La rédaction est prolixe. Après un volume de Gilles Théophile sur la dernière version de Lightroom, Jean-Marie Sepulchre publie coup sur coup deux livres électroniques, celui consacré au Canon ayant été écrit en collaboration avec Benjamin Favier.
Les deux volumes présentent une philosophie identique, partagée avec d’autres livres de Jean-Marie Sepulchre qui assure les tests d’objectifs pour Le Monde de la Photo. Celle-là se singularise des ouvrages consacrés à la prise en mains d’un appareil par une importante section de mesure portant sur le couple boîtier/objectif. Ce qui représente un travail considérable, d’autant que les zooms sont évalués à plusieurs focales. Par exemple 16, 24 et 35 mm pour le 16-35 mm Canon (mais pas à 28 mm), quand le Nikkor 16-35 mm l’est à 16, 20, 24, 28 et 35 mm. Il y aura toujours des « trous » dans les mesures, mais l’ensemble des résultats aux focales mesurées permet de se faire une idée des performances globales. C’est le système de test DxO qui est employé, fournissant des données sur le piqué (centre, tiers, bordures et angles) entre l’ouverture maximale et f/16, plus des informations sur le niveau des aberrations chromatiques, du vignetage et de la distorsion. La présentation est concise, trop pour la fiche technique qui ne mentionne pas si l’optique est protégée, si la bague de mise au point est assortie d’une échelle de distance ou si le zooming est interne. L’aspect mesure est privilégié sur les critères ergonomiques au sens le plus large du terme.
La partie usage et prise en mains est moins complète que ce que proposent d’autres livres, que ce soit chez Eyrolles et Dunod (une chronique du livre de Vincent Birgeon consacré au 7D Mark II est à venir). C’est normal, car il est précisé que « bien qu’un ouvrage de tests n’ait pas pour vocation de recopier le mode d’emploi, car la description détaillée des boutons, molettes et commutateurs du boîtier y figure (…), certaines particularités peuvent être signalées ». D’ailleurs, il est parfois fait référence aux pages concernées dans le manuel de l’utilisateur de l’appareil.
Les chapitres précédant les tests situent le modèle dans la gamme, en précisent les atouts et aussi les manques, car la description des fonctions est assortie de commentaires directement issus de la pratique sur les terrains de prise de vue les plus divers. De nombreux ajustements portant sur les rendus sont restitués par des photos exemple (Style d’image chez Canon et Picture Control chez Nikon, D-Lighting chez ce dernier, effets, niveau du bruit...). Des explications sur le paramétrage du flash ou des complexes options de l’autofocus sont absentes, ou du moins sommairement couvertes. Surtout pour le 7D Mark II. C’est dommage, car même si les Canon experts et pros récents disposent de préréglages AF correspondant aux différents modes de mobilité du sujet qu’un photographe d’action peut rencontrer, un retour d’expérience sur le sujet fait défaut. Les conseils de réglages ne manquent cependant pas, mais le lecteur potentiel doit savoir que l’intérêt majeur réside dans les copieuses sections d’évaluation des performances du boîtier et d’une sélection objectifs (103 pour le D810 et 44 pour le 7D Mark II). Ces deux livres ne concernent pas que les photographes ayant acheté ces appareils, mais aussi ceux qui en ont l’intention. Car on sait que la décision de se procurer ce genre de modèles experts implique aussi de se pencher avec attention sur leur gamme respective d’objectifs
Sommaire Canon 7D Mark II
Le Canon 7D Mark II, par Benjamin Favier et Jean-Marie Sepulchre