Sony a annoncé ce jour la commercialisation en mars de son nouvel objectif grand-angle très lumineux en monture E au format 24 x 36, le 20 mm f/1,8 G. Nous avons eu la chance de pouvoir le prendre en main quelques jours avant cette annonce et nous avons même bénéficié d’un rayon de soleil pour le confronter à notre test de briques en plus du test de mire.
Sony diffuse trois gammes en monture E, les optiques de base, les hauts de gamme G, et les très hauts de gamme GM, mais l’on dispose aussi d’optiques Zeiss. En très grand-angle de focale fixe on ne disposait jusqu’alors que du 24 mm f/1,4 GM, et même si le 12-24 mm f/4 est d’excellent niveau sa luminosité est limitée. Pour du reportage un peu choc en faible lumière, ce 20 mm f/1,8 a donc beaucoup d’atouts et il est aussi une opportunité pour le tournage vidéo dans des conditions délicates.
Construit très soigneusement avec des joints d’étanchéité, malgré un poids qui reste contenu (373 g), il comporte un autofocus silencieux et précis et une bague de diaphragme « à l’ancienne » dont les cliquets peuvent être déverrouillés pour des fondus au noir en mode cinéma. L’autofocus est aussi débrayable par un commutateur, on peut opérer en mise au point manuelle sans passer par le menu du boîtier. La formule optique est constituée de quatorze lentilles en douze groupes. Il est livré avec son pare-soleil, ses bouchons, et un étui souple. Il sera commercialisé en avril au prix estimé de 1100 €.
Nous avons opéré nos mesures habituelles sur mire avec le logiciel DxO Analyzer v.7, l’objectif étant utilisé avec un boîtier A7 R III de 42 millions de pixels et les fichiers Raw traités par défaut (tirage pour papier brillant, netteté standard) par Lightroom classic. Le piqué est superlatif au centre et en zones de tiers dès la pleine ouverture, il est très bon sur les bords, mais en retrait dans les angles jusqu’à f/2,8 où il devient excellent. Carton plein pour le reportage donc, et l’on peut penser que l’on fera rarement du paysage à pleine ouverture. En vidéo cadrée 16:9, les angles sont de toute façon en dehors de l’image. Entre f/4 et f/8, le piqué est superlatif sur tout le champ et reste de haut niveau à f/11. On évitera f/16, car la diffraction diminue le rendement, avec une telle focale la profondeur de champ sera déjà impressionnante sans autant fermer le diaphragme.
Malgré la correction automatique on note un léger assombrissement dans les angles à pleine ouverture (0,6 IL) qui disparaît en fermant à f/2,8, mais en revanche la distorsion reste très discrète avec une valeur de -0,08 % peu discernable en pratique. L’aberration chromatique est très bien contenue avec une frange maximale de 0,6 pixel.
Bénéficiant d’un beau soleil pourtant rare en février 2020 en Normandie, le test confirme le niveau superlatif du piqué en zone centrale dès la pleine ouverture. On note que les détails des angles présentent un aspect un peu « tremblé » à 100 % écran, mais on observe là des détails d’une image beaucoup plus grande qu’elle ne le serait imprimée à 254 points par pouce. En pratique, ce défaut n’apparaît pas sur un tirage A3+. En fermant à f/5,6, la qualité de détails dans les angles devient du même niveau que celle du centre.
Avant de quitter notre scène de test nous avons opéré à faible distance et pleine ouverture, malgré la grande profondeur de champ d’un 20 mm le flou arrière est important.
Formule optique : 14 lentilles en 12 groupes (2 Asph, 3 ED)
Distance minimale de mise au point : 0,19 m
Filtre : 67 mm
Diaphragme : 9 lamelles circulaires
Motorisation : Oui
Stabilisateur : -
Joint d’étanchéité : Oui
Dimensions : 73,5 x 84,7 mm
Poids : 373 g
Accessoires : pare-soleil, bouchons, housse
Fabrication : Thaïlande
Monture : Sony E
Prix : 1100 €
Retrouvez l’intégralité de notre test avec le verdict complet dans notre numéro 124, en kiosque mi-mars.