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Ricoh Pentax K-1 : premier K numérique 24 x 36

Materiel
17/02/2016 | Benjamin Favier

L’arrivée d’un reflex plein format signé Ricoh était attendue depuis la Photokina 2014. Plusieurs fois repoussée, l’annonce officielle survient enfin. Le Ricoh Pentax K-1 devient le premier reflex numérique de la marque à intégrer un capteur 24 x 36.

Présentation

Photokina 2014. Ricoh Imaging nous confirme qu’un boîtier à optique interchangeable au format 24 x 36 est bien sûr les rails. À cette occasion, sur le stand de la marque, lors de la dernière édition de la biennale de Cologne, deux maquettes de zooms couvrant le format 35 mm sont visibles en vitrine. Il y a un an, leur identité est révélée : il s’agit d’un 70-200 mm f/2,8 et d’un 150-450 mm f/4,5-5,6, tous deux protégés contre les intempéries. Puis, en septembre dernier, un transstandard voit le jour : un 24-70 mm f/2,8, lui aussi tropicalisé. Entre-temps, toujours pas de boîtier en approche. Ricoh lance un site dédié au projet en révélant des informations au compte-goutte et montre un prototype sur le Salon de la Photo en fin d’année dernière, qui livrent plusieurs éléments : c’est un reflex et non un hybride ; il n’a pas de flash ; il tolère les optiques conçues pour l’APS-C moyennant un recadrage ; il est doté d’un écran articulé.

Capteur Cmos de 36 Mpxl

Voici donc le Ricoh Pentax K-1. Dans la gamme reflex de la marque, ce boîtier plein format se positionne au-dessus du K-3 II, de type APS-C, et en-dessous du 645Z, qui embarque un Cmos moyen-format. Le K-1 abrite pour sa part un capteur 24 x 36 de 36 Mpxl, dénué de filtre passe-bas. Cela ne vous rappelle rien ? Le Nikon D810 ainsi que le Sony A7R adoptent un modèle aux caractéristiques similaires. Sur le K-1, la plage de sensibilité s’étend de 100 à 204 800 Iso. À l’instar du K-3 II, le K-1 intègre la technologie de décalage de pixels (Pixel Shift Resolution), qui permet de générer une image haute définition en fusionnant quatre vues.

En pratique, le capteur se déplace par incréments d’un photosite pour les capturer, indique Ricoh. Un procédé utile sur les natures mortes et sujets immobiles, destiné à réduire le bruit et les effets de moiré. Olympus le propose aussi sur les OM-D E-M5 Mark II et Pen-F notamment. Sur le K-1, il s’enrichit d’une fonction, Move correction, pour être effectif sur des sujets mobiles. Le boîtier entretient une tradition propre aux reflex Pentax et procurant un avantage non négligeable par rapport aux reflex Canon et Nikon (les Sony A7 plein format récents ont rectifié le tir), puisqu’il hérite d’un système de stabilisation sur cinq axes. Sans possibilité d’opter pour différents modes, pour favoriser la réalisation de filés panoramiques, par exemple. Le nettoyage du capteur est assuré par le système Dust Removal II, par vibrations ultrasoniques. Au niveau du processeur, un nouveau modèle prend la direction des opérations, le Prime IV.

À propos du Raw et des optiques

Pour l’enregistrement des fichiers bruts (sur 14 bits, définition maximale de 7 360 x 4 912 pixels), il sera toujours possible d’opter pour deux formats : Pef, propriété de la marque, ou DNG, universel. Une seule taille est disponible en Raw. En montant une optique conçue pour le format APS-C, un recadrage est opéré – comme sur les reflex Nikon plein format – et la définition descend alors à 15 Mpxl (4 800 x 3 200 pixels). Ainsi, l’ensemble des objectifs en monture K peut être utilisé sur le K-1. Mais pour l’instant, les seuls couvrant la totalité de la surface du capteur sont les suivants : 24-70 mm f/2,8ED SDM WR ; 70-200 mm f/2,8ED DC AW ; 150-450 mm f/4,5-5,6ED DC AW ; 50 mm Macro f/2,8 ; 100 mm Macro f/2,8 WR ; 31 mm f/1,8 AL Limited ; 35 mm f/2 AL ; 43 mm f/1,9 Limited ; 50 mm f/1,4 ; 77 mm f/1,8 Limited ; ainsi que le convertisseur HD DA AF 1,4x AW…. Plus deux zooms dévoilés en même temps que le K-1 : un 28-105 mm f/3,5-5,6 et un 15-30 mm f/2,8 SDM. Pour l’instant, Ricoh Imaging ne publie aucune feuille de route, contrairement à ce que font régulièrement Fujifilm et Sony.

Écran orientable, plus de molettes

Différence la plus évidente par rapport au K-3 II, la possibilité d’articuler l’écran LCD de 3,2 pouces et 1,04 Mpts (taille et définition identiques sur le reflex APS-C) ; cela au moyen de quatre tiges coulissantes, pour le positionner sur l’axe de son choix. Il faudra attendre de prendre le boîtier en main pour juger de la pertinence de ce procédé, innovant en la matière. En revanche, une chose est sûre, il n’est pas tactile. Par ailleurs, l’ergonomie ne devrait pas dérouter les fidèles de la marque. Même si, par rapport au K-3 II, le K-1 a droit à deux molettes supplémentaires, placées de part et d’autre de l’afficheur LCD sur le dessus, qui du coup rétrécit fortement.

