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Exposition Stanley Kubrick : une vie en images

Materiel
04/06/2011 | Benjamin Favier

L’impressionnante rétrospective consacrée à Stanley Kubrick à la Cinémathèque française, à Paris, permet de s´immerger dans son univers si singulier. Et de mesurer à quel point la photographie a influencé son travail.


Stanley Kubrick, en 1949. Photo : Jacques Kubrick © The Stanley Kubrick Archive.

Avril 1945. Âgé de 16 ans, Stanley Kubrick photographie un vendeur de journaux en larmes, à la suite de l’annonce de la mort du président des États-Unis, Franklin D. Roosevelt. L’image paraît dans le magazine Look, principal concurrent de Life à l’époque. Il fait ensuite partie du staff jusqu’à la fin des années 50. Ses clichés montrent déjà un grande grande rigueur dans la composition et la maîtrise de la lumière. Même ses portraits semblent avoir été pris sur le vif, à l’instar de ceux des artistes Montgomery Clift et Franck Sinatra. Il publie également de courtes séries en images, comme A short short in a Movie Balcony, où l’on voit une scène de séduction qui tourne au vinaigre entre deux jeunes gens. Quatre clichés suffisent à relater la scène. Prizefighter confirme le talent du jeune reporter. Dans ce sujet photo, il suit la vie du boxeur Walter Cartier entre deux combats. Un prélude à son premier film, Day of the fight (1950).


Frank Sinatra, Look Magazine, 17 octobre 1949 © Library of Congress, Washington D. C., Prints & Photographs Division, Look Magazine Photograph Collection.

« La photographie m’a donné les premières armes pour tenter de diriger un film. C’est un avantage certain pour un metteur en scène que de connaître l’éclairage, les objectifs, la composition de l’image », peut-on lire dans un entretien accordé au critique de cinéma Michel Ciment, auteur d’une superbe monographie sur lui (Kubrick, Calman-Lévy). On ne peux pas parler de découverte. Drama & Shadows, le livre Rainer Crone paru chez Phaidon en 2005, documente de fort belle manière l’importance de la photographie dans l’œuvre de Stanley Kubrick. En outre, les manifestations de cette passion pour l’image fixe sont évidentes quand on connaît le travail du cinéaste.


Montgomery Clift, Look Magazine, 19 juillet 1949 © Library of Congress, Washington D. C., Prints & Photographs Division, Look Magazine Photograph Collection.

En 1964, il engage Weegee, son idole de jeunesse, en tant que directeur de la photographie pour le film Docteur Folamour. Le célèbre reporter new-yorkais d’origine allemande inspire même l’interprétation de Peter Sellers du personnage principal, doté d’un fort accent germanique. Sur le tournage de Barry Lyndon, en 1975, il utilise des optiques Zeiss conçue pour la Nasa afin de tourner des scènes à la lueur de bougies. On peut voir de nombreuses photos de tournages - l’espace dédié au Docteur Folamour est particulièrement riche en images - tout au long de l’exposition. Celles effectuées pour Look dans sa jeunesse ponctuent discrètement la scénographie, au septième étage de la Cinémathèque. Elles constituent un formidable écho à son œuvre cinématographique.

- Stanley Kubrick, une exposition à voir à la Cinémathèque française, à Paris, jusqu’au 31 juillet

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