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10 Conseils pour débuter

technique
03/05/2009 | Arnaud Frich

Tout savoir pour réaliser des images panoramiques. Techniques, matériels, retouche, assemblage... un dossier complet réalisé par la rédaction de MDLP !

Le plus grand spécialiste français donne des pistes pour s’initier à la photo panoramique. Ou comment élargir son point de vue !

- 1.Choisir le format panoramique


Ceux qui ont connu la photographie panoramique argentique savent qu’il existait deux grandes catégories de format. Un format moyennement allongé, en général dans un rapport hauteur/largeur de 1/3, qui est aujourd’hui très connu puisque même les chaînes de magasins hypermarchés vendent des cadres au format 33 × 90 cm. Dans ce format d’image, on trouvait des aficionados du fameux XPan - photos rectilinéaires sans rotation de l’objectif - ou du célèbre Noblex 135 - photos courbes à cause de la rotation de son objectif. Le deuxième format était beaucoup plus allongé puisqu’il s’agissait d’un rapport 1/6 lorsque l’on photographiait sur 360° par rotation complète de la tourelle qui supporte l’objectif.
Le format panoramique était imposé par le choix de l’appareil photo panoramique que l’on choisissait. Avec l’avènement du numérique et de l’assemblage d’images, le format dépendra du nombre de photos que l’on collera ensemble et son choix devient donc pratiquement infini. Aucun format n’est imposé. Si beaucoup de photographes sont d’accord pour dire que le format panoramique commence au rapport 1/2, il peut être judicieux de choisir un format qui vous va bien et d’essayer de réaliser des séries dans ce même format. Puisque la liberté du format est total, le pouvoir de décision du photographe redevient très important, si l’on considère, comme moi, qu’une série de photos panoramiques de même format est plus agréable à regarder qu’une succession de formats différents.

- 2. Angle de champ


Il y a deux écoles : ceux qui pensent que la photo panoramique commence avec un angle de champ réellement panoramique et ceux qui pensent que la photo panoramique n’est qu’une affaire de format. Dès l’instant que la photo est présentée dans un format allongé, ils pensent être en présence d’une photographie panoramique. Et effectivement, une photo réalisée au téléobjectif mais recadrée en haut et en bas pour lui donner un format panoramique peut difficilement être considérée comme autre chose qu’une photo panoramique. Chacun se fera sa propre religion même si une photo allongée englobant un vaste angle de champ mettra tout le monde d’accord !


- 3.Choix de l’optique et de la focale

Il est important de distinguer deux choses différentes : le choix de l’objectif pour ses qualités et le choix de la focale pour le rendu final. En photographie panoramique par assemblage, puisque l’on colle plusieurs photos ensemble la qualité de l’image sur les bords de chaque photo peut devenir cruciale si l’on cherche à réaliser des panoramas qui seront fortement agrandis. Il est évident que sur des petites photos visibles uniquement sur Internet, ces défauts seront peu gênants ni visibles. Aujourd’hui, avec un début de démocratisation des reflex à plus de 20 Mpxl, ces défauts deviennent préoccupant car les meilleurs logiciels d’assemblage ne les corrigent pas toujours. Il ne faut en effet jamais oublier au moment du choix de son objectif - quand on a le choix car bien souvent on utilisera son ou ses zooms - on va coller ensemble la partie la plus fragile de chaque photo , ses bords. Ici se concentre le vignetage, le chromatisme, la perte progressive de netteté et le plus important d’entre eux, les distorsions. Avec l’expérience, je remarque que les focales fixes sont à privilégier... mais sans règles précises.
Juste une remarque quant à la focale utilisée : plus la focale est courte et plus en une photo panoramique on pourra montrer de choses en vertical… mais moins on fera un choix dans son cadrage ! C’est déjà impressionnant, ce que l’on peut montrer avec une focale de 35 mm placée en vertical. Avec les focales plus courtes les déformations courbes deviennent très, - trop ? - prononcées. Et est-ce que le photographe doit tout montrer ou choisir d’isoler une partie : sa vision du monde ?

- 4.Point de rotation idéal

Pour réaliser une photo panoramique par assemblage, on a besoin de tourner son appareil photo progressivement en veillant à conserver environ 20 % à 30 % de recouvrement entre deux photos consécutives. C’est dans cette zone que se fera la superposition des détails et l’harmonisation des couleurs ou des différences de lumières éventuelles au moment de l’assemblage. Or, quand on tourne son appareil photo sans faire attention, on change progressivement le point de vue, de quelques dizaines de centimètres la plupart du temps et, sans s’en rendre vraiment compte. Ce changement de point de vue, également appelé changement de perspective ou de parallaxe, introduit petit à petit un décalage du premier plan par rapport au second plan de la photo. Le logiciel d’assemblage ne sait alors plus s’il doit assembler correctement le même détail présent au premier plan ou au second sur les deux photos. Cela se traduit par une zone de flou sur la photo finale, d’autant plus visible que l’on travaille en haute résolution. Il existe donc un point de rotation idéal où l’appareil photo peut tourner sans changer d’un millimètre le point de vue pour un assemblage parfait de tous les plans : c’est la pupille d’entrée de l’objectif, plus connue sous le nom de point nodal. Il faut donc, idéalement, que la pupille d’entrée de l’objectif soit placée juste au dessus de l’axe de rotation de la rotule.

- 5.Rotule ou pas ?

