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Olympus OM-D E-M5 Mark III : enfin !

Materiel
17/10/2019 | Benjamin Favier

Après un E-M1 X massif, Olympus renouvelle son emblématique E-M5 Mark II avec ce Mark III. Qui intègre la plupart des fonctionnalités de ses deux aînés sur le segment professionnel, les E-M1 Mark II et E-M1 X. Tout en restant en retrait, en matière de vitesse.

Présentation

Cela fait plus de quatre ans, que l’E-M5 Mark II assure la jonction entre les segments OM-D amateurs et pros. Une série emblématique, puisque l’E-M5, sorti en 2012, a inauguré la saga, inspirée des OM argentiques d’Olympus. Depuis l’avènement des E-M1 Mark II, et plus récemment de l’E-M1 X, nous imaginions parfaitement un successeur de l’E-M5 Mark II, qui s’emparerait des avancées technologiques de ces hybrides, d’obédience professionnelle. C’est chose faite avec cet E-M5 Mark III.

Génération 20 Mpxl

Nous aurions tendance à l’oublier. Mais l’E-M5 Mark II se contentait d’une définition de 16 Mpxl, à l’œuvre sur plusieurs générations et catégories de boîtiers Micro 4/3, chez Olympus et Panasonic. Depuis, le Live Mos de 20 Mpxl, sans filtre passe-bas, figure dans les derniers Lumix, Pen et OM-D. La sensibilité maximale est de 25 600 Iso, ce qui peut paraître limité, face aux délirantes envolées observées en 24 x 36 ou en APS-C (le D500 grimpe à 1 640 000 Iso !). Mais cette valeur nous paraît plus réaliste, d’autant que les hautes sensibilités ne sont pas le terrain d’expression favori des appareils Micro 4/3. L’E-M5 Mark III délivre des Raw sur 12 bits.

À la baguette, on retrouve le processeur TruePic VIII, déjà vu sur l’E-M1 Mark II, et en double sur l’E-M1 X. Et bien entendu, il possède un système de stabilisation sur cinq axes. D’après Olympus, il assurerait un gain de 5,5 vitesses, en photo, comme en vidéo. Voire de 6,5 IL, avec une optique IS comme les M. Zuiko ED 12-100 mm f/4 IS Pro ou M. Zuiko ED 300 mm f/4 IS Pro. Des performances qui seraient donc identiques à ce qu’offre l’E-M1 Mark II. De son côté, le stabilisateur de l’E-M1 X octroie un gain respectif de 7 et 7,5 IL. C’est désormais une tradition depuis l’E-M5 : il sera possible de générer des fichiers haute définition de 80 (format Raw) ou 50 Mpxl (en Jpeg), grâce à un assemblage de huit vues, par une légère translation du capteur à chaque déclenchement. À condition de le faire sur un sujet fixe, et sur trépied. Exactement comme sur l’E-M1 X Mark II. Sur l’E-M1 X, deux modes « haute résolution » sont disponibles : 80 Mpxl sur pied, mais aussi 50 Mpxl à main levée. Comme à son habitude, Olympus n’a pas lésiné sur les fonctions : Live Composite, Live Bulb, Pro Capture, Focus bracketing, Focus stacking (jusqu’à huit images)…

AF hybride et cadence élevée, mais…

S’il est un point sur lequel Olympus se distingue de Panasonic, autre fabricant présent sur le Micro 4/3, de manière notable, c’est la nature du système autofocus. Alors que la firme d’Osaka ne jure que par la détection de contraste (y compris sur ses Lumix S 24 x 36), Olympus mise sur un AF hybride, baptisé Dual Fast AF, à détection de phase et de contraste. Identique à celui implanté dans les E-M1 Mark II et E-M1 X, celui de l’E-M5 Mark III repose sur 121 collimateurs en croix, couvrant environ 80 % de la surface en largeur et 75 % en hauteur. Six options de choix de collimateurs en fonction du type de sujet photographié ; et la sensibilité de la mise au point peut être ajustée au cas par cas. Par contre, on ne pourra pas gérer les collimateurs avec la même flexibilité que sur l’E-M1 X. La cadence se situe logiquement en-dessous des deux ténors, qui atteignent 15 im/s, en obturation mécanique. Pour sa part, l’E-M5 Mark III se contente de 10 im/s (contre 9 im/s à l’E-M5 Mark II). L’obturateur mécanique culmine à 1/8000s, tandis qu’en mode électronique, on photographie à 1/32000s.

