Avec ce logiciel en ligne, Adobe met gratuitement une petite partie de ses compétences au service du grand public, signe annonciateur d’un futur bouleversement dans l’offre logicielle des éditeurs.
Il faudra s’habituer à l’abréviation RIA ou Rich Internet Application, car elle s’applique à Photoshop Express qui est à la fois une application en ligne et un espace de stockage de 2 Go. Son objectif, déjà atteint par exemple par Picassa de Google, est de permettre à tout internaute de placer des photos sur le Net, de les classer, de les retoucher et de les partager avec ses proches. Adobe facilite le travail de retouche en proposant, pour la plupart des fonctions, une série d’exemples invitant à choisir celui qui convient au résultat recherché. Adobe a aussi prévu un accès direct aux photos que vous avez pu placer sur Facebook, Photobucket et Picassa, et peut-être d’autres espaces communautaires quand la phase de test public sera close.
Les photos sont importées dans des albums, sans mots-clés catégoriels pour l’instant, et visualisées selon plusieurs modes, ce que montre le diaporama ci-dessous.
Les outils de retouche sont nombreux, avec une très réussie fonction de recadrage/rotation (inspirée de Lightroom), un correcteur d’yeux rouges, des ajustements sur la tonalité, les hautes et basses lumières, les couleurs et la rectification des petits défauts. Une autre section amène des filtres et effets créatifs, notamment une conversion noir et blanc avec différents styles, qui correspondent aux traditionnels filtres rouge, orange, jaune et vert, notion évidemment absente de l’interface dédiée aux néophytes. Un historique visuel permet de balayer les modifications effectuées. On retrouve dans l’interface la sobriété et l’efficacité des logiciels Adobe. Photoshop Express est compatible avec les navigateurs du moment.
Cependant, le logiciel est pour Adobe plus qu’une simple plate-forme d’imagerie numérique dédiée au plus grand nombre. Il s’agit aussi des prémices d’une nouvelle manière de concevoir la distribution et l’accès aux logiciels, via Internet. On pourrait mettre cela en parallèle avec l’industrie du cinéma et de la télévision qui, d’un côté délivre des DVD et de l’autre met en place la VOD (Video On Demand) grâce à Internet.
Pour Adobe, cette expérience constitue aussi un test grandeur nature sur la distribution interactive de briques logicielles en temps réel et à un nombre important d’utilisateurs. Peut-être que dans une, trois ou cinq années, nous pourrons nous abonner à un ou plusieurs bouquets logiciels, comme nous le faisons aujourd’hui avec le satellite, le câble, l’ADSL ou la fibre optique, et disposer d’espaces de stockage déportés, rendant nos données accessibles de partout.
Attention : le jour de la mise en ligne, l’accès au clavier Azerty était inopérant pour les chiffres, la ponctuation et les caractères spéciaux. Il a fallu procéder par copier/coller, depuis un traitement de texte, pour saisir chiffres et caractères spéciaux, l’@ notamment.
