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[Prise en mains] Premier contact avec le Nikon 1 V1

Materiel
22/09/2011 | LAURENT KATZ

Découvrir comment une marque comme Nikon aborde l’hybride, non au travers d’une présentation officielle, mais en employant l’appareil est autrement révélateur de ce qu’il a vraiment dans le ventre. Même s’il ne s’agit pas ici d’un test grandeur nature, mais d’un ressenti aux premiers contacts, après quelques heures de manipulation et de photographie.

Premier constat favorable, le Nikon 1 V1 ne fait pas léger, dégageant le sentiment d’un appareil solide ne relevant pas d’une réalisation à l’économie. L’encombrement est grosso modo celui d’un hybride Micro 4/3 ou d’un NEX, sachant qu’il embarque le viseur électronique et un accu de grande capacité, celui du reflex D7000. Comme le capteur est plus petit, les optiques suivent le mouvement et sont vraiment peu encombrantes. C’est flagrant avec le zoom télé 30-110 mm (81-297 mm) d’une compacité remarquable. Ce qui m’amène à parler du capteur. Beaucoup rêvent d’hybrides APS-C, pour retrouver disons-le, les qualités du 16 Mpxl équipant les D5100 et D7000. Et rêver d’évolution vers les 20 Mpxl sinon plus. Avec des rendus étonnants aux sensibilités élevés. En contrepartie, si l’hybride APS-C est bien moins encombrant qu’un reflex (ce que prouve Sony avec le NEX), les optiques restent d’une taille classique. Et comme j’ai toujours pensé qu’il était dommage qu’aucune marque n’ait investi le créneau du capteur plus grand que celui d’un P7100 ou d’un G12 (1/1,8e de pouce), mais plus petit que celui des appareils Micro 4/3, je ne peux que saluer l’option prise par Nikon. Certes, cela limite les évolutions en termes de définition et de hautes sensibilités, mais de la même manière qu’il y a des voitures standards et des 4/4, il doit y avoir différentes propositions d’hybrides. D’autant que les premières images montrent que le petit capteur n’est pas ridicule passé les 400 Iso, même si la qualité n’est pas celle d’un reflex.

Un parti-pris contestable

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Le pad directionnel et le sélecteur de modes d’exposition

Au vu du boîtier, j’ai été étonné de ne pas voir le quatuor expert que forment les modes PASM sur le sélecteur, qui ne présente que quatre pictogrammes. C’est volontaire, Nikon voulant offrir une nouvelle manière de photographier. Soit par l’automatisme intelligent qui choisit le bon mode Scène - il n’y a d’ailleurs pas d’accès individuel aux programmes-résultats - soit par un mode rafale qui rappelle ce que Fujifilm propose depuis longtemps. Commencer à enregistrer dès que le déclencheur est effleuré et prendre quelques photos en plus après. Nikon va plus loin avec l’analyse des vingt images et la conservation de cinq d’entre elles sur la carte, selon des critères reposant sur l’analyse du visage, de la netteté... C’est une manière de photographier à laquelle je n’adhère pas du tout. Mon libre-arbitre est incompatible avec le fait que l’appareil élimine des photos sans que j’ai mon mot à dire. Et plus prosaïquement, le V1 est immobilisé quelques secondes après la prise de vue, interdisant tout déclenchement si d’aventure quelque chose d’intéressant se passait. Rédhibitoire... mais le mode n’est pas obligatoire. Une autre fonction dont l’intérêt, autre qu’anecdotique, m’a échappé, consiste à mélanger vue fixe et petite animation. Enfin, le sélecteur propose le mode Scène automatique et la vidéo. Ces commandes pour photographe débutant ou peu intéressé par la technique ne sont pas doublées par les filtres et effets, que Nikon propose pourtant sur ses compacts et reflex. Pas indispensables, mais souvent ludiques et parfois esthétiques (je pense aux modes N&B contrasté de certains modèles). Il n’y a pas plus de mode Panorama par balayage que de HDR. A l’opposée de ce que fait un Sony qui a compris que l’on pouvait mêler les genres sur un appareil.

