Les derniers reflex Pentax partageaient tous la même base technique. Deux ans après l’entrée dans le groupe Ricoh, il était temps de reprendre profondément la recette pour aller affronter face à face les Nikon D7100 et Canon EOS 70D : c’est la tâche attribuée au K-3, nouveau vaisseau amiral de la gamme et (enfin) vraie nouveauté.
En 2010, trois reflex experts étaient nés en un mois : le Canon EOS 60D, le Nikon D7000 et le Pentax K-5. Le premier avait un écran orientable et rapidement un prix intéressant, le deuxième misait sur autofocus ultra-complet, protection tout-temps et double emplacement SD, le troisième profitait d’une compacité record, d’un stabilisateur intégré et de fonctions photo avancées. Trois ans plus tard, le Nikon D7100 a un peu progressé, le Canon EOS 70D a largement revu ses ambitions à la hausse... et Pentax présente enfin le vrai remplaçant du K-5 (dont le K-5 II était une évolution mineure), baptisé K-3.
Extérieurement, le K-3 ressemble beaucoup à ses aînés : le châssis est de toute évidence toujours celui du K-7, apparu en 2009. Il faut dire que Pentax a ici une recette qui marche : son reflex expert est le plus compact du segment et, en même temps, l’un des plus costauds, avec un boîtier entièrement jointoyé résistant à la pluie et à la poussière, ainsi qu’un viseur à pentaprisme couvrant 100 % du champ photographié.
Le K-3 apporte tout de même quelques évolutions : d’abord, pour la vidéo, voici enfin une sortie casque permettant de vérifier l’enregistrement sonore. Un levier permet de passer directement en mode vidéo et la touche activant la visée sur écran sert également à enregistrer un film, logique qui n’est pas sans rappeler les Canon.
Côté photo, les deux leviers permettant de choisir les zones d’exposition et de mise au point ont disparu : le premier est remplacé par une touche à gauche du prisme, le second voit sa fonction attribuée au nouveau bouton AF mode ou au menu Info (comme sur les K-500 et K-50).
Enfin, la trappe de droite cache non plus un, mais deux emplacements SD, et l’écran est légèrement agrandi.
Intérieurement, la révolution est quasiment complète : rares sont les éléments conservés du K-5 II.
Le K-3 s’offre pour commencer un nouveau capteur, toujours au format APS (ceux qui rêvent d’un 24x36 mm chez Pentax devront encore attendre) mais grimpant à 24 Mpxl. Dépourvu de filtre passe-bas, il propose une fonction de simulation de filtre AA par... le système de stabilisation : il permet de décaler le capteur de quelques microns pendant l’exposition pour flouter légèrement les plus fins détails. Tant qu’à aller dans cette direction, Pentax aurait pu carrément découper l’exposition en quatre poses, décalées à chaque fois de la taille d’un photosite, pour avoir chaque couleur sur chaque pixel à la manière du Hasselblad H4D-50MS : cela aurait supprimé le dématriçage et résolu définitivement la question du moiré...
Le viseur du K-3 voit son grossissement légèrement augmenté.
Autre élément changé : le système autofocus. Celui du K-5 II était un héritier indirect de celui du... *ist D, sorti en 2003 ! Après dix ans, Pentax a enfin conçu un module entièrement inédit et, avec ses 27 collimateurs dont 25 croisés, il vient directement s’intercaler entre l’EOS 70D (19 collimateurs) et le D7100 (51 collimateurs). Au passage, différents modes ont été ajoutés : il est possible d’activer un pavé mobile de neuf collimateurs ou des zones plus ou moins large dans lesquelles l’appareil changera de collimateur pour suivre le sujet sélectionné, à la façon du suivi 3D de Nikon. En revanche, la couverture n’évolue guère : les collimateurs les plus excentrés sont toujours approximativement aux lignes de tiers.
Même petite révolution du côté de la cellule : celle à 77 zones du K-7 laisse la place à un capteur en couleurs de 86 000 pixels, loin devant les 2 016 du D7100 et à un cheveu des 91 000 du D800 ! Pentax n’aura désormais plus aucune excuse pour ne pas offrir une exposition irréprochable...
Il reste cependant possible de trouver quelques pistes d’améliorations pour le prochain appareil. D’abord, malgré les retouches pour mettre en avant la vidéo, celle-ci reste à 30 im/s maximum (ou 60 trames par seconde en entrelacé) et le micro intégré est monophonique (heureusement, une entrée stéréo est proposée). Ensuite, il faut toujours acheter un récepteur optionnel pour profiter du GPS ou d’une connexion WiFi (confiée aux cartes Eye-Fi ou Flu Card, avec pour cette dernière la possibilité de piloter l’appareil depuis un smartphone). Enfin, nous aurions apprécié que la cellule de 86 kpts soit mise à profit pour détecter les visages (la reconnaissance ne fonctionne qu’en visée sur écran)...
