Peu connu en France, Humberto Rivas a joué un rôle majeur dans la photographie espagnole comme en témoigne la grande rétrospective que lui consacre la fondation Mapfre à Madrid jusqu’au 5 janvier.
Né en 1937 en Argentine, réfugié en Espagne en 1976 après le coup d’État militaire, Humberto Rivas s’installe d’abord à Barcelone où il poursuit sa carrière de photographe tout en étant très actif dans les associations culturelles alors en plein essor avec la fin de la dictature franquiste. En 1977, il expose deux fois à la galerie Spectrum à Barcelone et en 1982, il participe au lancement de la Primavera Fotografica, événement proche des Rencontres d’Arles de l’époque.
Parallèlement il enseigne le portrait via des stages et il est un des premiers à envisager la photographie comme un art à part entière et à revendiquer le statut d’auteur pour les photographes. La rétrospective de la fondation reprend par ordre chronologique les quarante ans de pratique d’Humberto Rivas, depuis Norte première série en noir et blanc sur un voyage au nord de l’Argentine, aux dernières vues urbaines à la chambre réalisées au début des années 2000, en passant par la période couleur dans les années 80, où le photographe – également excellent tireur – va s’exercer à la technique complexe du Cibachrome.
Portraits dépouillés au regard direct et magnétique, nus d’hommes ou de femmes vivant dans la marge ou simples quidams, natures mortes mystérieuses ou paysages urbains immortalisés aux lueurs du petit matin, de très beaux tirages argentiques se succèdent dans ce vaste lieu, le seul à montrer de la photographie à l’année à Madrid, et fait découvrir un artiste rare qui laisse, après son décès en 2009, une œuvre moderne et singulière.
Humberto Rivas, rétrospective à la Fundacion Mapfre jusqu’au 5 janvier. Calle Barbara de Braganza, 13, Madrid.
Crédit image d’accueil : Humberto Rivas. Maria, 1978. collection Fundacion Mapfre, Madrid.