Visée et ergonomie classiques

L’E-M1 X n’a pas franchi le pas, il aurait été étonnant que l’E-M5 Mark III, qui appartient à une catégorie inférieure, le fasse. On se contente donc d’un viseur électronique Oled de 2,36 Mpts avec un grossissement 0,69x, contre 0,74x sur l’E-Mark II, et un dégagement oculaire de 27 mm. Une telle définition s’avère logique vu le positionnement de l’appareil, qui trouve face à lui les Lumix G90, Fujifilm X-T30 ou Sony A6400, tous pourvus d’un afficheur Oled de même définition. Quant à l’écran LCD arrière, il est orientable dans toutes les direction et tactile, avec une définition honorable de 1,04 Mpts.

Du point de vue de l’emplacement des touches, pas de grands changements. Mais un ajustement plus en phase avec ce que proposent les E-M1 Mark II et E-M1 X, en tout cas pour ce qui est de la partie supérieure : le barillet de prise de vue passe donc sur le côté droit, près du déclencheur. Nous aurions préféré y voir un LCD de rappel des principaux réglages, mais aucun OM-D n’en dispose (comme la grande majorité des appareils hybrides experts). Sur le haut du repose-pouce, se trouve une touche Iso. Pas de flash intégré, mais, comme avec l’E-M5 Mark II, un flash externe est fourni dans la boîte (il ne l’est pas avec l’E-M1 X), le FL-LM3, doté de joints d’étanchéité, comme le boîtier, est capable de piloter d’autres flashs sans fil. Au dos, l’absence de joystick est regrettable. Il en est de même sur l’E-M1 Mark II, seul l’E-M1 X y a droit.

Un vidéaste qui s’ignore ?

Quand on évoque les appareils les plus capables dans le domaine du tournage en ultra haute définition, on pense plus à des fabricants historiques de caméscopes comme Canon, Panasonic ou Sony. Et plus récemment Nikon, qui fut la première marque à l’intégrer sur un appareil à optique interchangeable (souvenez-vous, le D90, il y a bientôt douze ans) et qui met en exergue les capacités de ses hybrides Z en matière de tournage (le Z6 fait l’objet d’un kit dédié aux vidéastes). Olympus mériterait d’avoir également voix au chapitre. Les E-M1, E-M1 Mark II ou E-M1 X offrent pléthore de fonctions, une connectique aboutie, et permettent de tourner en 4K DCI (24 im/s) ou UHD (25 im/s). Sur l’E-M5 Mark III, une prise micro figure sur le côté, mais il ne sera pas possible de brancher un casque.

Connectique et stockage

Le stockage des données passera par un seul compartiment pour carte SD, ce qui différencie l’E-M5 Mark III des E-M1 Mark II et E-M1 X, qui disposent eux de deux emplacements. Il est compatible avec la norme UHS-II. Pour ce qui est de la batterie, elle diffère de l’E-M1 Mark II. L’accu BLS-50, celui que l’on retrouve sur les E-M10, n’offrirait, d’après Olympus, qu’une autonomie d’environ 310 vues, ce qui paraît peu, pour un appareil de cette catégorie. Il sera possible de la recharger en USB (norme USB 2.0), ou sur secteur (chargeur fourni).

