Pour parodier Magritte, on dira que « ceci n’est pas un test ». L’évaluation complète parue dans le numéro 36 du Monde de la Photo se trouve prolongée par quelques considérations qui n’ont pu trouver place dans le magazine, malgré les treize pages consacrées à ce modèle qui fera date.
Fujifilm a fixé cette valeur à 80 cm pour l’autofocus. En deçà, on entre dans le mode Macro et cela pose un réel problème. Par exemple, si vous photographiez des gens d’assez près, il arrive que le X100 signale qu’il ne peut faire le point, simplement parce que vous vous être rapproché un peu trop près. Alors qu’il pourrait très bien basculer tout seul en photo de proximité. Un mode pas totalement satisfaisant pour du portrait sur le vif, puisque l’autofocus perd de sa superbe en termes de rapidité. Mieux vaut alors passer en mise au point manuelle.
Avec une optique de 35 mm en équivalent 24 x 36, il ne faut pas s’attendre à ce que le sujet se détache du fond à coup sûr. Même si l’on travaille à F2. On y arrive quand même à condition que l’objet de l’image soit très proche. En Macro, l’effet est bien plus prononcé. Dès qu’il s’éloigne un peu, l’arrière-plan, s’il reste flou, présente encore trop de détail. Ce que montrent les deux photos ci-dessous.
Comme mentionné dans le banc d’essai du magazine, Fujifilm utilise sa technologie d’extension de la dynamique tonale, l’EXR, selon deux axes.
Le premier est celui du capteur, ce qui permet une véritable progression des détails dans les hautes lumières en raison de photodiodes spécifiques, exploitées pour pallier l’éblouissement de base des photodiodes confrontées à une pléthore de photons, ce qui est le cas quand une zone de réflexion doit être photographiée (reflet du soleil ou d’une lampe).
Le second est celui du firmware qui exploite au mieux des 12 ou 14 bits du fichier Raw (12 pour le X100) et joue aussi la carte de la sous-exposition. Ce faisant, les hautes lumières entrent plus facilement dans la zone supérieure de la plage dynamique. Et pour les ombres, il suffit de rehausser leur niveau, ce qui est possible quand le capteur se comporte favorablement face au bruit. Un procédé exploité par exemple avec le D-Lighting de Nikon (c’est patent par exemple sur le D5100 de Nikon, qui sera en test dans le numéro 37, à paraître mi-juin). Ou dans DxO Optics Pro qui indique offrir un gain de sensibilité de 1 ou 2 IL aux appareils numériques.
Comme les modèles haut de gamme de la marque, Fujifilm offre un rendu colorimétrique proche de celui de quelques pellicules argentiques qui ont fait la renommer de la marque. La Provia, au rendu neutre, la Velvia aux couleurs bien saturées et l’Astia qui offre une douceur plaisante et une colorimétrie un peu plus pêchue que celle de la Provia, mais sans l’exagération dans les verts du mode Velvia (de mémoire, il me semble que le Velvia virtuel du X100 sature plus que le film pour diapositives). Kodak vient d’ailleurs de reprendre le principe sur quelques modèles récents, avec le Kodacolor, le Kodachrome et l’Ektachrome, la T-Max et la Tri-X.
Le capteur Cmos de 12 Mpxl associé au processeur Real Photo offre d’excellentes prestations en basse lumière, aux sensibilités élevées. Mis à l’épreuve d’une virée nocturne dans une fête foraine (La Foire du Trône parisienne), il montre un excellent comportement. Sans parler, ce qui n’a rien à voir, avec la discrétion de l’appareil, au déclenchement plus que feutré. Souvent employé à 6 400 Iso, avec un réducteur de bruit en position minimale, le X100 procure des Jpeg d’un très bon niveau. Le passage par Camera Raw ou Capture One permet d’améliorer la colorimétrie, l’équilibre tonal, mais le Jpeg est plus qu’exploitable. On remarque un grain très fin et une absence de bruit chromatique à basse fréquence.
Un peu perdue dans le menu des cadences, la fonction Panorama agit par balayage, comme sur les Sony NEX, mais avec plus de discrétion, puisque le mode Rafale est mis à contribution pendant que vous balayez le paysage à enregistrer. Sur 120° ou 180°, pour des définitions respectives de 5 120 x 1 440 et 7 680 x 1 440 pixels.
Dans la pratique, on arrive à travailler à main levée et obtenir un résultat sans problème de raccord. Mais pas toujours. Les deux photos ci-dessous sont bonnes, mais un examen agrandi montre que la juxtaposition n’a pas été parfaite. Agir avec un trépied est conseillé.
Le plus petit des deux flashs est un achat fort recommandable, même si le X100 est capable d’incursions qualitatives dans les hautes sensibilités. Il sert à déboucher des contrejours ou juste éclaircir un premier plan avec plus d’allant que le flash intégré. Jouer avec le correcteur d’exposition de l’appareil, moduler l’éclair avec le réglage du flash (+/- 1 IL), utiliser le réflecteur intégré… tout cela permet de l’employer, même de près, sans risquer l’effet tarte à la crème.