Rodin et la photographie (expo) : sculpture sur photovendredi 7 décembre 2007, par Benjamin Favier
Rodin est né en 1840. Un an après l’invention de la photographie. Malgré l’essor rapide de cette nouvelle technique de reproduction, il a un penchant pour la sculpture. Mais il était écrit que la rencontre entre ce nouvel art et ce sculpteur de génie aurait lieu.
Vers la fin du XIXe siècle, Rodin est un artiste reconnu. Ainsi, il demande à des photographes de son entourage, tels Bodmer, Pannelier ou Freuler, de réaliser des clichés de ses œuvres. Ils sont notamment destinés à la presse demandeuse d’illustrations. Mais petit à petit, la photographie ouvre de nouvelles perspectives à l’artiste. « La photographie n’est plus alors entre ses mains qu’un matériau qui participe du processus de création. Il en use à la manière de maquettes en deux dimensions afin d’expérimenter de façon immédiate de nouveaux montages », analyse Dominique Viéville, directeur du musée Rodin. Il s’attache bientôt les services des plus grands photographes de l’époque. Au premier rang, Edward Steichen, à qui Rodin confie cette phrase célèbre « Vos photographies feront mieux comprendre au monde mon Balzac. » Une affirmation qui réfute la thèse selon laquelle il existait un conflit entre les sculpteurs et les photographes à cette époque. Certes, Rodin était pour le moins paradoxal, comme le souligne Hélène Pinet, commissaire de l’exposition et responsable du service de recherche au musée Rodin. « Il est intéressant de noter que ses propos sont souvent critiques à l’égard de la photographie, mais élogieux à l’attention des photographes. » L’exposition Rodin et la photographie se déroule au musée Rodin jusqu’au 2 mars 2008. Le catalogue est richement documenté et éclairé par de nombreuses analyses de spécialistes de la photographie, tel Michel Frizot, historien et chercheur au CNRS. Il est disponible aux éditions Gallimard. Rodin et la photographie Réagir à cet article1 Message |
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