En attendant le grand rendez-vous annuel de Montier-en-Der, les amoureux de nature et de faune sauvage ont pu découvrir, durant trois jours, le « 1er Festival de l’Image Nature et Montagne » qui se tenait à Cauterets, dans les Hautes-Pyrénées.
Organisée par l’Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage, le Parc National des Pyrénées, la ville de Cauterets et Pyrénées Magazine pour le concours, cette manifestation a rassemblé pas moins d’une dizaine de photographes
de nature du 11 au 13 septembre dernier.
Sur près de 600 m2, à l’abri d’un chapiteau, le public – 3 000 personnes selon les organisateurs – a pu découvrir les travaux de Louis-Marie Préau, Carole Reboul, Javier Ara Cajal, Jean-Christophe Moudens, Nathalie Houdin, Guillaume François, Jean-François Marsalle, Ghislaine et Thierry Nicaise et Pierre Mayer.
Animal, végétal, minéral, l’exposition donnait à voir une grande variété de représentations, entre naturalisme et poésie.
Le Festival de l’Image Nature et Montagne, fut aussi l’occasion d’un parcours photographique à travers la ville avec, entre autres lieux de rendez-vous, la gare, avec un hommage au poète et naturaliste François Merlet, plus loin un extrait de l’exposition Montagnes de France que les Parisiens ont pu admirer sur les grilles du Luxembourg du 21 mars au 21 juillet dernier, etc.
Au programme également, nombre de projections et conférences sur différents thèmes comme ; Scandinavie, L’Appel du Nord de Laurent Joffrion sur le travail de Vincent Munier ; L’histoire de la photographie naturaliste, de François Merlet à nos jours par Nicolas Mériau ; Le bon usage des appareils photo automatiques par Jean-Jacques Camarra ; Le retour du bouquetin dans les Pyrénées par Jean-Paul Crampe, ces deux derniers ayant fait salle comble, etc. Ces rendez-vous, notamment relayés par les réseaux sociaux et Facebook en particulier, ont accueilli 840 spectateurs et pas moins de 320 auditeurs.
Cécile Gounot, déléguée interrégionale adjointe technique Sud-ouest DIRSO ONCFS et membre du comité d’organisation du Festival de l’Image Nature et Montagne répond à nos questions.
Comment s’est construit le projet du festival ?
L’idée du festival a germé autour d’une discussion entre Jean-Jacques Camarra et un photographe, « à l’ancienne », pionnier de la photographie dans les Pyrénées, Dominique Boyer. Partant du constat qu’il n’y avait pas dans le Sud-ouest de Festival Photo permettant de valoriser leur travail, l’idée prend forme. Jean-Jacques suggère Cauterets, arguant les avantages du site, ses infrastructures permettant d’accueillir les visiteurs. Et pourquoi pas, faire coïncider ce projet de festival avec la réintroduction du bouquetin ibérique.
Comment ont été sélectionnés les photographes amenés à exposer ?
C’est Laurent Nédélec, directeur artistique de l’exposition, qui, de par sa réputation et ses contacts, s’est chargé de la sélection, selon un certain nombre de critères, relatifs à la charte que nous avons éditée. Les photographies se devaient d’avoir été réalisées selon un certain modus operandi, c’est-à-dire sans perturber les sujets photographiés, sans utilisation d’appâts, etc. L’ONCFS mène, entre autres, des actions de police de l’environnement visant contrôler les comportements dérangeants, il était important que ces règles d’éthique soient respectées. Il n’est pas rare en effet que certains adeptes de la chasse photographique emploient des méthodes qui portent atteint à l’équilibre naturel des espèces, c’est pourquoi les images issues de ces « pratiques dérangeantes » ne pouvaient figurer dans l’exposition. L’un des objectifs avec cette exposition est d’ailleurs de faire de la prévention, d’encourager les aspirants photographes à pratiquer en quelque sorte une « slow photographie », d’opérer de manière responsable.
Pourquoi avez-vous choisi cette période, à deux mois à peine de Montier-en-Der ?
Ce choix est stratégique. En premier lieu, pour le temps, toujours beau à cette période de l’année. Ensuite, pour des raisons de fréquentation puisque, notamment, les curistes sont nombreux. C’est par ailleurs la fête annuelle pour les Cauterésiens, qui peuvent profiter à cette occasion de l’événement, qui couvre un certain nombre de lieux dans la ville, et se l’approprier en quelque sorte. Nous souhaitions créer une ambiance avec ces différents sites d’exposition. Ce choix coïncidait également avec la réintroduction du bouquetin ibérique dans le Parc National des Pyrénées, une manière de donner un plus large écho à l’événement.
