C’est à l’IFA, à Berlin, que notre curiosité a été satisfaite, puisque l’on a pu mettre la main et jeter un œil sur le nouveau compact expert de Fujifilm, le X10 qui surfe sur l’engouement phénoménal qui s’est abattu sur le X100.
Si le gigantesque salon allemand consacré à l’électronique de loisir au sens le plus large du terme, incluant la téléphonie, le PC et les tablettes, n’a pas vocation à soutenir la photo, on n’en percevait pas moins les prémices d’une nouvelle corde à son arc. La photographie. Avec des stands relevant de la représentation nationale des marques, comme Canon ou Sigma, pas vraiment intégrés dans les halles, mais dans des espaces extérieurs. Une tentative de regroupement, dans une zone peu fréquentée, hébergeait un espace Nikon sans mise en avant des produits, un stand Vanguard avec les dernières nouveautés (les familles Adaptor et The Heralder) et surtout un petit stand Fujifilm où trônait un X10 qui surfe sur l’engouement phénoménal qui s’est abattu sur le X100. Le premier contact, tant visuel que tactile, avec ce modèle est positif. C’est du sérieux, entretenu par une finition noire des plus réussies. On souhaiterait aussi qu’elle soit une livrée de remplacement du X100 ou le futur modèle APS-C à optique interchangeable, pas officiellement annoncé par Fujifilm, mais dont l’étude est plus que sous-entendue pour 2012 par la marque. La bague mécanique du zoom, une heureuse idée, sert à la fois pour faire varier les focales, déployer le zoom et mettre sous tension. Si la boîte ne contient pas de pare-soleil, un modèle est proposé en option, à l’image de celui du X10. Toujours avec l’obligation de passer par une bague adaptatrice. La mise au point manuelle qui repose sur la roue codeuse à l’arrière bénéficie, à la demande, d’une loupe d’assistance.
Le viseur optique est large, clair et lumineux. Rien avoir avec celui d’un Canon G12, avec lequel il partage cependant une couverture insuffisante (85 %) et une totale absence d’information. Vite, on tourne le correcteur d’exposition pour juger de sa friction. Elle semble un peu plus dure que celle du X100. À voir sur le terrain, quand on sort l’appareil d’une poche ou d’un sac sans précaution particulière.
La visée sur LCD
De nombreux éléments sont disponibles, dont l’affichage est inhibé ou non, par le choix d’options dans la configuration : histogramme, grille de composition, échelle des distances, horizon virtuel. Au centre, un cadre matérialise la zone faisant l’objet d’une loupe d’assistance à la mise au point manuelle. |
En matière d’interface, on retrouve des maladresses déjà commises sur le X100. Ce qui fait désespérer d’un firmware les corrigeant vraiment. Et aussi de l’équipe de développement chargée de l’interface, qui semble isolée dans une bulle, ignorant contre vent et marée les bonnes idées de la concurrence et les remontées des testeurs. Ainsi, il reste impossible de faire varier la sensibilité par IL entier et la molette cliquable est toujours inexploitées en mode Priorités. On ne peut pas se créer de modes Films, bien que l’on puisse intervenir sur les paramètres de l’image. On pourrait ainsi dérouler la liste, comme la sous-exploitation de la molette cliquable et l’impossibilité de configurer la touche Raw en une autre fonction, pour ceux qui choisissent de photographier systématiquement de la sorte et qui se retrouvent avec un bouton qui ne leur est d’aucun usage. Mais on note aussi des améliorations, dues à la présence d’un sélecteur de modes, offrant un accès immédiat aux fonctions Panorama et Vidéo, ainsi qu’aux deux configurations utilisateurs. Cela dit, on retrouve le plaisir d’avoir entre les mains un modèle bien fabriqué, doté d’un capteur dont on escompte beaucoup pour fournir des images de meilleure qualité que celles des imageurs, plut petits et d’obédience CCD dont sont munis les autres modèles experts. Et l’on est content que Fujifilm ait trouvé un moyen de mettre ses talents d’opticien et d’électronicien en valeur.
Le X10 sera vendu courant octobre, pour un prix toujours incertain, mais qui devrait, selon un officiel de la marque rencontré à l’IFA, « être marginalement supérieur à celui des compacts concurrents », avant de lâcher, après quelques tractations insistantes, qu’il serait compris entre 500 € et 600 €, mais plus proche de la borne inférieure.
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