Publié le : 10/11/2008
Par : Michel Lion

Photographier en Raw et Jpeg

Il est virtuellement impossible de rendre justice à la fois au fichier Jpeg et au fichier Raw. Si vous exposez à droite, vous risquez d’écrêter le peu d’informations disponibles dans les hautes lumières du fichier JPEG ; si vous exposez de manière correcte, vous n’exploitez qu’une partie de l’énorme potentiel que possède le fichier Raw – c’est un véritable casse-tête. La surexposition contrôlée souffre d’un autre inconvénient : les aperçus de vos fichiers Raw s’affichent tous avec une surexposition certaine sur l’écran LCD de votre appareil et dans votre explorateur de fichier ou logiciel de catalogage. En revanche, certains logiciels (Aperture, Camera Raw et Lightroom) permettent d’appliquer aux images, dès leur importation, un jeu de réglages spécifiques : vos images surexposées s’afficheront toujours comme si rien n’était !

La capture d’image en 14 bits – aubaine ou imposture ?

Un papier écrit par Emil Martinec, physicien renommé et enseignant à l’université de Chicago s’attaque aux idées reçues : contrairement à ce qu’en affirment les fabricants, les derniers appareils dont les informations sont échantillonnées en 14 bits (Nikon D3, D300, Canon EOS 1D et 1Ds MK II, 40D et 450D…), n’apportent que peu d’avantages réels par rapport aux capteurs « traditionnels » dont les informations sont échantillonnées en 12 bits. Malgré le grand nombre d’informations (16 384 contre 4 096 pour un capteur 12 bits), les derniers capteurs ne parviennent que rarement à restituer davantage de nuances, à cause du bruit, toujours aussi important. L’auteur examine dans son article, par ailleurs brillamment documenté, la relation entre la postérisation et le bruit photonique. Il arrive à la conclusion qu’aucun des appareils reflex numériques du marché ne mériterait vraiment l’enregistrement en 14 bits et que l’enregistrement en 12 bits serait largement suffisant pour capter toutes les informations sans perte visible. Cependant, il remarque que les Nikon D3 et D300 sont les seuls appareils qui permettent de choisir entre les deux modes et que, sur le Nikon D300, la méthode d’échantillonnage diffère suivant l’enregistrement en 12 ou 14 bits : lorsqu’on choisit la qualité supérieure, l’appareil ralentit (vitesse en rafale) et prend plus de temps pour analyser les données ce que selon lui contribuerait à augmenter la qualité. Mais là encore, il admet que le gain en qualité ne sera que rarement visible, car il serait annihilé par le bruit.

Selon mes propres expériences, certes limitées, la qualité d’un capteur prime sur sa profondeur d’échantillonnage : un Mamiya ZD (dont les données en 14 bits par couche sont échantillonnées en interne en 12 bits) possède une étendue dynamique plus large qu’un Canon EOS 1Ds MK II (je n’ai pas encore pu tester la dernière génération de cet appareil professionnel…) ; et bien que mon Canon EOS 40D (capteur de taille APS, 14 bits) offre une très bonne restitution dans les hautes lumières, il n’a pas pour autant déclassé mon vénérable Canon EOS 1Ds Mk I (capteur plein format, 12 bits). Donc, du calme : pour pleinement bénéficier des niveaux supplémentaires, il faut que la qualité intrinsèque du capteur augmente, ce qui est plutôt difficile car la taille des photosites ne cesse de diminuer.

Les autres pages de l'article

01
02
03
04
05
06

Commenter cet article

Qui êtes-vous ?
Votre message
  • Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.

Les commentaires liés à cet article

Commenter cet article

Qui êtes-vous ?
Votre message
  • Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.

[
0
]
col3librairie
col3librairie
col3sauvages

Sauvages

Cet ouvrage est l’aboutissement d’un travail long et passionné, un acte de création pure, le produit d’une démarche éditoriale sincère.