Le K-3 sera disponible fin octobre pour 1299 €, un tarif un peu plus élevé que celui de ses adversaires directs.
Voici les tarifs des kits proposés, ainsi qu’une édition « silver Ltd. » :
K-3 + 18-55 mm WR : 1349 €
K-3 + 18-55 mm WR + 50-200 mm WR : 1549 €
K-3 + 18-135 mm WR : 1649 €
K-3 silver Ltd. : 1549 €
Article mis à jour le 8 octobre 2013 à 14h14 (ajout des tarifs des kits)
Après des années passées à décliner une même base technique (K-5, K-30, K-5 II et K-5 IIs, K-50, K-500...), Ricoh a remis la recherche et développement au centre des préoccupations pour le K-3. Le résultat est une révision profonde de la recette, où quasiment tous les éléments ont été améliorés — y compris certains, comme le module autofocus, dont nous désespérions de voir un jour le remplacement.
Face à la concurrence, le nouveau Pentax est au minimum à jour, et parfois mieux-disant : le K-3 a la cellule la plus définie, son système autofocus est celui qui compte le plus de collimateurs croisés et la vitesse en rafale en fait le reflex expert le plus rapide — à prix comparable, seuls des appareils à visée électronique font mieux : l’Olympus OM-D E-M1 et le Sony Alpha 77. Tandis que Canon visait plutôt les utilisateurs mixtes photo-vidéo, le groupe Ricoh attaque frontalement Nikon du côté des photographes baroudeurs, avec des arguments très similaires, quelques fonctions supplémentaires et un tarif à peine plus élevé : la lutte entre D7100 et K-3 promet d’être rude.
Principales caractéristiques
Capteur : Cmos 23,5 x 15,6 mm, 24,1 Mpxl, format 3/2, sans filtre passe-bas
Protection du boîtier : oui
Stabilisateur : Mécanique, avec fonctions anti-aliasing, ajustement de composition
Anti-poussière : Oui
LiveView : Oui
Wi-Fi : -
GPS : -
Définition maximale : [3/2] 6016 x 4000 pixels
Vidéo : 1080p (30, 25, 24 im/s, H.264)
Prise de son : Mono intégrée, prise micro stéréo
Sensibilités : Auto, 100-51 200 Iso
Formats de fichiers : Jpeg, Raw (Pef ou DNG), Mov
Espace de couleurs : AdobeRGB, sRGB
Monture : Pentax KAF2
Coefficient multiplicateur : 1,5x
Autofocus reflex : Corrélation de phase TTL
Collimateurs AF : 17 dont 25 croisés
Autofocus Live View : Détection de contraste
Illuminateur AF : oui
Mise au point : Autofocus simple, continu, automatique ; manuelle (avec peaking en Live view)
Mode d’exposition : Auto, P, Sv, Av, Tv, TAv, M, B, X, personnalisé (3)
Mesure de l’exposition : TTL sur 86 000 zones RGB
Plage d’exposition : -3 à 18 IL
Compensation d’exposition : +/- 5 IL par 1/3 ou 1/2 IL
Bracketing d’exposition : 2 à 5 vues
Vitesse : 1/8 000 à 30 s, pose B
Vitesse de synchro X : 1/250 s
Rafales : 3, 4,5 ou 8,3 im/s sur 23 Raw
Balance des blancs : Auto, préréglée (10), mesurée (3), kelvin (3)
Prise flash : Griffe (TTL Pentax), prise synchro-X
Flash intégré : NG 13 à 100 Iso
Mode flash : auto, interdit, forcé, réduction des yeux rouges, synchro lente premier ou seconde rideau, manuel (de 1/1 à 1/128), pilotage de flash distant
Compensation d’exposition au flash : -2 à +1 IL
Visée : Reflex (100 %), grossissement
: 0,95x
Moniteur : LCD TFT 3,2 pouces / 1,037 Mpts
Écran LCD de contrôle : Oui
Modes d’affichage : Index (6 à 80 vues)
Stockage : 2 slots SD-SDHC-SDXC
Interfaces : USB 3.0, alimentation, HDMI, télécommande, micro, casque
Accessoires fournis : Accu et chargeur, bandoulière, câble USB, CD-Rom, cache de viseur
Alimentation : accu Li-Ion D-LI90
Dimensions/Poids : 131,5 x 100 x 77,5 mm / 800 g (avec accu et carte mémoire)