L’un des plus grands photojournalistes français. Membre de l’agence Magnum, Bruno Barbey fut témoin des conflits majeurs des quarante dernières années. Sans jamais oublier le Maroc, sa terre natale.
« Je ne suis pas photographe de guerre, même si j’ai suivi une dizaine de conflits. » Certes. Impossible de définir l’œuvre de Bruno Barbey en ces termes. Mais oublier ses clichés sur la guerre du Vietnam, ne pas évoquer sa couverture de la guerre du Golfe en 1991 ou passer sous silence ses clichés faisant état du conflit palestinien serait une erreur. Une agitation qui le poursuit même dans l’hexagone, lors des évènements de Mai 68. Avec celles Gilles Caron, ses images prises au cœur du Quartier Latin alors en fusion figurent parmi les plus reproduites à ce jour.
La paix, c’est au Maroc, où il est né en 1941, qu’il la trouve. Ses clichés colorés, merveilleusement composés, sont embrasés d’une incroyable force poétique. Une impression souvent renforcée par les mots tout aussi aériens de Tahar Ben Jelloun ou Jean-Marie Gustave Le Clézio, comme dans les ouvrages Maroc ou Les Italiens. Il suffit de contempler ce cliché incroyable : la djellaba rayée d’un homme se confond étrangement avec le sol arborant les mêmes traits. Symbole d’une alchimie parfaite entre son être et son pays.
C’est donc un immense privilège que de pouvoir explorer quelques pans de l’œuvre foisonnante du photographe. Son site propose en effet une galerie en ligne proposant une sélection riche et diversifiée, dont certaines couvertures des plus grands magazine, comme Time ou Geo, à voir dans la rubrique Portraits. À consulter également, la série Latest qui montre, comme son nom l’indique, des images effectuées de Lituanie au Sri Lanka, plus récemment… en passant par le Maroc.