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Panasonic GH4 : vidéo 4K, pour la télé ou le ciné

Materiel
07/02/2014 | Franck Mée

Le chiffre 4 est réputé porter malheur au Japon, et les produits du soleil levant l’évitent souvent. Le Panasonic Lumix GH4 fait exception, pour une bonne raison : il placé sous le signe de la 4K. C’est en effet côté vidéo qu’il faut chercher les nouveautés, le nouvel hybride made in Ōsaka visant encore plus les vidéastes et cinéastes professionnels — tout en restant relativement accessible.

Présentation

Il y a un an et demi, Panasonic présentait son GH3. Inspiré par le succès du GH2 auprès des vidéastes, la marque avait mis en avant cet aspect de son bébé : le GH3 était le premier hybride compressant les vidéos en ALL-I — chaque image est traitée individuellement, ce qui diminue les dégradations et permet de faire le montage à l’image près sans perte.

Le GH3 ayant trouvé son public chez les reporters et les cinéastes, Panasonic développe le GH4 dans la même direction : la vidéo. Le nouveau venu passe à l’échelon supérieur, d’abord en poussant la HD 1080p à un très haut niveau : débit atteignant 200 Mbps en ALL-I (avec une carte SD capable de l’avaler, bien sûr : le GH4 est compatible avec les dernières UHS classe 3), cadence de 24 à 60 images par seconde… et possibilité d’enregistrer en cadence variable de 2 à 96 im/s (soit un ralenti 4x pour un enregistrement en 24 im/s), en time-lapse ou encore en image par image !

Comme prévu depuis novembre, le GH4 adopte également la vidéo 4K ; c’est d’ailleurs sans doute la raison de son nom (Panasonic saute habituellement le 4 : le G5 a succédé au G3, le GF5 au GF3, le LX5 au LX3 et même le FZ50 au FZ30 !). Cerise sur le gâteau, il offre le choix entre les deux standards concurrents : il filme en 4K cinéma (celui de l’alliance Digital cinema initiatives) à 24 im/s ou en 4K télévision (la "ultra high definition") jusqu’à 30 im/s.

Il propose également le choix de différents gammas, pour un rendu réaliste immédiatement utilisable ou pour plus de latitude de posttraitement : de quoi s’intégrer indifféremment à un flux de reportage, d’émission télévisée ou de cinéma… Il peut également fournir un time-code, les mires et la tonalité à 1 kHz au format SMPTE, utiles pour étalonner et synchroniser les enregistrements.

L’intégration à un flux de travail passe d’ailleurs par une connectique adaptée. Les classiques du GH3 (HDMI, entrée et sortie son stéréo) sont bien entendu conservés, le HDMI pouvant atteindre le 4:2:2 10 bits avec time code pour utiliser un enregistreur externe — l’enregistrement sur la carte SD est alors désactivé. Les utilisateurs les plus avancés pourront toutefois aller plus loin avec le DMW-YAGH, un socle optionnel dédié à la vidéo professionnelle : celui-ci permet d’ajouter au GH4 une sortie SDI et deux entrées XLR avec alimentation Phantom, une mixette avec vu-mètres et une alimentation standard 12 V.

Appareil photo

Et la photo, direz-vous ? Et bien… Ça ne semble pas avoir été la priorité. Si l’électronique est entièrement nouvelle, flux 4K obligent, la définition en photo ne change pas (16 Mpxl). Sensibilité et plage dynamique auraient été améliorées, mais il serait étonnant que l’écart soit révolutionnaire. La cadence en rafale atteint 12 images par seconde, mais cette accélération découle presque naturellement de la nouvelle électronique. L’obturateur amélioré est donc la modification la plus notable : il atteint désormais le 1/8 000 s et il est prévu pour 200 000 déclenchements.

Du côté du boîtier, le statu quo est de mise, le GH4 héritant de toute évidence du GH3. Les organes de visées sont améliorés : l’écran Oled (tactile et orientable) passe à 1,04 Mpts et le viseur s’aligne sur la concurrence, à 2,36 Mpts. On retrouve les deux molettes de réglages, la roue codeuse autour du trèfle, les nombreuses commandes personnalisables et bien entendu la protection antiruissellement.

Le tarif du GH4 n’a pas encore été fixé, l’appareil n’étant annoncé que pour fin mars ; cependant, il devrait être un peu plus cher que ne le fut le GH3 (lancé à 1199 € boîtier nu, fin 2012), tout en restant évidemment plus abordable qu’un EOS 5D Mk III — qui est à cette heure le plus farouche adversaire de la famille, lui aussi vendu principalement pour ses propriétés vidéo.