Comment vous êtes-vous retrouvée impliquée dans cette aventure ?
En tant que chargée de communication régionale pour l’ONCFS, j’avais pour mission de trouver un projet pour le Sud-ouest. Séduite par l’idée dont j’avais eu vent, j’ai pensé : « Chiche ! ». Pourquoi pas un festival ? Un peu comme Montier-en-Der, en plus petit bien sûr pour une première édition, mais dans le même esprit…
J’ai contacté Florence Garès, la rédactrice en chef de Pyrénées Magazine, qui a aussitôt adhéré au projet. Le Parc National des Pyrénées a suivi ainsi que le Maire de Cauterets. C’est ensuite, petit à petit, Pyrénées Magazine qui à trouvé les financements, notamment EDF pour le budget du concours photo, etc.
On s’est dit qu’on pouvait faire un festival avec concours, Bretagne Magazine qui avait lancé le sien a servi de modèle et tout est parti de là. Le montage financier a été un peu complexe à mettre en place, mais nous avons trouvé des solutions. Pour ce qui est des partenaires média, certains se sont manifestés spontanément, comme France 3, Fréquence Luz…
Quelles sont vos impressions à l’issue de cette première édition ?
Nous avons été agréablement surpris par la fréquentation du festival, notamment pour l’exposition sous le chapiteau, qui au regard de nombreux commentaires aurait toutefois gagné à être plus grande. Les conférences et projections ont également remporté un franc succès. Je pense que tous les élus et organisateurs sont partants pour une deuxième édition et un débriefing est d’ores et déjà programmé ; nous verrons ce qu’il en est précisément à l’issue de ce rendez-vous.
Le bouche-à-oreille est très important dans ce milieu, les photographes sont très contents des résultats obtenus. Nous avons également eu un retour positif de la part des commerçants. Notre souhait est de continuer sur un festival convivial, esthétique et « pédagogique ».
Le site du festival :
Le site du parc des Pyrénées :
Le site du tourisme des Hautes-Pyrénées :
Laurent Nédélec, directeur artistique de l’exposition, rappelle les valeurs qu’il souhaitait transmettre à travers cette manifestation, bien au-delà de la dimension esthétique des photographies exposées.
« Le Festival contribue à valoriser le Parc National par voie de conséquence, mais cela va bien au-delà. C’est à mon sens une façon de valoriser le patrimoine dans un sens plus large. Je trouve qu’il est important de montrer au public la nature à partir d’un autre regard, peut-être plus artistique et esthétique. Si les gens s’intéressent à cette richesse naturelle via le vecteur photographique, cela peut participer à une prise de conscience de leur part. Il y a une grande méconnaissance de la faune sauvage. Conscience par exemple de l’impact que certains projets d’aménagement peuvent avoir sur l’environnement. Les animaux ne parlent pas, ne votent pas, ils sont bien souvent les premiers sacrifiés. »
Florence Garès, rédactrice en chef de Pyrénées Magazine, co-organisateur de l’événement.
« Le concours a été organisé par Pyrénées Magazine avec le soutien d’EDF (qui a financé les lots en argent ou en nature). Lancé lancé en février dernier il a été clôturé en juin. Le jury était composé d’une graphiste, de trois photographes naturalistes (dont Louis Marie Préau, président) et de J.-J. Camarra, en qualité d’expert naturaliste.
Pyrénées Magazine avait envie, depuis longtemps, de lancer un concours photo, mais nous ne voulions pas faire cela de manière isolée, uniquement pour les lecteurs de notre revue. Nous souhaitions l’ancrer dans un événement et dans le territoire. Le Festival de l’Image Nature et Montagne de Cauterets, dont nous sommes également co-organsiateurs, nous en a donné l’occasion. Nous avons été surpris par la qualité et la pertinence naturaliste de beaucoup des images que nous avons reçues. Cela veut dire qu’il y a encore de nouveaux talents à découvrir dans les Pyrénées. »
Le site du festival :
Le site du parc des Pyrénées :
Le site du tourisme des Hautes-Pyrénées :