Ses images sont régulièrement à l’honneur lors du festival annuel international de la photo animalière de Montier-en-Der. Son site ravira les amateurs, nombreux, de son travail. Un voyage inoubliable dans l’hémisphère nord.
Le ton est donné dès l’introduction. L’œuvre de ce « wildlife photographer » respire la fraîcheur et la pureté. L’interface du site, entièrement blanche, rappelle les vastes étendues de Sibérie, d’Alaska ou du Canada, terres photographiques de prédilection de Vincent Munier. Le programme est alléchant : sept portfolios sont disponibles, tous généreux en images.
Deux font chambre à part. Abyssinie est consacré aux loups (appelés chacals rouges par les autochtones) qui peuplent les haut plateaux de cette région d’Ethiopie. Vosges constitue un hommage à la terre natale de Vincent. La plupart des clichés sont signés Munier père, également photographe.
Mais les images les plus époustouflantes viennent du froid. Nebulosa est le nom de la chouette lapone. On la voit évoluer dans des décors crépusculaires, au cœur de la forêt boréale finlandaise noyée dans la brume. Ovibos est une galerie touchante, mettant en scène le bœuf musqué, un mammifère qui semble tout droit sorti de l’ère préhistorique.
Quant à la série Nyctea, elle est tout simplement féérique : Vincent Munier a suivi la chouette harfang pendant une quinzaine de jours, au Canada, dans un décor on ne peut plus épuré. Pas le moindre signe de présence humaine. Quelques rares apparitions végétales. Ces portraits sont saisissants, tant le plumage de la chouette se fond dans cet univers blanc.
Les deux derniers portfolios, Kobalan et Kamtchatka, proposent des images directement liées à l’actualité du photographe, dont le dernier livre, Kamtchatka, la vie sauvage aux confins du monde, est sorti au mois d’octobre (Éditions de La Martinère). Vincent Munier s’est rendu à plusieurs reprises sur cette péninsule de 1 250 kilomètres, située sur la côte orientale de la Russie. Et pas seulement pour photographier les Kobalan (ours bruns, dans le langage des peuples nomades). Il a vécu avec les Évènes, l’une des quatre tribus qui peuple encore cette région. « Jamais je n’avais été confronté à de telles immensités sauvages, jamais je n’avais entendu avec autant d’intensité le chant du vivant », confesse-t-il. Car, on a parfois tendance à l’oublier, la vie sauvage (wildlife dans le jargon photographique) n’est pas un thème exclusivement réservé aux animaux. Le travail de Vincent Munier est le symbole de cette osmose encore possible entre l’être humain et la nature.
Crédits photos : Vincent Munier
Kamtchatka, la vie sauvage aux confins du monde
Éditions de La Martinière
160 pages
28 x 24 cm
39 €
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