12-60 mm F2,8-4 SWD, 1/250e, F5, 100 Iso.

Quand on ne reste pas longtemps dans une ville, le meilleur moyen de la découvrir est d’emprunter un moyen de locomotion : taxi, bus, vélo… J’avais à peine 24h devant moi à Vladivostok. Mort de fatigue (voir chapitre Décalage horaire), je me lance à l’assaut de la capitale de l’Extrême-Orient à pied, dopé par l’excitation. Après un peu plus de six jours de train et malgré une escale active de 72h au lac Baïkal, mes jambes donnent des signes de faiblesse sur les incroyables pentes de la ville (lire page 42 dans le magazine). Par chance, un voisin de compartiment m’avait proposé un tour de la ville en voiture, juste avant d’arriver à destination. C’est en tout cas ainsi que j’ai interprété ses gestes. Impossible de communiquer autrement. Il ne parle pas un mot d’anglais. Je n’ai rien de mieux à proposer dans la langue de Tolstoï. Il me tend un morceau de papier, sur le quel je lis « 13h, Hotel Amursky Zaliv ». Je me rend à cet endroit à l’heure indiquée, sans me faire d’illusions. Vladimir est bien là, accompagné de sa femme et de sa petite fille de 11 ans, qu’il me présente fièrement. Il ne les a pas vues depuis un mois. Pourtant, il n’a pas pris le temps de se reposer (le train est arrivé à 6h du matin, heure locale !) et a rallié le centre-ville alors qu’il habite à une heure de celui-ci. Ce geste en dit long sur la solidarité du peuple russe, probablement héritée de la difficile époque soviétique. J’ai ainsi pu me rendre aux principaux points névralgiques de Vladivostok, ainsi qu’à des endroits moins connus, bien guidé - via les gestes seulement - par mes trois hôtes. Et photographier les gens depuis la fenêtre arrière de la voiture. En retour, ils ne veulent rien, sinon quelques envois d’images par mail. C’est bien le moins que je puisse faire pour les remercier…

Vladimir et sa femme, Irina, avec leur fille, Olga. 50-200 mm F2,8-3,5 SWD à 83 mm, 1/200e, F3,5, 100 Iso.