Depardon au présentjeudi 20 décembre 2007, par Benjamin Favier
« Antoine Louis Philibert et Marthe Bernard donnent naissance à Raymond Depardon en juillet 1942. ». Son œuvre est d’une incroyable richesse. Dans la photographie, bien sûr, mais également dans le cinéma et dans la littérature.
Le livre L’être photographe vient garnir cette collection prestigieuse. Au départ, la forme surprend un peu. Il s’agit d’un format de poche, très fin. Sans images. Il est ici question d’échanges. L’être photographe rassemble une série d’entretiens entre Raymond Photographe et Christian Caujolle, journaliste, écrivain et co-fondateur de l’agence VU, diffusés sur France Culture dans l’émission À voix nue, en juin 2006. Chaque semaine, cette émission invite deux personnes à dialoguer sur un thème pendant une demi-heure, du lundi au vendredi à 20 h. L’être photographe est ainsi découpé en cinq parties : Grandir à la ferme, Devenir photographe, Devenir cinéaste, Devenir « écrivain », Conter, raconter. Le contenu rappelle Notes (Éditions Points), dans lequel Raymond Depardon commente une sélection de ses clichés sur un ton très personnel, dépassant le cadre de l’image. Il fut ainsi le premier grand reporter à revendiquer la subjectivité de son travail. Dans sa conversation avec Christian Caujolle, il revient sur les périodes les plus marquantes de sa vie. Avec une nostalgie certaine. On apprend comment lui est venue sa passion pour la photographie dans sa petite ferme de Garet : « On offre à mon frère un appareil photo pour sa première communion, pas à moi. Je le lui emprunte. Voilà comment c’est né. ». Comment il a débarqué à Paris, à l’âge de 16 ans. Comment il a fondé l’agence Gamma, puis rejoint Magnum. Comment il est passé à la réalisation. Sa passion pour les livres. Ses réserves par rapport à la photo numérique. Les relances de Caujolle sont toujours justes. Depardon s’exprime en toute liberté. Même s’il avoue : « C’est vrai que je suis très “passé” et très “avenir”, et que j’ai beaucoup de mal avec le présent. ». Ce livre comblera les amateurs de Depardon, même s’il peut paraître un peu cher, au vu du faible nombre de pages. Mais la richesse de l’information nous le fait vite oublier. C’est bien l’essentiel. L’être photographe Réagir à cet article |
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