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Corel AfterShot Pro prend en charge les Fujifilm X-trans

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21/10/2014 | Franck Mée

Corel a publié discrètement la version 2.1 d’AfterShot Pro. Outre les améliorations habituelles et le module HDR pour tous, celle-ci apporte pourtant une nouveauté notable : elle prend en charge les appareils à matrice X-Trans de Fujifilm.

Si Lightroom est assez omniprésent, il n’est pas le seul catalogueur-dématriceur du marché ; l’arrêt récent de Apple Aperture a même été une bonne occasion pour certains concurrents de rappeler leur existence à travers des opérations spécifiques. Chez Corel, le logiciel équivalent est AfterShot, proposé à 22,99 € en version standard et à 49,99 € en version Pro (avec la gestion de plusieurs catalogues, un plus grand nombre de calques simultanés et le support du HDR notamment).

Cette application multiplateforme vient de passer discrètement en version 2.1. Celle-ci apporte logiquement son lot de corrections de bugs et d’améliorations de détails. Les version Mac et Linux accueillent également le module de développement de fichiers HDR, précédemment limité à la version Windows.

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Le module HDR fait son apparition également sous Mac et Linux – attention, réorienter l’image se fait après l’édition…

Mais la vraie nouveauté, c’est qu’AfterShot permet enfin de gérer des boîtiers reposant sur une autre structure que la matrice de Bayer. C’est logiquement sur les Fujifilm X-Trans qu’a porté l’effort : ce sont toujours des capteurs à matrice (au contraire des Sigma Foveon, qui séparent les couleurs verticalement et qui ne sont que très rarement gerés hors du logiciel Sigma Photo Pro), mais celle-ci est plus complexe, permettant en principe de mieux contrôler l’apparition du moiré.

Développement complexe

Ça n’a l’air de rien, mais la modification de la structure du capteur a énormément compliqué le dématriçage, la position relative des informations colorées variant pixel par pixel – alors que dans la matrice de Bayer, si l’on est sur un photosite rouge, on sait qu’il y a une information verte sur chaque photosite mitoyen et une bleue sur chaque diagonale. Cela explique pourquoi les éditeurs de dématriceurs ont dû s’adapter, après plusieurs mois de développement.

Corel a tout de même pris son temps : Adobe gère les X-Trans depuis Lightroom 4.1 (sorti en 2012), Apple les a ajoutés à Camera Raw Utility 4.05 (2013), même PhaseOne s’y est mis avec Capture One Pro 7.

C’est donc à un gros manque de son logiciel que Corel s’est attaqué. Nous étions curieux de voir la qualité du résultat ; nous avons donc développé un fichier brut de Fujifilm X-M1, pris au hasard dans son dossier. Nous n’avons pas eu à chercher loin : les bordures de volets et les rambardes métalliques, sujets très contrastés aux structures assez fines, ont immédiatement permis de voir les limites de l’algorithme utilisé, qui donne des artefacts de dématriçage très visibles sur les structures les plus fines.

Le dématriçage des X-Trans est un défi complexe et il est notable qu’aujourd’hui encore, Silkypix et Fujifilm (qui ont travaillé ensemble dès la conception du X-Pro1) fournissent des Jpeg d’origine de très haute qualité (à gauche) et que les autres logiciels ne font guère mieux (au centre, Adobe Lightroom).

Néanmoins, ce résultat est franchement décevant. Nous apprécions bien entendu que Corel s’intéresse aux Fujifilm – qui profitent d’une belle popularité chez les acheteurs d’hybrides – mais nous encourageons surtout le Canadien à remettre son ouvrage sur le métier pour nous proposer rapidement une nouvelle version plus performante. En l’état, le support des X-Trans est un pas symbolique, plus que la nouveauté utilisable attendue.

- Le site de Corel AfterShot

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