C’est un classique. Un ouvrage à posséder absolument. Robert Capa : la collection, rassemble pas moins de 937 clichés, sélectionnés pendant près de deux ans par le frère de l’illustre photographe, Cornell Capa, parmi plus de 70 000 négatifs. Les images sont présentées de manière chronologique. De novembre 1932, lors de son premier reportage de Capa à Copenhague, où il photographie Léon Trotski, jusqu’en mai 1954, date de sa mort en Indochine. Soit vingt-deux ans de carrière, d’une formidable intensité.

Le mythe Capa

L’épopée de Bandi, cet immigré hongrois sans le sous devenu Robert Capa, l’un des plus grands photographes du siècle précédent, est tout simplement fascinante. La préface passionnante de l’historien Richard Whelan en retrace les grandes lignes. Son arrivée à Paris. Sa rencontre avec Cartier-Bresson. Comment il devient Robert Capa. Ses images fracassantes prises pendant la Guerre d’Espagne. Comment son expérience là-bas a inspiré son ami Ernest Hemingway, qui écrira Pour qui sonne le glas. Sa relation avec l’actrice Ingrid Bergman. Les photos floues du débarquement des Alliés à Omaha Beach, en juin 1944. Ses réticences à se rendre en Indochine, où il trouve la mort dix ans après.

« Capa savait chercher et utiliser ce qu’il trouvait. Il savait, par exemple, qu’on ne peut pas photographier la guerre car elle n’est presque qu’émotion. Mais cette émotion, il parvenait à la saisir en photographiant les coulisses. Il pouvait ainsi traduire l’effroi de tout un peuple à travers le visage d’un enfant. Son appareil captait l’émotion et la retenait. »

Un hommage signé de l’écrivain américain John Steinbeck, qui souligne la justesse de l’œuvre de Capa. Ce dernier se considérait exclusivement comme un photojournaliste. Mais au regard de son travail, le terme semble réducteur. Son soucis d’être toujours au plus près du sujet a révolutionné la pratique de la photographie. La marque d’un grand artiste.

 Robert Capa : la collection
 Éditions Phaidon
 571 pages
 38 €