L’OM-D E-M5 Mark III sera disponible mi-novembre en silver ou noir, aux tarifs suivants :
- 1199 € nu
- 1799 € avec le M.Zuiko Digital ED 12-200 mm f/3,5-6,3
- 1899 € avec le M.Zuiko Digital ED 12-40 mm f/2,8 Pro

- Le site d’Olympus

Premier avis

Olympus poursuit son cavalier seul. Elle reste la seule marque proposant des appareils à optiques interchangeables à ne pas jouer la carte du 24 x 36 ou du moyen-format, en complément d’un capteur de taille inférieure. La firme nipponne ne jure ainsi que par le Micro 4/3, et a enfoncé le clou en dévoilant l’E-M1 X en début d’année. Un hybride monobloc aussi imposant qu’un reflex, paré aux plus rudes conditions climatiques. Histoire de montrer que le Micro 4/3 n’est pas réservé aux boîtiers « amateurs ».

Reste que l’argument premier de ce système reste la compacité qu’il offre, boîtier et optiques comprises. Là où des appareils plein format (les Sony A7 notamment) peuvent se targuer de dimensions très raisonnables une fois nus, la donne change dès lors qu’on leur adjoint un zoom lumineux ou un téléobjectif. Dans ces conditions, le Micro 4/3 garantit un compromis idéal, à condition de s’accommoder du rendement en hauts Iso, en retrait par rapport à la concurrence.

L’E-M5 Mark III symbolise en tout cas parfaitement le système Micro 4/3, avec son gabarit poids plume (414 g avec accu et SD), la stabilisation intégrée (qui fonctionne avec les optiques IS de la marque) et toute une cohorte de fonctions. Il est à l’E-M1 Mark II ce que le Lumix G90 est au G9, ou le X-T30 au X-T3 : une version plus abordable, très prometteuse sur le papier. Enfin, un dernier atout doit être mis en avant : la qualité – et la quantité – des optiques en monture Micro 4/3. Un argument de poids, car plusieurs gammes 24 x 36 naissantes vont avoir besoin de quelques années pour s’épanouir. Les petits capteurs n’ont pas dit leur dernier mot…

Fiche technique

  • Capteur : Live Mos 4/3, 17,4 x 13 mm, 20,4 Mpxl
  • Définition max : [4/3] 5 184 x 3 888
  • Définition vidéo : C4K (4096 x 2160 pixels)
  • Formats de fichiers : Jpeg, Raw (ORF, 12 bits), 
MOV et AVI (vidéo)
  • Sensibilité : 200-25 600 Iso 
(64 Iso par extension)
  • Monture : Micro 4/3
  • Stabilisateur : oui sur 5 axes
  • Protection du boîtier : Anti-poussière, 
anti-ruissellement, -10 °C
  • WiFi/Bluetooth : Oui/oui
  • Viseur : Oled 2,36 Mpts, 100 %, 0,69x, dégagement 27 mm
  • Moniteur : LCD 3,2 pouces tactile multi orientable 1,04 Mpts
  • Mise au point : Dual Fast AF : 121 points / Collimateurs en croix pour une AF à détection de phase et de contraste
  • Vitesses : Obturateur à plan focal : 1/8 000 à 60s, B, T, synchro à 1/320s ; obturateur électronique : 1/32 000s à 60s
  • Rafale : 10 im/s (AF-C, obturateur mécanique)
  • Divers : Filtres artistiques, HDR, timelapse, pose B avec visualisation continue, édition du Raw, focus peaking, Live Composite, focus stacking, haute résolution
  • Flash : FL-LM3 externe fourni
  • Stockage : SDXC/UHS-II
  • Interfaces : USB 2.0, micro-HDMI, WiFi, jack 3,5 mm
  • Alimentation : Accu Li-Ion BLS-50 
(environ 310 images d’après les normes CIPA)
  • Dimensions : L x P x H 125,3 x 65,2 x 49,7 mm
  • Poids : 414 g (SD et accu)

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