Le barillet de prise de vue, isolé sur la gauche, autorise un accès direct à cinq configurations utilisateurs (U) en plus des traditionnels modes PASM, ainsi que SV et TAV, propres à Pentax. Le barillet supplémentaire, près du déclencheur, donne directement accès à différents réglages (sensibilité Iso, WiFi, mode Crop, HDR, SR…) : la molette située à proximité agit sur le mode défini. Le K-1 devrait ainsi s’inscrire dans la lignée des précédents K et offrir un degré élevé de personnalisation des menus et des touches et autres molettes… Par exemple, la nouvelle touche Fx2, sur le versant sud du pad, est par défaut paramétrée pour régler la luminosité de l’écran LCD, mais il est possible de lui attribuer une autre fonction parmi une liste de seize options.

Le viseur repose sur un imposant pentaprisme. Il couvre 100 % du champ et offre un grossissement de 0,70x. Le châssis dispose bien sûr de joints d’étanchéité, comme les trois optiques couvrant le plein format annoncées l’an passé : Ricoh met toujours l’accent sur un usage baroudeur. Concluons ce paragraphe dédié à l’ergonomie par une agréable surprise : la pression de la touche à l’effigie d’une ampoule éclaire non seulement le LCD supérieur, mais aussi quatre autre zones, pour agir dans l’obscurité : sous le prisme, afin de changer d’optique en gardant un œil sur les repères ; dans le logement pour cartes mémoire ; en ôtant le capuchon de la prise télécommande ; enfin, en orientant le LCD, quatre Leds situées sous la dalle offrent un éclairage d’appoint pour identifier les touches au dos du boîtier.

Nouvel AF, flash absent

En parcourant la fiche technique, la parenté avec le K-3 II est évidente, malgré quelques différences. Le K-1 inaugure notamment un nouveau système autofocus, baptisé Saphox 12, reposant désormais sur trente-trois collimateurs (dont vingt-cinqcroisés), contre vingt-sept sur le modèle APS-C expert. Ceux du centre sont sensibles à - 3 IL. On est loin des cent-cinquante-trois collimateurs chers à Nikon ou des soixante-et-un d’un EOS 5D Mark III. Dommage qu’il n’y ait pas de joystick à l’arrière pour les sélectionner. La touche située juste au-dessus du pad endosse toujours une double fonction : elle permet d’agir sur les collimateurs ou les zones AF, de concert avec les molettes, ou, une fois pressée, d’opter pour différents modes de prise de vue. Avec une cadence de 4,4 im/s à la définition maximale, le K-1 ne prétend pas rejoindre la catégorie des reflex taillés pour la photo d’action : le K-3 II fait ainsi figure de boîtier complémentaire avec son mode Rafale à 8,3 im/s.

La mesure d’exposition demeure en revanche identique (TTL avec un capteur de 86 000 zones) d’un modèle à l’autre. Les modes HDR, exposition multiple ou prise de vue par intervalles reprennent du service. Et comme le K-3 II, le K-1 a droit à un module GPS, une fonction « Astrotracer » pour faciliter la photographie d’étoiles, ainsi qu’une boussole électronique. Une intégration opérée, comme sur le K-3 II, au détriment du flash intégré. Hélas, aucun petit flash externe n’est fourni avec l’appareil, contrairement à ce que font Olympus (OM-D E-M5 Mark II, E-M1 et Pen-F) ou Fujifilm (X-T1 uniquement). Pour accéder au WiFi, il ne sera pas nécessaire d’utiliser une carte Eye-Fi ou Flu Card : la fonction est bien présente, avec le NFC en prime.

Vidéo et connectique

La vidéo n’a jamais été le point fort des reflex K. Sur ce point, le K-1 ne fait pas mieux que le K-3 II et limite le tournage aux cadences de 24, 25 ou 30 im/s en 1080p. S’il ne sera pas possible d’agir tacitement sur l’écran LCD, on pourra toutefois gérer la mise au point à l’aide du focus peaking, actif pendant l’enregistrement. Le micro intégré est de type stéréo (celui du K-3 II est monophonique). Il sera possible d’en utiliser un via la prise mini jack et de bénéficier d’un retour son grâce à la sortie casque. En regardant le port USB, on a la – mauvaise – surprise de constater qu’il reste à la norme USB 2, alors que le K-3 II est passé à l’USB 3. Étonnant, d’autant que le poids des fichiers à la hausse, vu la définition, rendra les transferts plus longs par ce biais. Du côté des cartes mémoire, on trouve un double compartiment pour SD, les deux logements assurant une compatibilité avec les modèles UHS-I. Avec l’accu D-LI90 (le même que celui qui alimente le K-3 II), le K-1 pèse 1010 g sur la balance. Du lourd.