- Le site de Panasonic

Premier avis

Aux photographes les Lumix G, aux vidéastes les Lumix GH : avec le GH4, Panasonic enfonce le clou dans cette direction. Pour les premiers, la différence avec un G6 existe (viseur, construction tout-temps, commandes supplémentaires, rafale et obturateur…) mais ne justifiera sans doute pas la différence tarifaire — inconnue pour l’heure, mais qui devrait dépasser le millier d’euros. Pour les experts de l’image animée, en revanche, le GH4 fait un gros pas de plus dans l’intégration à un flux de production professionnel : formats audio et vidéo acceptés, choix de cadence d’acquisition, possibilité de connexion avec micros, enregistreurs et globalement matériel professionnel… Le GH4 s’attaque finalement un peu aux hybrides et reflex experts, mais beaucoup aux caméras avec un rapport possibilités-prix intéressant face aux produits Red, Black Magic ou… Canon.

Fiche technique

  • Capteur : Live MOS 17,3 x 13 mm, 16 Mpxl effectifs
  • Définitions photo maxi : [4:3] 4 608 x 3 456 [3:2] 4 608 x 3 072 [16:9] 4608 x 2 592 [1:1] 3 456 x 3 456
  • Vidéo 1080p : 24, 25, 30, 50 ou 60 im/s ou VFR jusqu’à 96 im/s, compression H.264 en IPB jusqu’à 100 Mbps ou ALL-I jusqu’à 200 Mbps
  • Vidéo 4K : 4K UHD à 24, 25 ou 30 im/s, 4K DCI à 24 im/s, compression H.264, en IPB jusqu’à 100 Mbps
  • Prise de son : Stéréo, enregistrement LPCM ou AAC
  • Stabilisateur : -
  • Antipoussière : Oui
  • Protection du boîtier : Poussières et ruissellement
  • Wi-Fi : Transfert de fichiers et contrôle à distance, configuration par NFC ou QR code
  • GPS : -
  • Sensibilité : 100-25 600 Iso
  • Formats de fichiers : Jpeg, RW2, MP4, Mov, AVCHD
  • Espace de couleurs : AdobeRGB, sRG
  • Monture : Micro 4/3
  • Coefficient multiplicateur : 2x
  • Mise au point : Autofocus par détection de contraste sur 49 zones (simple, flexible ou continu), spot, détection de visages et d’yeux, manuelle
  • Illuminateur AF : Oui
  • Modes d’exposition : iA, PASM, scènes, vidéo manuelle, personnalisés (3)
  • Mesure de l’exposition : TTL sur 1 728 zones
  • Type de mesure : Multizone, pondérée centrale, ponctuelle
  • Compensation d’exposition : +/- IL par 1/3 IL
  • Bracketing d’exposition : +/- 3 IL sur 3, 5 ou 7 im
  • Vitesse : 60 s - 1/8 000 s, Bulb (jusqu’à 60 min)
  • Vitesse de synchro X : 1/250 s
  • Rafale : 12 im/s (AF simple), 7,5 im/s (AF continu)
  • Balance des blancs : Auto, préréglée (5), manuelle (4), kelvin (2 500 - 10 000 K)
  • Bracketing balance des blancs  : Oui
  • Réglages divers : Mode Films (contraste, saturation, accentuation, bruit)
  • Prise flash : Griffe
  • Contrôle du flash : Auto, interdit, forcé, réduction des yeux rouges, synchro lente premier ou second rideau
  • Flash intégré : NG 12 (100 Iso)
  • Compensation d’exposition au flash : +/- 3 IL par 0,3IL
  • Visée : Oled 2,36 Mpts, grossissement 0,67x (équiv. 24x36 mm)
  • Moniteur : Oled tactile 3", 1,04 Mpts, orientable
  • Ecran LCD de contrôle : -
  • Affichage en lecture : Index (12 et 30 im.), calendrier, diaporama, zoom (16x)
  • Stockage : SD-SDXC, compatible UHS class 3
  • Connectique : Micro stéréo, sortie audio, Hi-speed USB/vidéo, télécommande, HDMI (4:2:2 8 ou 10 bits), prise synchro X
  • Touches personnalisables : 10 touches de fonctions
  • Divers : Filtres créatifs (22)
  • Logiciels : PHOTOfunStudio 9.5 PE Edition, Silkypix Developer Studio 4.1 SE
  • Accessoires fournis : Accu et chargeur, bandoulière, câble USB, DVD
  • Alimentation : Accu Li-Ion (7,2 V, 1 860 mAh)
  • Dimensions : 132,9 x 93,4 x 83,9 mm
  • Poids : 560 g (avec accu et SD)

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