Malgré sa très haute définition de 102 Mpxl, le GFX100, hybride moyen- format doté d’un AF à détection de phase et d’un système de stabilisation, se révèle aussi redoutable en studio qu’en extérieur. Nous avons pu le constater dans les rues de Tokyo, durant 24h, en marge de la présentation officielle. Premières impressions.
Vous pouvez lire la présentation du GFX100, qui a eu lieu à Tokyo, le 23 mai, ici. Nous avons pu, le temps d’une journée, manipuler le nouveau fleuron de la gamme moyen format Fujifilm.
Un colosse de 1,4 kg (avec le viseur de 5,76 Mpts), aux allures de reflex pro, ou d’Olympus OM-D E-M1X, puisque le GFX100 est un appareil monobloc : le doublement de la poignée et de certaines touches facilite la prise de vue en position verticale, tandis que cela permet de doubler l’autonomie par rapport au GFX50S. Si les deux boîtiers partagent le même accu NP-T125, le GFX100 en accueille deux, pour une capacité annoncée d’environ 800 vues (400 images sur le 50S) par Fujifilm. La prise en main est excellente en position « courante ».
En basculant l’appareil en mode portrait, on regrette que la poignée du bas soit plus fine que l’autre, et ne dispose pas du même revêtement. On retrouve en revanche facilement le joystick, sous le pouce : le même qui officie sur le X-T3. Étant donné le gabarit, plus massif, du GFX100, on se dit que Fujifilm aurait pu concevoir un joystick un peu plus gros, proportionnel à l’ensemble.
Les possesseurs d’hybrides X au format APS-C – ou de moyen-format GFX – ne seront pas déboussolés par l’ergonomie. Tout juste faudra-t-il s’habituer à la disposition des touches. Mais leur nature, ainsi que l’arborescence des menus, répondent d’une même logique. À l’instar des GFX50S et X-H1, le GFX100 dispose d’un afficheur sur le capot supérieur.
Outre une taille logiquement supérieure, par rapport aux LCD de ses deux aînés, il est possible d’alterner entre plusieurs types d’affichage, en optant par exemple pour deux roues virtuelles, pour régler sensibilité Iso et vitesses, en lieu et place des traditionnelles roues dédiées, sur les hybrides Fujifilm.
Sur la gauche du capot, le sélecteur Drive, verrouillé par le bouton à proximité, permet d’opter pour mode photo (Still) ou vidéo (Movie).
Cette nouvelle interface, plus épurée, confère un aspect plus sobre au GFX100, par rapport aux autres hybrides de la marque. Comme avec les optiques Fujinon XF pourvues d’une bague de diaphragme, le réglage de l’ouverture peut être effectué directement sur les optiques GF.
Le viseur EVF évolue singulièrement par rapport à ceux des GFX50S et 50R, pour faire jeu égal avec la dalle Oled de 5,76 Mpts des Lumix S 24 x 36. De la même manière que sur ces derniers, l’affichage par défaut, bien qu’il soit superbement défini, nous apparaît un brin trop contrasté.
Ayant eu peu de temps pour peaufiner les réglages, nous avons, le plus souvent privilégié un cadrage via l’écran LCD de 3,2 pouces et 2,36 Mpts. Très lisible en plein jour, il présente l’avantage de rendre le contact moins « agressif » en photo de rue : le GFX100 pourvu du GF 63 mm f/2,8 ou du zoom 32-64 mm f/4 étant déjà massif, le placer au niveau de la taille et ne pas masquer son regard, facilite l’interaction… même sans échanger de mots. Car la communication est pour le moins compliquée lorsqu’on ne maîtrise pas les rudiments de la langue nippone. Dans ces conditions, mieux vaut retirer le viseur EVF, car sa présence gêne, quand on déploie le LCD à 90°. Voici nos premières impressions, à l’issue d’une prise en main dans les rues de Tokyo, avec une version non définitive du firmware. Rendez-vous dans quelques mois pour un test approfondi, des fonctions photo… et vidéo.
Nous avons pu visiter l’usine de Taïwa, à 45 minutes de bus de Sendai, où sont notamment assemblés, le GFX100, les optiques Fujinon GF et XF. L’usine, établie le 1er avril 1968, compte quelque 1 949 employés. Le bâtiment 1, sévèrement touché lors du tremblement de terre survenu le 11 mars 2011, a été reconstruit à neuf. En dehors de quelques contrôles logiciels, supervisés par des spécialistes, tous les composants sont assemblés à la main. Il existe trois autres usines de production au Japon : à Mito (moulage des verres) ; Morigane (polissage) ; Sano (barrel processing). Ainsi que deux en Chine et une aux Philippines.