Le plus gênant, qui chagrinera le photographe expert, est l’obligation de passer par le menu pour choisir le mode d’exposition, la zone de mise au point ou encore gérer la sensibilité. Nikon parle d’appareil grand public. Mais ce qui est à la limite acceptable pour le J1 (549 € quand même en kit avec le zoom 3x, 10-30 mm, soit , l’est difficilement pour le V1, à 800 € en kit tout de même ! Nikon a beau dire que son Système 1 concerne ceux qui veulent évoluer d’un compact vers un appareil plus rapide et qualitatif, le prix paraît dissuasif en l’état, pour celui qui ayant acheté un compact à 200 € souhaite progresser. Vous l’avez compris, la philosophie générale ne me convainc pas franchement. D’ailleurs Sony qui avait choisi de rendre moyennement accessibles les fonctions expertes sur ses NEX est revenue sur son choix, pas une évolution du firmware offrant un paramétrage intensif des touches sur les modèles initiaux, avant de les intégrer dans le menu de configurations sur les hybrides récents.

Silence et réactivité

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Le flash SB-N5

Cela dit, le Nikon 1 V1 montre que la marque dispose de solides équipes de R&D. L’intégration du viseur électronique (il n’y en a pas sur le J1) est bienvenue et montre que l’on peut éviter l’encombrante protubérance quand ce dernier est optionnel. Cet afficheur est d’une qualité satisfaisante, en retrait sur ce que propose Sony, mais infiniment meilleure que celle de la plupart des bridges. On y dénote juste un manque de luminosité.

Au début, la présence du capteur qui commute entre LCD dorsal et mini LCD interne m’a inquiété, car dans un environnement où la discrétion est de mise, l’allumage de l’écran n’est pas souhaitable. Heureusement, la touche Disp permet d’éteindre ce dernier en permanence. La motorisation des zooms prêtés, les 10-30 mm et 30-110 mm, est des plus discrètes. Alors, quand l’obturateur électronique est activé, l’appareil manifeste une discrétion remarquable. On est loin du clic-clac de la concurrence (Pentax Q excepté). On pourra donc photographier pendant un spectacle sans gêner les spectateurs immédiats, voire sans se faire remarquer par le service d’ordre si la photo est interdite, le seul voyant étant le témoin d’écriture sur la carte SD, que l’on aura vite fait de recouvrir d’un petit bout de gaffer.

Une petite trappe amovible, qui ne demande qu’à s’égarer, recouvre le connecteur pour accessoire. On y fixe le seul flash disponible, le très modeste SB-N5, alimenté par l’appareil. Son originalité : une tête cobra pivotant sur 360° horizontalement et 90° verticalement.

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Le flash SB-N5 n’est pas époustouflant de puissance, ce qui limite son usage quand la tête est orientée vers le plafond ou un mur. On retrouve la qualité d’exposition qu’assure le mode i-TTL, employé ici sur des surfaces métalliques qui constituent un vrai piège pour la mesure de la lumière et la pondération de la durée de l’éclair.

L’autofocus hybride montre la pertinence du choix. Avec une bonne lumière, la mise au point est fulgurante. Dès qu’une zone de couleur sombre occupe majoritairement la surface couverte par l’AF, ou si la lumière devient moins abondante, un petit pompage intervient et l’instantanéité n’est plus de mise. Par comparaison, avec un EOS 7D et un Olympus Pen E-PL3, tous ajusté sur une focale avoisinant les 84 mm en couverture 24 x 36, il s’avère qu’en basse lumière les performances sont comparables. Et que d’une manière générale, sur des sujets fixes, l’Olympus agissant par seule détection du contraste présente souvent une réactivité perçue du même acabit que celle du V1. Un test permettra de vérifier si, avec des sujets en mouvement, l’AF hybride de Nikon tient la dragée haute aux autres appareils.

La structure classique des menus Nikon est maintenue, onglet verticaux et thématiques (Lecture, Prise de vue photo ou vidéo, Configuration). Mais ils sont moins copieux que sur les reflex. La puissance du processeur Expeed 3 se manifeste par des affichages hyper rapides lors du passage d’un écran à l’autre.

Que dire pour résumer la perception initiale. Le sentiment est celui d’une base matérielle qualitative (réactivité de l’AF, puissance de traitement, exposition…) desservie par une philosophie contestable, vu le prix de l’appareil qui a volontairement été bridé dans ses réglages, tant pour l’expert que pour l’amateur de base (ni effets ni panorama). C’est maintenant au marché de rendre son verdict.

GALERIE DU BRUIT

Le capteur de petite taille ne saurait produire la même qualité d’image à mesure que les Iso s’accroissent. Mais la plage 100 - 1 600 Iso montre un rendu en phase avec le public visé par le V1 (et donc le J1) et son mode d’exploitation des photos : affichage écran, tirages 10 x 15 majoritaires, sorties 20 x 30 cm ou 30 x 40 cm à l’occasion.

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Photo de base
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Extrait à 100 Iso
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Extrait à 400 Iso
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Extrait à 1 600 Iso
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Extrait à 6 400 Iso
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