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Depardon cultive son jardin en images

vendredi 7 novembre 2008, par Benjamin Favier

07/11/2008- Qu’est-ce qu’un film vient faire dans ce fil d’actualité ? La réponse est simple : avant d’être cinéaste, Raymond Depardon est photographe. Et ça se voit.

La vie moderne clôt la trilogie Profil paysans, entamée en 2001 avec L’approche et poursuivie en 2004 avec Le quotidien. Un formidable travail documentaire sur les gens de la terre, doublé d’un retour aux sources pour Depardon, dont les parents étaient cultivateurs. Le dernier opus est certainement le plus abouti, le plus mature des trois. Voire de l’ensemble de la filmographie du réalisateur. Chaque entretien est tourné en plan fixe, au 35 mm. Depardon place la caméra à la hauteur des interlocuteurs, qu’ils soient debout, ou assis, comme c’est le plus souvent le cas. Pas de gros-plans. Pas de plongée ou contre-plongée. Les seuls moments où l’image bouge, interviennent quand celle-ci est… immobile, sur une voiture qui roule.

Une réalisation d’une simplicité presque déconcertante. Parfois, de longs blancs viennent troubler des discussions à bâtons rompus. C’est dans ces moments-là, quand les individus semblent figés, livrés à eux-mêmes face à l’objectif, que la frontière entre vidéo et photographie paraît plus infime que jamais. Derrière cette volonté de ne rien couper, de tout montrer de ces scènes de vie ordinaires, on perçoit l’immense respect de Depardon envers le monde paysan, qu’il a quitté à l’âge de 16 ans. Les moments de faiblesse ou de solitude des interlocuteurs n’en sont que plus touchants.

On effectue avec lui une sorte de voyage dans le temps, dans les coins les plus reculés des Cévennes, à différentes saisons. Les différents personnages suscitent toutes sortes d’émotions, mêlées d’affection et de compassion. Les photographes ne peuvent pas rester insensibles devant ces mises en scène minimalistes et une utilisation de la lumière qui ne l’est pas moins. Difficile, en tout cas, d’effectuer des portraits plus naturels.

Crédits photos : Raymond Depardon/Magnum Photos

Raymond Depardon ne s’est d’ailleurs pas contenté de filmer. Il a sorti son Leica à plusieurs reprises, d’où la sortie d’un livre et d’une exposition consacrés à ce formidable travail documentaire sur le monde paysan.

- La terre des paysans
- Éditions du Seuil
- 150 pages
- 39 €

- La terre des paysans, à voir à la galerie photo de la Fnac Montparnasse, à Paris, jusqu’au 3 janvier 2009.

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1 Message

  • SLR avec Vidéo

    8 novembre 18:12

    Ca me fait penser à un post sur le CANON 5D MARK II qui disait en substance que la vidéo sur un SLR ça servait tout au plus à se voir abreuver de films douteux et je cite : "... que c’est aussi con de filmer avec un appareil photo que de photographier avec une caméra... "Peut être que finalement Depardon mais aussi William Klein et quelques autres nous prouvent que tout en étant photographe de grand talent on peut aussi être cinéaste et donc un appareil proposant les deux médias c’est peut être pas si bête. Autre chose sur ce post particulièrement agressif, si on n’est pas parvenu à faire une seule bonne photo en vingt ans il faut peut être se poser des questions et passer à autre chose... au cinéma par exemple mon cher Wilfrid.

    Eugène

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Déclencheur est le lien entre la passion pour la photo de Benoît Marchal et son enthousiasme pour le Web 2.0. MDLP*(Monde De La Photo) est heureux d’accueillir Benoît, l’auteur de ce podcast très réussi et plein de bon sens.
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