Au grand salon des développeurs qu’Adobe tient du 18 au 20 octobre à Las Vegas, Lightroom fait scission avec lui-même. Une version CC à l’interface remodelée est associée à un nuage d’un téraoctet, au sein d’un nouvel abonnement, quand l’autre poursuit sa route sous appellation Classic CC. Les versions mobiles comme Photoshop CC évoluent à cette occasion.
Dire qu’il y a un nouveau Lightroom est vrai… mais pas tout à fait, car pour ce qui est du Raw et des outils de traitement, il est identique à l’ancienne version qui perdure sous l’appellation Lightroom Classic CC. Le dernier-né est « cloud centric », ce qui se veut dire « orienté nuage informatique ». Sur ordinateur sous macOS, Windows, sur terminal mobile tournant sous Android et iOS, plus une mouture Web accessible depuis un navigateur. Un don d’ubiquité qui, du point de vue présence, fait penser à Polarr.
On le trouve au sein de trois offres : deux versions du Creative Cloud pour la Photo, incluant Photoshop CC, les deux Lightroom pour respectivement 11,99 € mensuel avec 20 Go de stockage et 23,99 $ avec 1 To. Un autre abonnement, pour 11,99 €, s’appuie uniquement sur Lightroom CC et sur 1 To de stockage. Des capacités supérieures sont accessible moyennant finances.
Chaque fois avec les applications mobiles bien sûr, comme Adobe Spark pour raconter des histoires en photo, vidéo et texte ou Adobe Portfolio pour présenter ses images sur un site Web. Enfin, Photoshop évolue aussi, apportant principalement des améliorations de son compartiment créatif et une ouverture sur le nuage lié à Lightroom CC. Tout cela est dans la lignée de la philosophie d’Adobe : pouvoir éditer ses photos où que l’on soit, sur une grande variété de matériels. On verra aussi que l’intelligence artificielle, Adobe Sensei, est mise à contribution.
Par rapport à Classic, Lightroom CC offre un visage plus proche de celui des nouvelles applications mobiles avec la disparition des sections fonctionnelles et une interface simplifiée, ne dévoilant pas de prime abord les paramètres secondaires de chaque réglage.
Il envoie dans le nuage les photos dans leur version originale et non des Smart previews comme lorsque d’une synchronisation vers un équipement mobile. Il suffit que Lightroom CC soit lancé sur n’importe quel ordinateur pour accéder à ses photos qui ne sont plus, a priori, stockées localement, bien qu’il reste possible d’en retenir une copie sur un disque dur. Sachez aussi que pour l’instant, les centres de données d’Adobe qui abritent vos images sont localisés aux USA et non en Europe.
Les fonctions de recherche fondées sur le nuage s’appuient sur l’intelligence artificielle, reposant sur l’analyse de l’image et non l’affectation d’un mot-clé. Pour rechercher Fleur, Chat, Paysage, Portrait par exemple. À voir quelle confiance accorder à ce système. Un prochain banc d’essai sera riche en enseignements, sachant que quelques tentatives effectuées autour de la génération automatique des mots-clés liés au contenu de l’image montrent qu’il y a des progrès à faire, mais que les résultats sont bien meilleurs que ce qu’offraient des systèmes de reconnaissance il y a plusieurs années.
Les deux versions vont évoluer, Adobe n’annonçant pas de suppression de la version Classic. Toutes les photos importées dans cette dernière sont visibles dans l’autre, pour qu’une synchronisation à base de Smart Previews ait été effectuée. Inversement, les photos du nuage en pleine définition sont synchronisées avec Classic. Dernier point, Lightroom CC ne prend pas en charge de plug-in pour l’instant, et ne gère qu’un catalogue correspondant au nuage. La version CC fait quelques impasses, notamment au niveau du dialogue d’importation, ultra simplifié, et de la publication en galeries, albums photos et diaporamas.
Lightroom Classic CC évolue, Adobe annonçant des gains importants en rapidité pour générer les images de prévisualisation, notamment grâce à l’emploi des vignettes de prévisualisation intégrées aux fichiers, accélérer le passage du mode Bibliothèque au mode Développement et le fonctionnement du pinceau de retouche locale. Un masque portant sur la luminosité ou des plages de couleurs est introduit.
Les versions mobiles ne sont pas en reste. La version Android prend en compte les tablettes, les albums hiérarchiques, le pinceau de retouche et la recherche par mots-clés intelligente, fondée sur Sensei. Sous iOS, c’est pareil, avec une interface améliorée pour l’iPad et la prise en charge des fichiers HEIF d’iOS 11.
Au démarrage, on remarque que maintenant l’accès aux photos gérées par LR CC est présent. Naturellement, le format HEIF d’Apple est reconnu. Pour cette édition, on ne trouve rien de particulier comme technique d’amélioration des photos ou de transcription du Raw, juste la prise en compte des photos sur 360°. Ce qui ne signifie pas que les évolutions soient absentes, bien au contraire, mais elles touchent différents domaines et concernent aussi le raffinement de fonctions existantes, comme la sélection et le masquage, la détection de la carnation. La retouche locale par exemple, offre la création de masques reposant sur la luminosité ou les couleurs.
Du point de vue de la convivialité et de l’ergonomie, on note l’arrivée de tutoriels qui montrent comment opérer certaines interventions en matière de retouche, de conception graphique, avec des « fiches cuisine » qui décrivent la procédure pas à pas. Accessibles via une palette Formation.
La gestion des formes d’outils s’inscrit dans deux palettes, l’une organisant les formes en catégories avec leur représentation visuelle, l’autre servant à créer ou modifier une forme grâce à une multitude de paramètres. La gestion des polices de caractères, elle aussi, est améliorée.
Ceux qui manipulent sans trop de facilité la Plume bénéficient d’une Plume de courbure, servant à définir un tracé courbe de la même manière qu’un tracé polygonal, avec la pose de point de contrôle pour intervenir sur la forme. Une ouverture plus conviviale au détourage par le dessin direct de courbes de Bézier.