Les premiers essais effectués avec le dernier-né de la gamme Cyber-shot attestent d’évolutions réelles par rapport au précédent modèle, à commencer par une polyvalence accrue… mais aussi de quelques régressions, parfois surprenantes.
On ne peut pas vraiment parler de remplaçant. Sony propose toujours à son catalogue tous les RX100 sortis depuis 2012. Ce Mark VI se positionne ainsi au dernier étage de la tour, où il fait même plutôt figure de boîtier complémentaire du RX100 V, ce dernier étant pourvu d’un zoom plus lumineux, soit un 24-70 mm f/1,8-2,8. Alors que le Mark VI inaugure un 24-200 mm f/2,8-4,5 en équivalent 24 x 36. Focus sur les principales différences.
Changement de philosophie. Le RX100 VI troque le transstandard lumineux de ses aînés pour un zoom de plus grande amplitude. Mais là où Panasonic propose un 24-360 mm f/3,3-6,3 sur son TZ200, compact Lumix à capteur 1 pouce, Sony la joue plus modeste, misant sur un 24-200 mm f/2,8-4,5. En s’appuyant sur une stabilisation optique, censée faire gagner quatre vitesses, d’après la marque nippone. Mais le fait de passer d’un 24-70 mm à un 24-200 mm accroit nettement la polyvalence du boîtier et le place dans la catégorie des modèles susceptibles de séduire les voyageurs en quête d’un appareil « tout-en-un ».
Même longueur, même hauteur. Seule l’épaisseur du Mark VI accuse quelques millimètres et grammes en plus par rapport à la génération précédente : 42,8 mm et 301 g ; contre 41 mm et 299 pour le Mark V.
Toujours pas de grip en façade. Il existe un accessoire optionnel, compatible avec la série RX100, que l’on aimerait bien voir figurer parmi les éléments fournis dans la boîte… Quant à la construction, certes de bon aloi, elle ne bénéficie toujours pas de joints d’étanchéité. Pour un appareil vendu 1 300 € et visant les voyageurs, c’est dommage.
Il aura fallu attendre la sixième génération de RX100 pour que le LCD soit pourvu d’une fonction tactile. Sony n’a pas été plus réactif sur les A7, puisque seuls les écrans des A9, A7R III et A7 III y ont droit.
Il est ainsi possible de faire la mise au point (tout en ayant l’œil dans le viseur, le LCD faisant office de trackpad), voire déclencher, sans le moindre bruit, en tapotant l’écran. En revanche, pas de navigation du bout du doigt dans les menus, ni d’usage en mode Lecture.
Orientable sur la série RX100 depuis le RX100 Mark II, l’écran LCD gagne en agilité par rapport au Mark V : il est toujours possible de l’articuler à 180° vers le haut, mais désormais, il peut être incliné à 90° vers le bas. Étonnant en revanche, la définition a été revue à la baisse, passant de 1,22 Mpts à 921 kpts. Sans que Sony fournisse plus d’explication.
Le viseur Oled est identique à celui du Mark V. Définition de 2,36 Mpts et grossissement 0,59x en équivalent 24 x 36. Cependant, son extraction s’avère plus intuitive sur le Mark VI : en l’appelant via le curseur dédié sur le flanc gauche de l’appareil, il est immédiatement opérationnel. Nul besoin de l’ouvrir comme un tiroir dans un second temps, comme c’est le cas sur le Mark V. L’extraction met l’appareil sous tension. Il est possible de choisir dans un menu si l’on souhaite que l’appareil s’éteigne lorsqu’on range le viseur.
Il ne s’agit pas du mode vidéo. Mais bien de la cadence, qui passe donc de 20 im/s sur le Mark V – qui faisait jeu égal avec l’A9 – à 24 im/s sur le Mark VI. Avec une mémoire-tampon qui engrange quelque 233 vues en Jpeg. La digestion des fichiers ne gèle pas l’accès aux menus et n’empêche pas de déclencher à nouveau (seul l’accès aux modes de prise de vue, sur la gauche du pad, est alors proscrite).
Par contre, la limitation à la norme UHS-I, pour ce qui est de la compatibilité avec les cartes SD, est surprenante, dans ces conditions. D’aucuns n’auraient que faire d’une rafale à 24 im/s, il existe deux voies intermédiaires, plus « humaines », respectivement à 10 et 3 im/s.
Cet aspect figurera d’emblée parmi les points à surveiller, lors de notre test. Mais les premières heures passées avec le RX100 VI n’augurent pas de miracles. La batterie NP-BX1 est reconduite. Avec une autonomie annoncée à 240 vues (avec le LCD) ou 220 (avec le viseur) par Sony selon les normes CIPA, nous regrettons toujours l’absence d’un chargeur indépendant dans la boîte : il faudra mobiliser l’appareil pendant le temps de charge en USB.
Du coup, nous conseillerons d’emblée d’investir dans une seconde batterie et un chargeur secteur, ce qui allonge la facture d’une bonne centaine d’euros. Mais sera indispensable pour ne pas être pris de court en déplacement, surtout dans l’optique de sessions vidéos, de sollicitation du mode Rafale, de partages récurrents avec l’application PlayMemories Mobile ou de recours systématique au viseur extractible…
Sony persiste et signe. Il n’est toujours pas possible d’éditer les fichiers bruts sur le boîtier. Étonnant, sur un boîtier à vocation experte, alors qu’on pourrait changer de format (1:1 par exemple) ou de colorimétrie, et partager des Jpeg ainsi travaillés, vers Play Memories Mobile ; en l’état, il est toutefois possible de transférer des fichiers Raw vers l’application.
Voilà un absent remarqué ; après avoir été intégré sur les RX100 IV et V, le filtre ND 3 disparaît sur le RX100 VI, sans la moindre justification de la part de Sony. Autant il sera possible, en prise de vue fixe, de solliciter le mode électronique (1/32 000s) en cas de trop forte luminosité, alors que l’obturateur mécanique culmine seulement à 1/2 000s ; autant en vidéo, un filtre ND reste indispensable pour avoir une marge de manœuvre suffisante au niveau des réglages, notamment l’ouverture.
C’est la grande question. Le RX100 VI vise les grands voyageurs et photographes experts souhaitant bénéficier d’un boîtier de poche polyvalent, tout en conservant une bonne qualité d’image. Et sur le papier, ce modèle constitue un intéressant compromis, avec son nouveau zoom 24-200 mm f/2,8-4,4. Mais le tarif de 1 300 € le place hors de portée de la majorité des utilisateurs… qui du coup, lorgneront vers les générations antérieures de RX100, toujours au catalogue, et dont la plupart des caractéristiques demeurent tout à fait au goût du jour (le RX100 III n’est par exemple pas dépassé). Reste que l’optique du RX100 VI en fait un membre à part, parmi les autres modèles de la série. Nous aurions tout de même préféré un tarif situé sous le millier d’euros…
Nous devrions recevoir un exemplaire définitif du boîtier très rapidement ; rendez-vous dans notre numéro double estival (numéro 108, en kiosque mi-juillet) pour un test complet, aussi bien dans le domaine de la photo que de la vidéo.