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[PHOTOKINA 2018] Panasonic S1/S1R : « Le plein format, cela fait 8 ans qu’on y pense »

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25/09/2018 | Benjamin Favier

Lors de la sortie du G1, il y a dix ans, monsieur Yosuke Yamane était ingénieur, chez Panasonic. Depuis, il a pris la tête de la division Image de la firme d’Osaka. Il savoure l’arrivée de la marque sur le 24 x 36, après huit ans de réflexions.

Alors que Panasonic célèbre les dix ans d’existence de ses Lumix G, et qu’elle se lance dans le plein format, avec les S1 et S1R, avec l’arrivée de la vidéo 8K pour les JO de Tokyo en 2020 en ligne de mire, nous avons posé quelques questions à Yosuke Yamane, directeur de la division Image de Panasonic. Affable et détendu, il fait le point sur le partenariat avec Leica et Sigma, impulsé par Panasonic, et la concurrence en 24 x 36.

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Panasonic annonce depuis 2016 l’arrivée de la vidéo 8K lors des Jeux Olympiques de Tokyo, en 2020. Photo : BF

Le Monde de la Photo : Le G1 a vu le jour il y a dix ans. Quel regard portez-vous sur l’évolution de la gamme Lumix G, au fil des ans ?

Yosuke Yamane : Quand Panasonic a lancé la gamme Lumix G, il y a dix ans, j’étais ingénieur. J’étais pleinement impliqué dans le développement de ce système. À cette époque, nous étions à la croisée des chemins. Le fait de s’affranchir du miroir pour un système à optique interchangeable a constitué une énorme avancée. Je me trouvais au cœur de cette évolution.

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La gamme Lumix G fête ses dix ans d’existence en 2018.

Notre ambition était de proposer aux utilisateurs un système compact, tout en offrant une grande flexibilité, par rapport aux reflex, et une ergonomie plus aboutie que les compacts. Nous avons ensuite lancé les séries GF, GX, pour élargir les usages de ces appareils. Aujourd’hui, nous sommes fiers d’avoir été les pionniers dans l’univers des appareils hybrides.

MDLP : Pensez-vous avoir acquis une légitimité suffisante dans le domaine de la photo ?

Y.Y : Aujourd’hui, il est logique, pour les photographes professionnels, de faire à la fois des images fixes et animées. Par le passé, il est vrai que Panasonic s’est concentrée sur la partie vidéo professionnelle, à la fois en matière de produits, et de services. Nous avons la sensation, que nous avons la capacité de fusionner notre savoir-faire dans le domaine vidéo, avec nos compétences en matière de photo, éprouvées sur nos appareils Micro 4/3, dans nos futurs Lumix S.

MDLP : Avez-vous élaboré une gamme de flashs et autres accessoires susceptibles de répondre aux besoins de photographes professionnels, potentiels acquéreurs des S1/S1R ?

Y.Y : Développer toute une gamme d’accessoires de ce type est une activité très chronophage à notre échelle. Nous serions plus enclin à rechercher des partenaires pour assurer la production de ces produits. Nous ne pouvons pas vous en dire plus aujourd’hui, mais c’est la voie envisagée par Panasonic.

MDLP : Pourquoi avoir noué un partenariat avec Sigma et pas avec d’autres constructeurs comme Tokina ou Tamron ?

Y.Y : Notre collaboration avec Leica remonte dix-sept ans en arrière – voire une vingtaine d’années, si l’on tient compte de notre histoire commune en vidéo. Au cours de ces années, nous avons beaucoup appris de Leica en matière de conception optique. Cela nous a aidé à grandir, et Leica a également profité de notre savoir-faire technologique sur leurs propres produits. Pour ce qui est de la monture, nous avons beaucoup discuté ensemble. Nous croyons beaucoup au potentiel de la monture Leica L.

En ce qui concerne notre collaboration avec Sigma, monsieur Yamaki, PDG de Sigma, l’a rappelé lors de la conférence de presse conjointe avec Leica, l’accent est mis sur la qualité. C’est sa passion. Nous nous sommes sentis très proches de la philosophie prônée par Sigma et monsieur Yamaki, qui mettent un point d’honneur à fabriquer des produits de qualité. Les discussions ont été entamées il y a deux ans, à l’initiative de Panasonic. Sigma a répondu favorablement à notre proposition.

MDLP : À partir de quand avez-vous envisagé la possibilité d’un appareil 24 x 36 ? Que pensez-vous des modèles lancés par Canon et Nikon ?

Y.Y : Nous avons commencé à parler de cette possibilité il y a huit ans, mais sans envisager de commercialisation, car le défi nous paraissait trop relevé à l’époque. Puis, l’arrivée des A7 en 2013 a montré qu’il était possible de proposer le format 24 x 36 au plus grand nombre. Cela a amorcé le déclin des reflex au profit des hybrides. Nous nous sommes finalement décidés à investir ce marché.

L’annonce du développement de nos S1/S1R coïncide avec l’avènement des modèles Canon et Nikon. Du point de vue des caractéristiques, nous pensons que nos produits seront plus à même de satisfaire des besoins professionnels. Bien sûr, des amateurs ou des semi-pros pourront les utiliser. Mais plutôt que de nous concentrer sur le « ventre mou » du marché de l’hybride plein format, nous avons souhaité sortir deux appareils très haut de gamme.

MDLP : Pourquoi aucune optique Sigma en monture L n’est-elle encore annoncée ?

Y.Y : Nous avons conclu un partenariat avec Sigma, autour de la monture L. Mais pour ce qui est du développement et de date de sortie des produits, c’est à Sigma que la décision revient.

MDLP : La collaboration avec Leica, contractuellement, prend fin l’année prochaine…

Y.Y : Nous signons des contrats tous les cinq ans. Nous allons poursuivre notre collaboration, et nous aimerions étendre les domaines dans lesquels nous serons amenés à travailler ensemble. Nous sommes en pleines discussions sur ces sujets.

- Article mis à jour le 26/09/2918 : Sigma a annoncé la disponibilité courant 2019 de l’intégralité de ses focales fixes de la gamme Art en monture L. Ainsi que de nouveaux modèles.

- Lire la présentation du développement des Panasonic S1 et S1R

- Le site de Panasonic

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