Le boîtier devrait être disponible courant avril, au prix de 1999 € nu.

- Le site dédié au K-1
- Le site de Ricoh Imaging

Premier avis

Depuis le temps qu’il patientait dans sa chambre noire (en l’occurrence un site dédié)… Le voici enfin, ce fameux K-1, environ un an et demi après l’annonce de son développement. Un acteur historique de plus dans l’univers du plein format numérique, qui rejoint Canon et Nikon parmi les reflex, tandis que Sony et Leica misent sur les systèmes hybrides. Pour sa première incursion dans cette sphère, la marque n’apporte aucune évolution marquante (mis à part peut-être la manière d’articuler l’écran LCD). La plupart des éléments qui le constituent sont connus, comme le capteur de 36 Mpxl dénué de filtre passe-bas, dont l’origine est probablement identique à celui que l’on trouve dans le Nikon D810. En optant pour une telle définition, Ricoh ne se mêle pas à la lutte avec les Canon EOS 5DS/5DS R (50 Mpxl) et le Sony A7R II (42 Mpxl), le seul à offrir un capteur plein format de type BSI. Un choix qui semble a priori logique, d’autant que Ricoh Imaging est bien présente sur le segment des reflex moyen-formats. En ce qui concerne la gamme optique, le choix sera vaste, puisque tous les modèles en monture K pourront être utilisés, moyennant un recadrage avec ceux dédiés au format APS-C. Un avantage dont peut se targuer Nikon, qui fait cruellement défaut aux EOS plein format et qui facilitera la cohabitation avec le K-3 II. Autres caractéristiques primordiales, la tropicalisation du boîtier, qui devrait être à la hauteur de l’excellente réputation de la marque en la matière, mais surtout la stabilisation embarquée : seule Sony la propose également en 24 x 36, sur sa deuxième génération d’hybrides A7.

Construction robuste, stabilisation, ergonomie et menus hautement paramétrables, visée de qualité, capteur performant : le K-1 ne devrait pas décevoir sur le terrain. Mais en attendant de procéder à un test, quelques regrets pointent à l’horizon. L’absence de vidéo 4K n’est pas le plus majeur, les reflex Pentax n’ayant jamais cherché à séduire les amateurs d’images animées. Le fait de ne pas avoir rendu l’écran pilotable du bout des doigts s’avère plus gênant. D’autre part, même si l’on ne se faisait guère d’illusion suite à sa suppression sur le K-3 II, l’intégration d’un flash aurait été la bienvenue, le système de flashs sans fil de la marque étant très au point. Et Nikon a prouvé avec sa série D800 ou le D750 que cet attribut n’était pas dispensable sur un reflex plein format, aussi doué soit-il en hauts Iso. Dans une moindre mesure, il est étonnant de constater que le K-1 se contente d’un port USB 2, quand le K-3 marche à l’USB 3. Enfin, à l’heure où les hybrides continuent de monter en puissance et de prôner un meilleur ratio en termes de compacité/légèreté par rapport aux reflex (même si l’embonpoint des optiques Sony ou Leica est manifeste) les 1 010 g du K-1 (sans optique avec carte et accu) ne joueront pas en sa faveur. Rappelons que l’A7R II, dénué de miroir mais lui aussi stabilisé, pèse 625 g…

Fiche technique

- Capteur : Cmos 24 x 35,9 mm, 36 Mpxl
- Définition maximale : [3/2] 7 360 x 4 912 pixels
- Coefficient multiplicateur : 1x
- Sensibilité : 100 à 204 800 Iso,
- Vidéo : 1080p à 24, 25 ou 30 im/s ; micro intégré stéréo
- Formats de fichiers : Jpeg, Raw (Pef/DNG) 14 bits, MOV
- Protection du boîtier : oui (-10°à 40°)
- Stabilisateur : oui sur cinq axes
- Wi-Fi : Transfert de fichiers et déclenchement à distance
- GPS : oui
- Montures : Pentax KAF2, KAF3, KAF et KA
- Mise au point  : Safox 12, 33 collimateurs dont 25 en croix
- Mesure de l’exposition : TTL sur 86 000 zones RGB, pondérée centrale, spot
- Balance des blancs : Auto, auto multizone, préréglée (10), mesurée (3), kelvin (3)
- Compensation d’exposition : +/- 5 IL par 0,3 IL
- Vitesse : 1/8 000 à 30 s , B, T
- Rafales : 4,4 im/s (environ 70 Jpeg ou 17 Raw à pleine définition) ; 6,5 im/s en mode recadrage APS-C
- Flash intégré : -
- Visée : Reflex 100 %, 0,70x, dégagement 20,6 mm
- Moniteur : LCD 3,2 pouces, 1,037 Mpts, orientable
- Stockage : 2 x SD/SDXC (UHS-I)
- Interfaces : USB 2, HDMI non compressée, accessoires, micro, casque, griffe flash, synchro X
- Alimentation : accu Li-Ion D-LI90 (autonomie annoncée de 760 images pour une charge)
- Dimensions / Poids  : 136,5 x 110 x 85,5 mm / 1010 g (avec accu et carte)

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