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Canon XC10 : caméra 4K ou bridge ?

Materiel
15/04/2015 | Franck Mée

Canon présente la XC10 comme une caméra 4K équipée d’un capteur 1" et d’un zoom 27-273 mm. Mais ce produit hybride peut également être vu comme un bridge 12 Mpx à zoom 24-240 mm doté d’une ergonomie originale…

Présentation

1", cela semble être le compromis du moment pour créer des appareils encore relativement compacts, mais qui dépassent sensiblement la qualité d’image des vrais compacts et des bridges grand public. C’est ainsi que le Sony RX10 et le Panasonic FZ1000 sont venus chapeauter les gammes de bridges, tandis que les Canon G7 X et Sony RX100 séduisaient les amateurs d’appareils experts plus compacts que les G1 X et LX100. Le même argument fonctionnant également en vidéo, Sony a également proposé la caméra 4K AX100.

Avec le XC10, Canon propose un produit qui sort résolument des sentiers battus. Ni caméscope (il ne porte d’ailleurs pas la griffe Legria), ni bridge photo (pas plus de logo PowerShot), il propose une prise en main au choix. Et s’il paraît résolument tourné vers la vidéo, il fait également des photos en 12 Mpxl – et c’est le seul moyen de profiter réellement du 24 mm marqué sur le fût de l’objectif !

Technique : presque classique

Commençons donc par le capteur. Il s’agit bien entendu d’un Cmos, au format 1", mais contrairement à la plupart des capteurs de ce format, il utilise le rapport 4/3 (il fait environ 9,6 x 12,8 mm) et fournit des images de 4000 x 3000 pxl, en Jpeg uniquement. Il peut également donner une définition de 3840 x 2160 pxl, soit la 4K UHD, avec une cadence de 24, 25 ou 30 images par seconde. Bien, mais dans l’optique d’intégrer le XC10 dans un flux de travail professionnel, nous regrettons l’absence d’enregistrement 4K DCI, proposé par les caméras 4K de la gamme EOS et standard dans les productions cinématographiques.

Côté objectif, le zoom 10x propose un grand-angle à 24 mm en photo et 27 mm en vidéo. L’ouverture glisse rapidement, de 2,8 au grand-angle à 5,6 au téléobjectif. Ce point est donc moins impressionnant que sur le Panasonic FZ1000 (f/2,8-4 et un zoom 16x) qui recadre cependant violemment l’image en 4K (le grand-angle passe alors à environ 40 mm).

C’est du côté de l’enregistrement de l’image que la marque rouge tente de se distinguer. Outre une courbe Canon log permettant de profiter au mieux de la dynamique du capteur (jusqu’à 12 IL), le XC10 propose un enregistrement très peu compressé : le débit atteint 305 Mbps, avec un échantillonnage 4:2:2 et un codec H.264.

Le port SD se contentant de l’UHS-I, il faudra pour filmer en 4K s’offrir une carte CFast 2.0. Ce format reste encore rare même dans l’univers de la vidéo : seule une poignée de produits professionnels (Arri et Blackmagic par exemple) s’en servent. Le lancer sur un produit encore relativement abordable est donc pour le moins osé, alors qu’il suffisait de passer aux SD UHS-II (un peu moins performantes, mais moins coûteuses, largement distribuées et employées notamment sur les Panasonic GH4 ou Samsung NX1) pour obtenir un débit compatible…

Forme : presque révolutionnaire

C’est surtout sur le plan physique que le XC10 se distingue : son boîtier ressemble à une miniature de caméra à poignée amovible, ou si vous préférez à un Hasselblad H5D passé chez les jivaros. La poignée peut être orientée et avec elle, toutes les commandes accessibles de la main droite (déclencheur, interrupteur photo-vidéo, molette de réglages, sélecteur de mode, joystick…). Basculée vers le haut, elle offre ainsi une prise en main typée caméscope, avec le poignet bien droit pour filmer à hauteur d’œil, ou la possibilité de cadrer confortablement par dessus un obstacle (l’écran peut lui aussi basculer). Vers le bas, elle permet de maintenir confortablement l’appareil tout en cadrant près du sol. Classique sur les caméras, cette possibilité reste rare sur les appareils photo, surtout depuis l’arrêt du regretté Sony F828.

