Le fabricant japonais dévoile les premiers compacts à optiques interchangeables dotés d’un capteur plein format. Avec à la clé, des caractéristiques et un tarif qui ont de quoi faire frémir les reflex 24 x 36. Au passage, le terme NEX disparaît du jargon Sony : les deux modèles sont bien des Alpha, mais en monture E…
Les A7 et A7R rejoignent les A99 et RX1/RX1r, dans la catégorie des appareils photo numériques Sony 24 x 36. Ils deviennent les premiers compacts hybrides à embarquer un tel capteur. Le terme « compact » est important, car on peut considérer le Leica M, lui aussi plein format, comme un modèle hybride.
En toute logique, les A7/A7R héritent de caractéristiques et fonctions propres aux modèles cités, et bien sûr aux NEX-6 et 7. La principale différence entre les A7 et A7R se situe au niveau du capteur : le premier offre 24 Mpxl, tandis que le second, dénué de filtre passe-bas, embarque 36 Mpxl, avec les mêmes photodiodes que les Nikon D800/D800E, mais de nouvelles microlentilles pour une meilleure orientation des rayons lumineux en bord de capteur, compensant le faible tirage des montures E.
Ces deux boîtiers Alpha, et non plus NEX, reprennent des caractéristiques entrevues sur d’autres appareils Sony experts, aussi bien parmi les compacts que les reflex SLT ou hybrides. Le design s’apparente ainsi à celui du RX1, auquel on aurait ajouté la poignée et l’écran du NEX-7, et greffé le viseur de l’A99 : c’est bien la dalle Oled de 2,36 Mpts du reflex SLT plein format qui officie.
Le châssis, en alliage de magnésium, s’il ressemble à celui du RX1, est estampillé « tout temps » par Sony, ce qui signifie qu’il est protégé contre les intempéries. L’ergonomie rappelle celle du compact plein format, à commencer par le barillet de réglages de prise de vue et le correcteur d’exposition, situés sur le dessus de l’appareil. Au dos, on note l’ajout d’un levier autour de la touche AEL, pour basculer entre les modes AF et MF, ainsi qu’une couronne de réglages plus large que sur le RX1. Sony a procédé à un petit jeu de chaises musicales au niveau de l’intitulé des touches — neuf d’entre elles peuvent être personnalisées, dont trois entièrement, parmi quarante-cinq fonctions —, la principale différence étant l’absence de sigle dédié au flash, les A7 et A7r en étant dénués. Il faudra passer par la griffe universelle pour bénéficier d’un éclairage d’appoint. Au niveau de l’interface, Sony annonce avoir procédé à une fusion entre les menus des NEX et des Alpha, la navigation reposant sur des onglets.
Les deux boîtiers adoptent un processeur BionZ X censé améliorer le rendu des détails et compenser la diffraction. Au niveau de la sensibilité, la plage est nativement comprise entre 100 et 25 600 Iso. Elle peut être étendue de 50 à 51 200 Iso.
Outre la définition, l’A7 et l’A7R diffèrent au niveau du système autofocus : le premier repose sur un AF hybride à détection de phase (qui se fait directement sur le capteur principal, avec 117 points) et de contraste (25 points), tandis que l’Alpha 7R est seulement doté d’une détection de contraste. L’Alpha 7 est ainsi légèrement mieux armé pour la photo d’action avec un mode Rafale à 5 im/s contre 4 im/s à l’A7R.
Sony annonce également avoir développé une fonction s’appuyant sur la détection de visages : en appuyant sur une touche au dos du boîtier, une qu’un visage est détecté, un carré blanc apparaît automatiquement sur l’œil le plus proche pour confirmer la mise au point. Les A7 et A7R y ont droit.
La dernière différence entre les deux boîtiers est anecdotique : l’A7 accuse une dizaine de grammes de plus sur la balance que l’A7R…
Les vidéastes seront aux anges, car ces boîtiers ont droit au même régime que l’Alpha 99 : ils filment en 1080p à 60, 50, 25 ou 24 im/s. Surtout, ils sont dotés de prises micro (en plus du micro stéréo intégré) et casque, pour le retour son, avec des vumètres. Une première sur un COI Sony. Il est en outre possible de filmer sur un enregistreur externe, via la sortie HDMI, sans compression.
Important, les deux boîtiers bénéficient d’une fonction Wi-Fi (NFC), avec la possibilité d’acquérir des applications, comme sur les NEX-6 et 5T et de les contrôler sans fil via un smartphone ou une tablette. Une petite déception pour conclure : Sony annonce une autonomie de 270 clichés avec l’accu NP-FW50, qui officie sur les NEX, en mettant, le viseur à contribution (340 par l’écran LCD). C’est peu pour des boîtiers de cet acabit…
Les A7 et A7R sortiront mi-novembre, aux tarifs respectifs de 1500 et 2100 € (boîtiers nus). L’A7 sera proposé à 1800 € en kit avec le 28-70 mm stabilisé signé Sony. Lire la présentation sur les optiques en monture E développées pour ces deux boîtiers ici.
Sony envoie un sacré message à Canon et Nikon. Alors que l’on espérait, lorsque les rumeurs de tarifs aux alentours de 1500 € frémissaient en amont des sorties des EOS 6D et D600, c’est finalement Sony qui y parvient, avec les Alpha 7 et Alpha 7R. Certes, il s’agit de compacts hybrides et non de reflex. Il n’empêche, ces A7 et A7R, sortes de mélange entre les NEX-7, RX1 et A99, promettent beaucoup sur le papier. La qualité du viseur électronique de ce dernier ne fait pas débat, même si les chantres de la visée reflex peuvent demeurer sceptiques. Le seul point noir est bien sûr la gamme optique, pour l’instant insuffisante, même si Sony annonce une dizaine de modèles d’ici fin 2014.
Mais en étant le premier fabricant à proposer un COI plein format, Sony fait preuve, une nouvelle fois, d’une belle audace. Pas sûr, cependant, que les possesseurs de RX1/RX1R accueillent ces NEX avec le sourire. Même si, dans les faits, le tarif d’un A7 avec une focale fixe Zeiss ne devrait pas être très loin du compact 24 x 36 de Sony, dénué de viseur. Quant à la dénomination, il faudra un temps d’adaptation pour s’y faire : fini les NEX. Il n’existera que des boîtiers Alpha, plein format ou APS-C, en montures A ou E…