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MBP Nikon

Sigma 18-35 mm f/1,8 DC Art : Prise en main

Materiel
02/05/2013 | SEPULCHRE Jean-Marie

En dévoilant le 18 avril dernier son 18-35 mm f/1,8 pour capteur APS, Sigma a créé la surprise. Après une rapide prise en main, nous partageons avec vous nos premières impressions.

Le 18-35 mm f/1,8 DC Art est exceptionnel pour plusieurs raisons. Tout d’abord parce que jusqu’à présent, les zooms photo les plus lumineux étaient les modèles f/2 pour 4/3 et micro 4/3. Mais également parce qu’en format APS ou 24 x 36 les zooms pro sont limités à « f/2,8 constant ». Si l’on considère que la focale standard équivaut à 43 mm en 24 x 36, le nouveau Sigma correspondrait à un 27-52,5 mm sur un appareil à capteur APS Nikon, Pentax, Sigma et Sony et à un 28,9-56 mm sur un APS Canon. Ce serait donc un transstandard assez court. Mais la comparaison avec les classiques 18-55 mm f/3,5-5,6 n’est pas pertinente. Il faudrait plutôt se souvenir des Sigma fixes du siècle dernier, les 20, 24 et 28 mm ouverts à f/1,8 qui avaient fait sensation à l’époque, mais ne sont malheureusement plus à la hauteur des capteurs numériques haute définition d’aujourd’hui.

Nous avons eu la chance de prendre en main un prototype de ce nouvel objectif. Bien que de présérie, il disposait de la flatteuse finition de la série « Art », avec un aspect noir mat légèrement satiné. Quant aux bagues de caoutchouc finement strié, elles sont très fluides à la fois dans le mouvement de zoom et pour la mise au point manuelle. L’objectif est construit comme le 35 mm testé dans notre numéro 55, avec un nouveau matériau synthétique TBC (thermiquement stable), de l’aluminium et une baïonnette en laiton chromé.
Le poids de 810 g est le résultat d’une construction sérieuse. L’objectif reste néanmoins bien équilibré. Il jouit d’une mécanique interne : il ne change de longueur ni pendant le changement de focale ni pendant la mise au point. Est-ce trop lourd ? Je suis mauvais juge, car j’aime le matériel dense, qui tient bien en main. Comparé au Nikkor 17-55 mm f/2,8, qui affiche 755 g sur la balance, rien de déstabilisant. Avec un SD1 Merill qui pèse 790g, l’ensemble est homogène et équilibré, mais il risque de ne pas présenter le même ressenti avec un Canon EOS 100D !

Sigma a revu le blocage du pare-soleil, qui profite d’un encliquetage plus ferme. Ce dernier possède désormais un marquage signalant l’objectif avec lequel il se marie. On salue cette excellente initiative, plus pratique et plus précise qu’une référence elliptique. En revanche, il n’y a toujours pas de joint antipoussières sur la baïonnette. Ce n’est pas gênant lorsque l’objectif est associé au SD1 Merill utilisé pour cette prise en main, le joint se trouvant du côté du boîtier. Mais pour les autres montures, il serait bien qu’il soit implanté côté optique.

Premières images

Le 18-35 mm dont nous avons pu disposer étant un modèle de présérie, nous n’avons pas été autorisés à publier les photos réalisées lors notre prise en main. Nous n’avons cependant pas résisté à la tentation de faire quelques essais de prise de vue. Seul frein à notre envie de tester rapidement les performances de l’objectif, le buffer du SD1 Merrill s’est montré très lent, les trois couches de couleur du capteur Foveon générant des fichiers de 45 Mpxl. Nous ne manquerons évidemment pas de comparer les mesures de l’ensemble Sigma avec des capteurs plus classiques à matrice de Bayer, dès que nous disposerons d’un objectif aux normes de la série. Normes d’autant plus importantes que chaque exemplaire des Sigma Art est vérifié au banc en sortant d’usine.

Nos quelques essais ont été plus qu’encourageants. Quelques images de briques à pleine ouverture ont permis de constater de bonnes aptitudes dans les angles de l’image à 18 mm comme à 35 mm à pleine ouverture. En fermant le diaphragme, le piqué augmente et des effets de matière très saisissants sont amplifiés – mais c’est là la signature du capteur –, donnant un certain aspect de relief à l’image.

Outre le reportage en faible lumière où elle fera merveille, la grande ouverture est aussi très utile pour procurer un bokeh harmonieux dans les arrière-plans, malgré un angle large qui privilégie la profondeur de champ. Évidemment, faire un portrait à pleine ouverture condamne à faire la netteté sur un seul œil. On sera donc plus à l’aise en fermant à f/2,8 ou f/4. On bénéficie alors du diaphragme à neuf lames pour avoir des arrondis dans les marques de flou.

Nous avons pris le soleil dans le champ à ouverture réduite, pour tester les performances du traitement de surface des lentilles. Exception faite des prises de vues avec le soleil en face, nous n’avons quasiment jamais constaté d’effet parasite.

En macro, le 18-35 mm Sigma permet de s’approcher à 28 cm du plan optique à toutes les focales. Il est possible réaliser des gros plans assez saisissants avec une profondeur de champ encore plus réduite qu’avec l’excellent 17-70 mm de la même marque, dont le test sera au sommaire de notre numéro 56, à paraître dans quelques jours.

Premier avis

L’objectif de présérie bénéficie d’une finition et d’un maniement méritant tous les éloges. Après une heure de manipulation, notre premier sentiment est très positif. Pour l’instant nous ne pouvons parler de coup de cœur en raison du tarif toujours secret de ce 18-35 mm. Si la qualité de l’objectif nous a enthousiasmés, nos conclusions pourraient être modulées par un tarif excessif. Toutefois, si Sigma décide in fine de s’aligner sur le prix des zooms pro 24 x 36, nul doute que ce 18-35 mm f/1,8 va faire grand bruit.

- Le site de Sigma

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