L’autre choix osé, c’est l’absence de viseur, celui-ci étant remplacé par un oculaire amovible à fixer sur l’écran. Outre l’encombrement supplémentaire (ainsi équipé, le XC10 frôle les 24 cm de longueur), cette solution impose de démonter un accessoire pour utiliser l’écran tactile. Espérons donc que Canon aura particulièrement réussi le pilotage par le joystick et qu’il sera possible d’accéder à tous les réglages voulus, notamment d’autofocus, aisément et sans perturber la prise de son – ou que la qualité de l’écran permettra un contrôle précis de l’image en toutes circonstances, sans nécessiter d’installer l’oculaire en extérieur…

Connexion : presque parfait ?

Disposant d’une connexion WiFi, le XC10 permet de lire les fichiers qu’il contient et de les télécharger. Il est également possible de contrôler ouverture, vitesse, sensibilité, mise au point et autres réglages depuis un appareil mobile.

Bon point : plutôt qu’une application limitant la listes des plates-formes et terminaux compatibles, la liaison passe par un simple navigateur web. Safari, Internet Explorer et le navigateur Android sont annoncés compatibles ; étant donnée leur variété technique, il est probable que d’autres navigateurs fonctionnent, ce qui ravira sans doute les utilisateurs de systèmes exotiques (Windows Phone, Blackberry OS ou même GNU/Linux).

Disponible en juin, le XC10 sera lancé à un tarif qui reste à préciser, mais devrait se situer autour des 2000 €. C’est donc sans doute le bridge le plus cher du moment, mais aussi l’un des plus souples, et pour une caméra 4K à orientation professionnelle ce coût reste plutôt raisonnable.

Au passage, Canon a également présenté son EOS C300 Mk II, qui succède logiquement à l’EOS C300 qui lança le système EOS Cinema. Équipée d’un capteur Super 35 mm et du système autofocus Dual pixel de l’EOS 70D, la nouvelle C300 filme en 4K UHD ou DCI, avec un débit de 410 Mbps et un échantillonnage 4:2:2 en 10 bits, ou bien en Full HD ou 2K DCI avec un échantillonnage 4:4:4 en 12 bits. L’enregistrement passe sur deux supports CFast 2.0, et un enregistreur externe permet de récupérer des vidéos Raw. En outre, au lieu d’être déclinée en deux versions, la C300 Mk II dispose d’une monture interchangeable permettant en option de passer des objectifs EF aux objectifs PL. Le prix ? Dans les 15 000 €, sans doute.

Fiche technique

  • Capteur : Cmos 1" (9,6 x 12,8 mm), 12 Mpxl
  • Taille d’image : [4/3] 4 000 x 3 000 pxl [16/9] 3 840 x 2 160 pxl
  • Vidéo : 4K UHD, 24 à 30 im/s, 4:2:2 H.264 à 305 Mbps, ou Full HD, 24 à 60 im/s, 4:2:2 H.264 à 50 Mbps
  • Son : micro stéréo intégré (fonction zoom)
  • Format de fichier : Jpeg, MXF
  • Zoom : photo : 24-241 mm ; vidéo : 27-273 mm (éq. 24 x 36) f/2,8-5,6
  • Mode macro : 8 cm (GA)
  • Mise au point : autofocus continu avec détection et suivi de visages, autofocus ponctuel, manuelle
  • Stabilisation : optique + électronique
  • Écran : LCD 3 " tactile, 1,03 Mpts, orientable verticalement (-45° à +90°)
  • Viseur : - (oculaire amovible pour l’écran fourni)
  • Modes d’exposition : Auto, PASM, scènes (9)
  • Sensibilités : 160 - 20 000 Iso
  • Balance des blancs : auto, prédéfinie (6), manuelle (2)
  • Vitesses : 1/2s - 1/2 000s
  • Rafale : 3,8 im/s
  • Flash : - (griffe Iso, pilotage TTL Canon)
  • Stockage : CFast 2.0 (obligatoire pour 4K), SD (compatible UHS-I)
  • Connectique : USB 2, HDMI, entrée micro, sortie casque, griffe flash, alimentation
  • Wi-Fi : transfert de fichiers, contrôle à distance
  • GPS : - (accessoire optionnel)
  • Accu : Li-Ion LP-E6N (7,2V, 1 865 mAh), autonomie : 75 minutes
  • Dimensions / poids : 125 × 102 × 122 mm / 1 040 g (avec accu et SD)

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