Annoncé le 27 septembre, le Mavic Pro est le dernier-né des drones grand public de DJI. Nous avons eu la chance de pouvoir le prendre en main pendant quelques heures.
« Il est vraiment là-dedans, le Mavic Pro ? » est la première pensée qui nous est venue à l’esprit lorsque le responsable produits de DJI nous a tendu une petite sacoche en nylon munie d’une poignée. Pour vous donner une idée de sa taille, disons qu’elle pourrait contenir un hybride avec un objectif supplémentaire : cela change donc radicalement des habituelles valises ou énormes sacs à dos dont les dronistes sont familiers. Oui, l’appareil était bien dedans, avec en prime sa radiocommande. Une fois extrait de sa housse, il suffit de déplier les quatre bras, de retirer la protection de la caméra et de glisser son smartphone dans le support de la télécommande pour qu’il soit opérationnel. Durée de la manœuvre : 30 secondes, pas une de plus. Difficile de faire plus simple à mettre en œuvre ! L’appareil bénéficie d’une très belle qualité de fabrication et donne un sentiment de fiabilité lorsqu’on le prend en main.
Outre sa compacité, la principale originalité du Mavic Pro réside dans FlightAutonomy, à la fois cerveau et système nerveux de l’appareil. Il est composé de cinq caméras, de deux détecteurs à ultrasons, d’un ensemble de capteurs (compas, accéléromètre, etc), d’un système de navigation GPS / GLONASS (équivalent russe du GPS), le tout étant piloté par 24 processeurs. La batterie procure jusqu’à 27 minutes de temps de vol et la télécommande a une portée maximale de 7 km (distance que l’on n’atteindra jamais en France pour cause de bridage de la puissance de l’émetteur vidéo, la réglementation exigeant que le drone reste toujours à portée de vue du pilote). En plus du smartphone, la télécommande dispose d’un écran LCD monochrome qui affiche les paramètres essentiels du vol. Si on le souhaite, le drone peut être piloté sans télécommande, directement depuis le smartphone. Il ne pourra alors s’éloigner à plus de 80 m de distance et 50 m en altitude.
Destiné au grand public, le Mavic Pro est doté de nombreux automatismes. Citons pour l’exemple l’Active Tracking (on pointe sur l’écran du smartphone un objet que le drone suivra grâce à un mécanisme de reconnaissance de forme), Terrain following (le drone suit un objet ou un randonneur en gardant une hauteur constante, y compris en montagne) ou encore Precision Landing (Les caméras ventrales filment automatiquement le décollage afin d’atterrir en fin de mission exactement au même endroit). Nous avons testé ces fonctions et nous avons été bluffés par leur simplicité de mise en œuvre leur fiabilité.
Même s’il dispose d’un mode sportif où il peut atteindre la respectable vitesse de 65 km/h, le Mavic Pro est avant tout dévolu à la captation photo et vidéo. Il est pour cela équipé d’un module photo/vidéo monté sur une minuscule nacelle stabilisée sur trois axes. Il est équipé d’un capteur 1/2,3’’de 12,3 Mpxl effectifs, ainsi que d’un objectif 28 mm f/2,2 (équiv. 35 mm ; focus à partir de 50 cm) à l’angle de vision de 78,8°. La sensibilité varie de 100 à 1600 Iso en photo (100-3200 Iso en vidéo) et le temps de pose peut varier entre 1/8000s à 8s. Oui, vous avez bien lu : 8 secondes ! Le Mavic Pro dispose d’un mode Tripod où il peut rester parfaitement immobile pour effectuer une prise de vue en pose longue. Dans la vraie vie, où le vent existe toujours même s’il est léger, il n’est pas facile de dépasser les 3 secondes d’immobilité absolue, mais la fonction ne demande qu’à être exploitée en light-painting, par exemple. Précisons au passage que le Mavic Pro shoote en Jpeg ou en DNG et qu’il filme en 4K 30p maxi.
Le flux vidéo est streamé vers l’écran du smartphone en 1080p. Détail intéressant, il peut être partagé en temps réel vers Facebook ou Periscope en France, certains pays bénéficiant en plus de YouTube. Outre la sauvegarde en définition native sur la carte microSD du drone, le flux peut être stocké dans la mémoire du smartphone pour être ensuite édité. Les amateurs d’instantanéité apprécieront.
Les modes de prise de vue proposés par le Mavic Pro sont nombreux et spectaculaires. L’appareil étant essentiellement destiné à des utilisateurs jeunes, la notion de selfie a été poussée à son paroxysme. Le dronie (c’est désormais le sobriquet du selfie réalisé depuis un drone : notre époque est formidable) peut être réalisé de plusieurs façons, la plus simple étant la commande par gestes. Au lieu de vous faire photographier avec une télécommande à la main, basculez en mode dronie. Agitez ensuite les bras pour orienter l’appareil puis dessinez un carré avec vos doigts afin de déclencher la prise de vue (avec un retardateur de 3 secondes). Les modes « Trace » et « Profile » suivent respectivement le sujet de face et de profil. Le plus étonnant reste sans conteste le « Circle Mode » qui effectue des cercles autour du sujet à condition qu’il n’aille pas à plus de 30 km/h. On pourra donc filmer ses exploits en vélo, planche à roulette et éventuellement en ski, le mode d’évitement des obstacles faisant un bon boulot (nous l’avons bien involontairement expérimenté lors de notre prise en main).
Dans tous les cas, les images fixes produites sont de bonne tenue et le stabilisateur très efficace. Les vidéos sont elles aussi très satisfaisantes et supportent sans problème le passage sur un écran Ultra HD. Il ne faudra toutefois pas s’attendre à un niveau de détail extraordinaire si le drone est en haute altitude, les 12 Mpxl du capteur montrant alors leurs limites. Le résultat reste toutefois plus que convaincant et les possibilités offertes très intéressantes. On n’hésitera donc pas à voyager avec le Mavic Pro… et l’on respectera les consignes très strictes de la DGAC en matière d’utilisation d’un drone de loisirs.
Le Mavic Pro sera disponible à partir de la mi-octobre au prix de 1199 €. Une version accessoirisée est proposée à 1499 €. Toutes deux peuvent être accompagnées de Care Refresh (119 €), garantie améliorée offrant le remplacement de l’appareil en cas de casse accidentelle.
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