Premier festival Sony, à Cannes

À trois semaines de la cérémonie d’ouverture du 61eme Festival de Cannes, la Croisette s’active : la plage a droit a un ravalement de façade, tandis que les badauds commentent la sélection de l’édition 2008 annoncée la semaine dernière, avec l’espoir de croiser les stars du septième art. Mais depuis le 21 mai, d’autres monstres sacrés défilent sous leurs yeux, presque incognito : Martine Franck, Bruce Davidson, Nan Goldin, Martin Parr, Stephen Coen, Eliot Erwitt ou Rankin ont pris leur quartier dans la cité cannoise. Et pour cause. Ils font parti du jury de la première édition des Sony World Photography Awards.

Concours ouvert à tous

Ouvert aux photographes amateurs et professionnels du monde entier, cet événement a pour but de récompenser leur talent à travers onze catégories. Parmi elles, on peut citer des domaines phares comme le photojournalisme, le nu, la nature, l’architecture ou le sport, tandis que d’autres, abstraction et musique en tête, suscitent un brin de curiosité. Au total, 33 finalistes (trois par catégorie) ont les yeux tournés vers l’Iris d’Or, récompense suprême pour les photographes professionnels participant. Les travaux des amateurs sont répartis sur huit catégories, le gagnant se voyant décerné un Amateur Awards.

Des progrès à faire…

Quelques 300 clichés sont affichés dans l’enceinte de la Riviera, située à deux pas du Palais des Festival. Ceux en compétition, bien sûr, mais aussi des images célèbres de l’agence Magnum. D’emblée, on regrette que certaines photos ne soient pas exposées en grand format. Toutes sont de la même taille. Plus gênant, l’absence de légendes et de dates sur la plupart des œuvres. Mais surtout, le manque de rigueur au niveau de l’éclairage déçoit. Il aurait été judicieux de placer une lumière au-dessus de chaque cliché, qui semble orphelin dans cet espace inégalement éclairé. Des éléments à méditer pour les éditions à venir…

Tout pour l’image

En revanche, Sony n’a pas oublié de marquer son territoire : une imposante pyramide aux couleurs de la marque japonaise fait face aux mythiques marches du Palais des Festival, recouvertes d’un tapis rouge pour l’occasion. Un millier de personnes assiste à la cérémonie de remise des prix dans la salle de l’Ambassadeur. C’est finalement la photographe britannique Vanessa Winship qui remporté l’Iris d’Or, à l’issue d’une cérémonie rapide, en raison de la fulgurance des déclarations des lauréats. L’heureuse gagnante est récompensée pour son travail intitulé Sweet Nothings, une série de portraits noir et blanc mettant en scène des jeunes filles dans des pays du Moyen-Orient. La soirée se termine par un hommage émouvant à l’immense photographe Phil Stern, sous assistance respiratoire, aidé par ses deux fils pour monter sur scène. Il se voit remettre le Sony World Photography Lifetime Achievement Award pour l’ensemble de son œuvre.

Se faire une place

Les festivals photos ne manquent pas dans l’hexagone. Avec ce nouveau rendez-vous, les photographes se voient offrir une occasion supplémentaire de remporter un prix. Mais le Sony World Photography Awards va devoir s’affirmer. Partenaire pour trois ans de ce événement Sony semble plus que jamais déterminée à se faire une place au soleil dans le secteur de la photo. Il ne sera pas forcément évident de réunir un jury aussi prestigieux dès l’année prochaine. Sans oublier de mettre l’image au centre du Festival en donnant plus de relief à l’exposition. Rendez-vous l’année prochaine. En attendant, la Croisette prépare un autre tapis rouge…

Le site des Sony World Photography Awards