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La Finça Vigia

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28/05/2007 | Michel Lion


©Wilfrid Hoffacker / Journal photographique

Voilà maintenant quelques jours que nous découvrons Cuba. Nous sommes à nouveau dans la calle Obispo, nous sommes saisi par l’ardeur du soleil de plomb qui s’est installé sur La Havane. La ville continue d’étendre sous nos yeux ses scènes de rue qu’on ne peut s’empêcher de photographier. Les déclenchements s’accélèrent et les fichiers s’accumulent sur les cartes mémoires vite saturées au sens propre comme au figuré. L’appareil est porté tantôt à l’épaule, tantôt à la main, tantôt au fond du sac. Dans l’action, nous changeons souvent d’objectifs et de réglages et, comme toujours sur les appareils non professionnels, aucun verrou ne bloque la roue crantée du mode d’exposition. Le danger : changer de mode sans s’en rendre compte. Heureusement, la roue du GX-10 est assez ferme et ne tourne pas facilement mais en reportage intensif, pensez quand même à vérifier de temps en temps, que vous n’êtes pas passé par inadvertance en mode manuel ou en pose B. L’editing s’annonce fastidieux. Après quelques jours de reportages, plusieurs dizaines de gigas sont déjà stockés sur nos disques durs de sauvegarde et nous n’en sommes qu’au début.



©Bruno Caledini / www.studionature.com

Dans deux jours nous partirons pour Cayo Coco. 300 km de route nous seront nécessaires pour gagner cet îlot où Hemingway avait l’habitude de pêcher plusieurs semaines durant et où il mena dans les dernières années de sa vie une traque rocambolesque contre les sous-marins allemands. En attendant, nous nous dirigeons vers la Finca Vigia, cette demeure magnifique qu’il acquit en 1940 grâce aux droits d‘adaptation cinématographiques de « Pour qui sonne le glas », lorsqu’il décida de s’installer définitivement sur l’île. En pleine restauration, la villa est un pôle incontournable qui attire de nombreux touristes. Lorsque nous l’avons visitée, la maison était au cœur d’un important chantier de rénovation ce qui n’excluait pas un flot constant de visiteurs. Les différentes pièces ne sont visibles que de l’extérieur et se photographient obligatoirement par les fenêtres, ce qui rend tout travail sérieux assez délicat. Nous essayons bien de négocier quelque passe–droits pour obtenir de meilleures conditions de prise de vue, mais notre tentative tourne court quand la directrice des relations publiques nous annonce le prix à payer pour cela. Aucun intérêt. Nous nous contenterons d’images prises à la volée entre deux touristes et un échafaudage. Au fil des différentes pièces, nous découvrons d’immenses quantités de livres (+ de 5000), la célèbre machine à écrire restée à demeure sur une petite bibliothèque où Hemingway écrivait debout, des pantoufles traînant de manière ordonnée dans une pièce ornée de trophées qui rappellent l’inlassable chasseur qu’a été Hemingway durant toute sa vie. Le Pilar est en cale sèche au fond de la propriété. Tout près, quatre petites tombes rappellent le refuge qu’a représenté la villa pour 57 chats aujourd’hui disparus. Un peu plus loin apparaît la vaste piscine désormais asséchée où Ava Gardner se baignait nue. Autour, au milieu de quelques chaises blanches en fer forgé, semblent retentir le tintement des glaçons dans les verres de rhum et les rires fantomatiques de Gary Cooper, Jean Paul Sartre, la Duchesse de Windsor, ou Ingrid Bergman entourés de toreros célèbres ou de danseurs de flamenco.

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