Il ressort du paragraphe précédent que l’appareil photo ne peut pas être posé directement sur sa rotule classique car, alors, l’appareil photo ne pourra pas tourner autour de ce point de rotation idéal. Des problèmes de raccords, surtout sur les photos haute définition, ont de fortes chances d’apparaître et sont malheureusement très pénibles à corriger. Pour ce faire, les fabricants de matériel photo on inventer une rotule spéciale : une rotule panoramique. Elle possède souvent une base crantée, deux réglettes coulissantes perpendiculaires et graduées et enfin un bras vertical pour maintenir l’appareil photo verticalement. À l’aide des deux réglettes, il ne reste plus qu’à trouver la pupille d’entrée de son objectif - à une focale donnée si c’est un zoom - et la placer juste au dessus de l’axe de rotation. Grâce aux graduations des réglettes il sera très facile de replacer l’appareil photo dans la position idéale sans la rechercher à chaque fois. Cette rotule, pas indispensable mais tellement pratique, permettra d’avoir une certaine productivité si la lumière est belle toute en garantissant un résultat superbe - du moins d’un point de vue technique ! - et répétitif.

- 6.Taux de recouvrement
Pour coller deux photos ensemble, les plus performants des logiciels d’assemblage d’aujourd’hui n’ont besoin que de 10 à 15 % de recouvrement. Mais dans la pratique, il est préférable de choisir un recouvrement de 30 %, afin de pouvoir laisser au logiciel suffisamment de latitude, non seulement pour coller les détails ensemble, mais également pour réaliser une belle harmonisation, notamment dans les ciels. Avec un logiciel d’assemblage professionnel comme AutoPano Pro, qui réalise particulièrement bien cette étape de fusion entre les photos consécutives, il va ainsi être possible de bien coller des photos de ciels où la luminosité aurait pu changer un peu entre deux photos, notamment au moment du crépuscule. Cela sans montrer une "jolie" zone sombre en plein milieu de la dite zone de recouvrement sur la photo panoramique finale.

- 7.Paramètres de prise de vue

Selon le logiciel d’assemblage que vous allez utiliser et selon que vous travaillez en format Jpeg ou Raw, il va falloir être plus ou moins vigilant sur les paramètres de prises de vue. Pour résumer, il faut éviter de travailler en automatique ! En premier lieu, il convient de désactiver la mise au point automatique. S’il devait y avoir une petite différence de mise au point entre deux photos consécutives, le logiciel verrait cela comme un très léger changement de focale - même sur une focale fixe - et la qualité d’assemblage s’en ressentirait, surtout pour les panoramas grands formats. Je remarque au passage que même des boitiers compacts aujourd’hui possèdent beaucoup de pixels ! En second lieu, il convient d’exposer ses photos plutôt en mode manuel pour éviter le plus possible les grosses différences d’exposition entre deux photos, plus compliquées à rectifier avec de nombreux logiciels d’assemblage. Il en va de même avec la balance des blancs sauf si on travaille en Raw. Certains logiciels d’assemblage sont capables de très bien rattraper de petites différences de luminosité entre deux photos et cela peut être bien utile pour légèrement sous exposer la partie en plein soleil de votre panorama et surexposer la partie plus à l’ombre mais toujours en respectant cette règle : jamais plus d’un tiers de diaphragme entre deux photos consécutives. Je rappelle que tous les logiciels ne sont pas égaux devant se confort d’exposition.

- 8.Jpeg ou Raw

Comme en photo classique, le format Jpeg permet de travailler plus vite car avec des photos tout de suite utilisables mais avec beaucoup moins de souplesse en post-traitement qu’avec le format Raw. Ce n’est plus aujourd’hui seulement un cliché. Le format Raw permet d’atteindre un niveau qualitatif notablement supérieur au format Jpeg. Il est par exemple très facile et très rapide de travailler en même temps une série de photos prises en Raw pour corriger le vignetage, le chromatisme ou d’harmoniser une balance des blancs. Les gains en productivité tout en visant la qualité maximum sont tangibles.

- 9.Jpeg, Tiff ou PSD ?

Lors du rendu final, seuls les formats Tiff ou PSD permettent de rendre la photo panoramique finale en multi-calques afin d’effectuer plus facilement d’éventuelles retouches, quelque soit leur origine d’ailleurs. En effet, chaque photo ayant permis de réaliser le panorama se retrouvera sur son propre calque et, à l’aide du masque de fusion qui lui sera associé : il sera alors très simple d’effectuer localement de petites retouches. Il est également intéressant de noter que ces deux formats d’image permettent aussi de gérer le 16 bits ce qui est parfois très utile si les photos d’origines étaient également en 16 bits - donc à l’exclusion du Jpeg - et que l’on prévoit d’effectuer d’importantes retouches colorimétriques ou d’exposition.

- 10.Choix du logiciel



Aujourd’hui, il existe de nombreux logiciels d’assemblage ou de Plug-Ins comme dans le célèbre Photoshop et son Photomerge. De nombreuses solutions sont gratuites et souvent offertes avec l’appareil photo. Il est évident que si ces solutions peuvent rendre service dans certaines circonstances, elles ne peuvent remplacer une solution dédiée, voire pro pour celui qui souhaite réellement se lancer dans l’aventure singulière du panoramique par assemblage. Avec l’expérience, on remarque que certains logiciels peuvent sans problème faire illusion ponctuellement mais se retrouver complètement démunis si l’on sort des sentiers battus. Donc si dans votre cas, vous êtes satisfait, ne changez rien. Mais si vous souhaitez maîtriser votre affaire, il est conseiller de choisir un logiciel pro. AutoPano Pro fait clairement consensus aujourd’hui. C’est le meilleur logiciel d’assemblage du marché et il a le bon goût de ne pas coûter trop cher au regard de ses capacités. Il est en effet particulièrement performant en mode automatique et peut rendre la main en mode manuel. Autour de 100 €, c’est une gageure comparé à d’autre logiciel de retouche photo. Alors que dire de la prochaine version qui arrive en avril 2009 et que l’on peut d’ores et déjà essayer !

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