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Et si les CompactFlash passaient la main ?

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29/06/2015 | Franck Mée

La dernière évolution des cartes CompactFlash date de 2010 et leurs remplaçantes sont prêtes depuis 2009. Le Canon XC10 annonce-t-il enfin le remplacement du format ?

En 2010, les cartes CompactFlash adoptaient le standard UDMA7, permettant des vitesses de transfert de 167 Mo/s – suffisant, à l’époque, pour les rafales des reflex avancés. Depuis, ces cartes n’ont pas évolué : leur interface parallèle (basée sur le P-ATA des disques durs contemporains) est intrinsèquement limitée. À l’époque reines des appareils professionnels, les CF sont donc aujourd’hui dépassées.

Des alternatives existent pourtant depuis longtemps. Dès 2008, la CompactFlash Association a travaillé sur l’adaptation de l’interface série S-ATA : cette révolution a donné les cartes CFast, dont l’actuelle spécification CFast 2.0 a été annoncée en 2012 avec un débit maximal de 600 Mo/s. Au passage, le format a adopté un nouveau système de connexions à plat, supprimant une source courante de problèmes (rarement des broches cassées ou tordues, plus souvent un grain de sable se glissant dans une connexion et empêchant la carte de s’enfoncer correctement).

Cependant, le nouveau format étant incompatible avec les appareils existants, il a peiné à s’imposer : ce sont essentiellement les caméras professionnelles qui l’utilisent, à l’instar des Blackmagic URSA et Arri Amira.

Pour compliquer les choses, les premiers appareils photo qui se sont affranchis des limites du format CompactFlash sont les Nikon D4 et D4s ; plutôt que de prendre la suite logique en adoptant les cartes CFast, Nikon s’est associé à Sony pour créer son propre format, le XQD. Pis, ce format XQD a ensuite été reconnu par la CompactFlash Association, qui soutient ainsi deux standards concurrents !

CFast et XQD sont donc à ce jour des produits réservés au très haut de gamme. Quant aux produits grand public qui ont besoin de débits très élevés (notamment ceux filmant en 4K), ils adoptent généralement… la carte Secure Digital, initialement pensée pour des produits abordables mais dont les dernières évolutions (UHS-II) offrent un débit de l’ordre de 300 Mo/s !

CompactFlash Secure Digital CFast XQD
Spécification 6.0 (UDMA7) 4.0 (UHS-II) 2.0 (Sata III) 2.0
Date 2010 2011 2012 2014
Débit théorique 167 Mo/s 312 Mo/s 600 Mo/s 1 Go/s
Appareils Tous les CF récents Samsung NX1, Panasonic GH4 et G7 Canon XC10, caméras Arri et Blackmagic Nikon D4 et D4s, caméras Sony

Cependant, des appareils de plus en plus abordables justifieraient l’adoption des CFast ou des XQD. Une rafale en Raw d’un appareil comme le Canon EOS 5DS (5 fichiers de 80 Mo par seconde) ou le Samsung NX1 (15 fichiers de 30 Mo par seconde) dépasse largement les capacités théoriques des spécifications SD UHS-II, de même que toutes les caméras filmant en Raw en 4K.

Les jours de la CompactFlash sont donc probablement comptés, mais nous n’arriverons sans doute pas à un standard unique basé sur la SD : il reste une place pour une remplaçante plus haut de gamme, physiquement plus solide et dotée d’un débit supérieur à celui des UHS-II. Nikon (reflex) et Sony (caméras) soutiennent le XQD, Canon vient d’ouvrir sa caméra C300 Mk II et son hybride caméscope-bridge XC10 aux Cfast.

Reste à les faire venir sur des produits de plus en plus grand public pour faire baisser les prix des cartes, qui restent pour l’heure prohibitifs… Sans quoi, nous risquons d’atteindre un plateau où la 4K restera très compressée (les débits couramment utilisés ne sont pas supérieurs à la Full HD) et où les rafales seront limitées par le tampon des appareils, faute de cartes mémoire suffisamment performantes.

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