoshop Elements 14 au minimum, Lightroom 6 ou Classic CC et Apple Photos. Ces prix promotionnels, indiqués TTC — les prix sur le site de l’éditeur sont fournis HT — devraient respectivement passer à 139,99 $ et 95 ,99 $. Une version d’essai est accessible gratuitement pour une durée de trente jours.